Notes prises lors de conférences de Jean-Michel Maldamé
Psaume 74 : une des plus anciennes confessions de foi du peuple naissant.
Ps 74,12 Dieu est mon roi dès les temps anciens, Lui qui opère des délivrances au milieu de la terre. 13 Tu as fendu la mer par ta puissance, Tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux; 14 Tu as écrasé la tête du crocodile, Tu l'as donné pour nourriture au peuple du désert. 15 Tu as fait jaillir des sources et des torrents. Tu as mis à sec des fleuves qui ne tarissent point. 16 A toi est le jour, à toi est la nuit; Tu as créé la lumière et le soleil. 17 Tu as fixé toutes les limites de la terre, Tu as établi l'été et l'hiver.
Job : Dieu maîtrise les éléments.
Différence avec les autres religions. L'origine du monde est souvent présentée comme l'engendrement de deux divinités qui présente la création comme une continuité. Yahvé est un Dieu séparé. Les prophètes dénoncent également les rites de fertilité.
Image du Dieu potier ; travail d'un artisan qui façonne le monde avec ses mains. Transformation d'un matériau, donc intelligence.
Jérémie 18,1 La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, en ces mots: 2Lève-toi, et descends dans la maison du potier; Là, je te ferai entendre mes paroles.
3Je descendis dans la maison du potier, Et voici, il travaillait sur un tour.
4Le vase qu'il faisait ne réussit pas, Comme il arrive à l'argile dans la main du potier; Il en refit un autre vase, Tel qu'il trouva bon de le faire.
5Et la parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: 6Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? Dit l'Éternel. Voici, comme l'argile est dans la main du potier, Ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël !
Genèse 2,7 Yahvé Élohim forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant.
Grâce à l'épreuve de l'exil. Contact avec les autres religions. Yahvé est aussi le Dieu des autres. Unité, unicité et universalité de Dieu.
En créant par la parole, Dieu agit à distance ; il marque la différence. La parole suppose une pensée, une réflexion spirituelle.
Bara (en hébreu) a uniquement Dieu pour sujet. Avant le XVIème siècle, aucun auteur n'a utilisé le verbe créer. Changement de culture. L'homme invente et transforme.
Genèse 1,3 Alors Dieu dit : « Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut ! » 6 Dieu dit encore : « Qu'il y ait une voûte, et qu'elle sépare les eaux en deux masses ! » 9 Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. 11 Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. 14 Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années. 20 Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel. 24 Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce.» 26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. 27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. 28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. 29 Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.
Isaïe 45,6 C'est afin que l'on sache, du soleil levant au soleil couchant, Que hors moi il n'y a point de Dieu: Je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre.
7 Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l'adversité; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses.
8 Que les cieux répandent d'en haut Et que les nuées laissent couler la justice! Que la terre s'ouvre, que le salut y fructifie, Et qu'il en sorte à la fois la délivrance! Moi, l'Éternel, je crée ces choses. 9 Malheur à qui conteste avec son créateur! -Vase parmi des vases de terre! -L'argile dit-elle à celui qui la façonne: Que fais-tu? Et ton oeuvre: Il n'as point de mains?
Dans sa sagesse, Dieu crée le ciel et la terre.
Proverbes 3,19 C'est par la sagesse que l'Éternel a fondé la terre,
C'est par l'intelligence qu'il a affermi les cieux;
C'est par sa science que les abîmes se sont ouverts,
Et que les nuages distillent la rosée.
Proverbes 8,22 Le SEIGNEUR m’a engendrée, prémice de son activité, prélude à ses œuvres anciennes.
23 J’ai été sacrée depuis toujours, dès les origines, dès les premiers temps de la terre.
24 Quand les abîmes n’étaient pas, j’ai été enfantée, quand n’étaient pas les sources profondes des eaux.
25 Avant que n’aient surgi les montagnes, avant les collines, j’ai été enfantée,
26 alors qu’Il n’avait pas encore fait la terre et les espaces ni l’ensemble des molécules du monde.
