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Le sacrifice

Introduction

Dans l’Ancien Testament, on ne peut qu’être frappé des multiples holocaustes, oblations, sacrifices, libations qui parsèment la vie du peuple de Dieu. Bétail gros ou petit, pigeons ou tourterelles, fleurs de farine, huile, encens, prémices de récoltes sont préparés selon un rituel précis et offerts à Yahvé. Les écrivains de l’Ancien Testament ne conçoivent pas de vie religieuse sans sacrifices.
Avec le recul de l’histoire, ces rites nous paraissent bien barbares :

Barbare, le sacrifice l’est à bien des égards puisqu’il suppose la mise à mort d’un animal et que l’on s’imagine que, du fait de la combustion de cet animal sur l’autel, il va parvenir à la divinité, laquelle est censée y prendre plaisir (1).

Dans le Nouveau Testament, on trouve les mots sacrifice, offrande, sacerdoce pour exprimer la portée salutaire de la mort de Jésus. Jésus meurt sur la croix pour nos péchés. Il est l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29). Il donne sa vie en rançon pour la multitude (Mt 20,28).
Le mot « sacrifice » désigne en son sens usuel une privation volontaire de quelque chose, une perte que nous acceptons dans l’objectif d’un plus grand bien. Les parents font des sacrifices pour leurs enfants, afin de favoriser leur éducation et leur épanouissement. La chanson « Cadeau » de Marie Laforet illustre bien tous les sacrifices consentis gratuitement par les parents. Tous les amoureux savent qu’un « nous » est bien plus que la somme de deux « je ». La construction d’une vie commune passe par un renoncement à soi-même et à son ego. D’une manière générale, le sacrifice est à la racine de tout amour :

J’ai fondé mon amour pour les miens par le don du sang comme la mère fonde le sien par le don du lait… Il faut commencer par le sacrifice pour fonder l’amour (2).

Le sacrifice peut aller jusqu’à l’offrande de sa propre vie. Des pompiers risquent parfois leur vie pour en sauver d’autres. Lors des attentats du 11 septembre, 343 pompiers ont donné leur vie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Maximilien Kolbe se porte volontaire pour remplacer un prisonnier, Franciszek Gajowniczek, père de famille, condamné à mourir de faim. Plus récemment, le colonel Arnaud Beltrame, donne sa vie en se substituant à une otage lors de l’attentat de Trèbes, le 23 mars 2018.
Paul introduit sa lettre aux Romains par le verset suivant :

Ro 12,1 Je vous invite à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant offert à Dieu, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, parfait à ses yeux. Le véritable sacrifice est offrande de soi-même, de sa propre vie bien plus qu’une offrande d’un bien matériel. Or la vie est sacrée. Tout sacrifice comporte donc une dimension sacrée. C’est d’ailleurs ce que nous confirme l’étymologie du terme « sacrifice », « sacrum facere » veut dire « faire ce qui est sacré ».

Bien plus qu’une privation entraînant une souffrance, le sacrifice est don de soi pour que la vie triomphe.