Méthodologie

Mémoire

1 – Choisir un sujet de dossier et définir la problématique

  • Le sujet doit être suffisamment précis et pas trop vaste. Exemple : "La Trinité" est trop vaste. "La Trinité" chez Augustin est déjà plus circoncis.
  • Le titre est souvent provisoire au début de la rédaction du mémoire. L’expérience montre que le titre définitif s’impose souvent de lui-même quand la rédaction est terminée. Le lecteur doit retrouver dans le mémoire ce qui est promis par le titre.
  • Choisir une problématique c'est-à-dire la question générale qui va guider l’ensemble du travail. Il convient de distinguer le sujet de la problématique. Il y a toujours plusieurs questions possibles et il convient de n'en choisir qu'une seule. Il s’agit de la formuler le plus précisément possible. Exemple de question en relation avec le sujet : Comment concilier l’unité de Dieu avec la distinction des Personnes ?

2 – Rassembler les idées et les matériaux

  • Faire un brainstorming et noter toutes idées sans restriction.
  • Les questions magiques : qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi, pour quoi ?
  • Faire le tri dans les idées et ne retenir que celles pertinentes pour la problématique.
  • Lire des livres, revues, articles sur le sujet pour approfondir le sujet. Noter les références pour les futures citations.
  • Les matériaux de base : Bible, Dictionnaires de théologie, Textes du Magistère, Rituels des sacrements, Directives diocésaines ...

3 – Construire un plan

  • Le plan se compose souvent de 2/3 grandes parties, qui contiennent chacune 2/3 sous-parties. Chaque sous-partie doit développer une grande idée.
  • Donner des titres clairs aux parties et sous-parties.
  • Faire une transition entre les parties. La transition est la dernière étape des deux premières grandes parties.
  • Le point d’orgue du plan parfait : la progressivité. La première partie doit amener la deuxième qui doit impliquer la troisième. Et c’est la même chose entre les sous-parties.
  • Le plan permet une progression dans la pensée, il doit répondre à une logique. Il doit être équilibré, c'est-à-dire ne pas comporter de parties trop inégales.

4 - Rédiger

  • Le premier grand principe dont découlent les autres est le respect du lecteur : écrire c’est communiquer. La rédaction doit absolument respecter la langue utilisée, son orthographe, sa grammaire et sa syntaxe : un dictionnaire et un manuel simple de grammaire sont indispensables.
  • Le mémoire doit se situer dans une démarche de communication ce qui suppose précision (définition exacte des termes utilisés et des concepts clés du mémoire).
  • La rédaction présente aussi des aspects juridiques ou déontologiques : l’étudiant ne doit pas plagier d’autres ouvrages et ne rien affirmer qu’il ne puisse justifier.
  • L’aération du texte, la mise en évidence des titres et sous-titres améliorent la lisibilité.
  • Un style homogène, simple et limpide le rend compréhensible par tous.
  • La rédaction doit respecter l’unité et les concordances des temps (préférer le présent de l’indicatif).
  • Sauf recommandation contraire, le rédacteur évite le « je » ; le « nous » insiste sur l’aspect social (et ecclésial) de l’acte d’écriture.
  • En fonction de l’objectif du dossier, le style peut être démonstratif, narratif ou argumentatif, mais jamais emphatique ou agressif ; le rédacteur doit faire de sa personnalité, donc de son style, un atout.
  • Exemple de ce qu’il ne faut pas faire : La théologie, comme « science de Dieu », nous invite à approfondir des matières très différentes telles que l’ecclésiologie, la bible, l’histoire, la sacramentaire, ainsi que des matières connexes telles que l’hébreu, le grec, voire l’anthropologie ou même l’écologie, ce qui montre que le mystère de Dieu ne se laisse pas enfermer dans une unique approche, mais dans une pluralité de voies, qui ouvrent chacune pour sa particularité de nouvelles questions et de nouvelles perspectives, sans jamais épuiser le sujet, qu’une vie entière ne suffit pas à défricher, mais que la mort viendra combler si Dieu le veut bien et si nous le voulons aussi, car Dieu nous a créés sans nous, mais ne nous sauveras pas sans nous (Augustin), ce qui montre que Dieu nous laisse libres, même dans son Royaume que nous sommes déjà appelés à construire au quotidien de notre existence.

5 - L'introduction

5.1 - Structure

  • L’introduction est le premier contact avec le lecteur.
  • Une introduction est toujours structurée en 3 étapes :
    • amorce : sujet amené,
    • énoncé de la problématique : sujet posé,
    • annonce de plan : sujet annoncé.
  • Le correcteur va chercher ces étapes dans votre texte. S’il n’y parvient pas, c’est que votre introduction est confuse ou manque de structure. Il faut donc être le plus clair possible. Une bonne idée est de revenir à la ligne à chaque nouvelle étape. Vous indiquez ainsi visuellement le changement et aidez le lecteur à suivre votre pensée.
  • L’introduction se rédige en dernier.