27 Quand Il affermit les cieux, moi, j’étais là, quand Il grava un cercle face à l’abîme,
28 quand Il condensa les masses nuageuses en haut et quand les sources de l’abîme montraient leur violence ;
29 quand Il assigna son décret à la mer – et les eaux n’y contreviennent pas –, quand Il traça les fondements de la terre.
30 Je fus maître d’œuvre à son côté, objet de ses délices chaque jour, jouant en sa présence en tout temps,
31 jouant dans son univers terrestre ; et je trouve mes délices parmi les hommes.
Pas de transformation. Dieu ne pense pas à l'avance.
2 Maccabées 2,23 Le créateur du monde est à l'origine de toutes choses, c'est lui qui forme les humains dès leur origine. Dans sa bonté, il vous rendra le souffle de la vie, puisque vous acceptez maintenant d'en être privés pour rester fidèles à ses lois. »
2 Maccabées 7,28 Je t'en prie, mon enfant, contemple les cieux et la terre, regarde tout ce qui s'y trouve. Reconnais que Dieu a fait tout cela à partir de rien et qu'il a créé les humains de la même façon.
On fait avec ce qu'on a (ex. le gâteau). Dieu fait à partir de rien, mais ne fait pas n'importe quoi.
Quand la science change, l'interprétation théologique doit évoluer. Ce qui est observé et démontré doit l'emporter.
À partir de rien, cela exclut une matière première et une part de Dieu (Dieu ne s'aliène pas).
La création n'est pas une transformation.
Dieu fait passer du non être à l'être.
Dieu n'a pas besoin de créer. Il crée par grâce. Générosité = gloire de Dieu en hébreu.
Psaume 19,1 Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains.
Sagesse 11,17-20 Elle n’était pas embarrassée, ta main souveraine, elle qui a créé le monde à partir d’une matière informe, ... mais tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids.
Poser la création comme relation et non comme commencement.
Si relation, alors présence fondatrice.
Dieu ne crée qu'au présent. Si Dieu cesse de créer, il n'y a plus rien.
L'acte créateur ne vient pas boucher nos connaissances.
Gn 1,1 Bereshit bara Elohim : Au commencement Dieu créa (crée).
Bereshit : littéralement "en tête". "En archè" en grec. "In principio" en latin.
Bereshit : temporalité sociale des jours de la semaine.
Nous sommes contemporains de l'éternité de Dieu.
Toutes les Bibles du monde font commencer « la » Bible par l’expression « Au commencement ». L’expression est devenue tellement usuelle qu’il peut sembler parfaitement incongru de préciser qu’en hébreu, le mot Bereshit, premier mot de la Torah hébraïque, n’a pour sa part jamais signifié « Au commencement ». C’est tout simplement un mot qu’aucune langue ne peut réellement traduire, on ne le trouve qu’une unique fois dans l’ensemble du livre, aucune autre référence ne permettant de circonscrire son sens littéral. Pierre-Henry Salfati, Le premier mot...
La création répond à la question de l'origine.
Jn 1,1 Au commencement était le Verbe.
Don en fonction de celui qui reçoit.
Don d'être. Quelque chose est donné pour qu'un être soit. Dieu donne à chacun d'être ce qu'il est.
Le don constitue la nature et l'identité. Nous sommes le même dans le temps.
Nature : du latin "nantalis" naître.
Coopération : Dans un morceau de violon, 100% vient du violon et 100% vient du musicien. Tout est de Dieu et tout est de l'homme. Chacun selon son ordre et sa nature.
Le Coran efface l'humain.
Dieu inspire les prophètes.
L'univers : une totalité en ordre exprimée dans une équation (Einstein).
Deux théories : toutes les galaxies s'éloignent d'autant plus vite qu'elles sont éloignées. Les galaxies ne bougent pas, c'est l'espace qui bougent (chauffeur dans une voiture bouge avec l'espace).
Risque de concordisme entre science et foi. Le point z&ro du big bang n'est pas le commencement de la création. Il n'y a pas de point zéro dans le big bang, pas de réalité physique.
Le texte biblique ne pallie pas les défaillances de la science.
Selon Thomas d'Aquin, Dieu éternel peut créer un monde sans commencement ni fin.
Théorie de l'évolution : hiérarchie dans les créatures : matière inerte, plantes, animaux, humains.
Pour Darwin, sélection naturelle. La nature s'adapte aux changements. La diversité des êtres résulte d'une sélection naturelle.
Dieu voit le présent, le passé, le futur comme un présent.
Les choses à venir deviennent-elles nécessaires ? Dieu respecte la création selon la nature des choses.
En faisant, on se fait. L'enfant construit un château de sable qui sera détruit par la marée, mais il se construit lui-même.
Dieu nous donne de faire ce qui nous fait. Sa connaissance ne fausse pas le chemin.
Théorie du tsimtsoum : la création n’est possible que par « le retrait de Dieu en lui-même », c’est-à-dire par le tsimtsoum par lequel Dieu se contracte ou se concentre en lui-même pour permettre à quelque chose qui n’est pas Dieu d’exister. Une part de la divinité se retire afin de laisser place au processus créateur du monde, un retrait qui précède toute émanation.
L'eschatologie : accomplissement du monde.
Souffrir, c'est avoir mal.
A l'origine, un acte de bonté.
Plus on avance dans la foi, plus le mal est intolérable.
Mal : ce qui est contraire à notre désir, à notre justice. Absence de l'existence d'une fonction de notre nature (la vue). Dé-faut. Le vers de terre est privé de vue, mais ce n'est pas un mal. Pour être bien, il faut tout avoir.
Bien : ce qui répond au désir, à une attente (eau pour la soif).
Mal : ce qui s'oppose au bien. Contradiction et opposition.
Le mal ne touche que le vivant. Le caillou ne sait pas qu'il a mal.
Il existe une fonction biologique sur la connaissance du mal (main qui s'approche du feu).
L'absence de capacité de souffrir est un mal.
Formes de souffrances : organique (mal de dos), psychologique (ne pas s'accepter), relationnelle (voisin, conjoint), morale (mensonge), spirituelle
Vulnérabilité humaine. Chercher le bien risque de nuire (le lierre s'appuie sur un arbre et l'étouffe).
Le mal est un déséquilibre de l'ordre. Le virus prolifère (croissez, multipliez...)
La nature : subtile coopération et équilibre précaire. Divergence d'intérêts nuit à l'harmonisation.
Origine du mal : ignorance, dérèglement, déficience, conscience erronée, incompétence
Dieu donne la responsabilité à chacun selon sa nature.
Dieu fait un monde qui est sujet du monde.
L'acte créateur crée du possible, d'où fragilité et contingence.
Dieu donne dans l'imparfait la possibilité de l'accomplissement.
La non-intervention de Dieu nous donne la responsabilité du mal.
Distinguer vouloir et permettre. Donner la liberté, c'est permettre. Les enfants veulent que les enfants fassent du vélo, mais l'enfant peut ne pas vouloir. Les parents donnent un vélo et les indications. Permission de la désobéissance.
Dieu laisse un espace. Dieu devra modifier et adapter les choses. Après le déluge, Dieu refonde le monde.
Dieu assume la responsabilité de ses actes. Dieu ne pouvait pas empêcher le mal. Dieu va porter ce qu'il n'a pas voulu. Le mystère de la croix révèle le sens de la création.
Nouvelle création, terre nouvelle.
Jean-Michel Maldamé : Relectures de la Genèse et de l’Apocalypse à la lumière des sciences d’aujourd’hui
Olivier PERRU - 18 mars 2009 - Création et évolution : pour une distinction épistémologique des problèmes (pdf)
Le péché originel, Cerf, 2008.
Science et foi en quête d'unité, Cerf, 2003.
Monothéisme et violence, Cerf, 2018.
Création et Providence, Cerf, 2006.
Création et créationnisme, Fidélité Edts, 2014.
L'atome, le singe et le cannibale - Enquête théologique sur les origines, Cerf, 2014.
Le Christ et le cosmos, Desclée, 2014.
Création par évolution, Cerf, 2011.