5.2 - L'amorce

  • L’amorce est le tout premier moment de la dissertation. Elle se compose d’une ou plusieurs phrases par lesquelles on débute l’introduction de sa copie.
  • L’idée est d’attirer l’attention du correcteur, de susciter son intérêt et d’éviter un début de copie « sec ».
  • 2 ou 3 lignes suffisent Exemple avec pour sujet "l’amour du prochain" et comme problématique "Aimer son prochain comme soi-même. Idéal ou utopie ?" : « Tout le monde aspire à aimer et à être aimé, de la naissance jusqu’au linceul »…

5.3 - Énoncé de la problématique

  • Indiquez quand vous donnez la problématique à l’aide d’une formule passe-partout : le problème c’est donc… ; l’enjeu est alors… ; la Bible (le texte, l’Église…) nous propose…
  • Rédiger clairement votre sujet en une seule phrase.
  • Définir éventuellement les termes pour montrer qu’un problème se pose.
  • N’utilisez le point d’interrogation qu’une seule fois dans l’intro (si possible).
  • La bible nous invite à cet amour à travers une formule paradoxale : « Aime ton prochain comme toi-même ! (Lv 19,18) ». Un tel commandement se présente-t-il comme un idéal ou comme une utopie ?

5.4 - Annonce du plan

  • L’annonce de plan se situe à la fin de l’introduction, après l’exposé de la problématique. Son objectif est de présenter la structure du dossier : les grandes parties et leur articulation.
  • Il ne s’agit pas de tout dire, mais simplement de reprendre l’idée principale de chaque partie.
  • L’idéal est de suivre la règle : 1 idée = 1 phrase courte = 1 grande partie. Nous tenterons tout d’abord… Puis… Enfin…
  • Si la copie a 3 grandes parties, l’annonce de plan fait 3 phrases. Chaque phrase exprime une grande idée, une tentative de répondre au sujet posé dans la problématique.
  • Le plan oriente le lecteur. Sans plan clair, ni le rédacteur, ni le correcteur ne savent où ils vont.
  • Dans un premier temps, nous décrirons les visages que peut prendre ce prochain dans la lignée du contexte biblique. Puis nous définirons les différences facettes de cet amour de soi-même. Enfin nous verrons les limites de cette invitation évangélique.

6 - Développement

6.1 - Rédaction

  • Respecter le plan annoncé
  • Répondez à la problématique
  • Argumenter et justifier vos propos (« La bible donne une priorité aux pauvres » Où ?)
  • Attention aux hors sujet !

6.2 - Citation et bibliographie

  • Toute citation ou bibliographie d’un livre, article, page web, doit être référencée précisément en fonction des normes précisées dans le document.
  • NOM Prénom, Titre (en italique), Édition, année, page.
    • HIGEL Noël, Dieu tout-puissant, mythe ou réalité, BookEdition, 2018, p. 58.
    • FLANDRIN Jean-Louis, Un temps pour embrasser. Aux origines de la morale sexuelle occidentale, Seuil, 1983, pp. 10 à 40.
    • Clément D’ALEXANDRIE, Le pédagogue, Livre III, 3-11a. http://www.laityfamilylife.va/content/dam/laityfamilylife/Padri%20Chiesa/PadriFra/03_FRA_Saint_Clement_d_Alexandrie_Le_pedagogue_Livre_III.pdf. Consulté le 27/07/2023.
  • Pour les citations, des guillemets sont nécessaires en début et fin de citation. Il est essentiel que la citation reste fidèle à la source utilisée et que les références soient complètes : le lecteur doit pouvoir la retrouver. La référence précise d’où est extraite la citation est en notes de base de pages.
  • Les citations permettent d'éviter le plagiat. Même si vous utilisez l'idée d'un auteur sans le citer textuellement, il est fondamental de mettre une référence à la source utilisée.
  • Le nombre de citations doit être limité (5 à 10% du texte maximum). Les références bibliques et conciliaires (Vatican II) se font dans le corps du texte et non en bas de page, en utilisant les abréviations habituelles (par exemple : Lc 9, 2-5 ; LG 4), tout en mettant en bibliographie la traduction biblique et l'édition des textes conciliaires utilisés.
  • La bibliographie récapitule les documents cités en bas de page et offre d'autres références éventuellement consultées, mais non citées. Le classement est alphabétique en distinguant les documents usuels (Bible, Dictionnaires) et magistériels des autres sources.

7 - Conclusion

  • La conclusion est la dernière étape d’une dissertation ou d’un commentaire de texte. Elle sert à résumer votre dossier et à donner votre réponse définitive à la problématique.
  • La conclusion comporte généralement 3 étapes :
    • Rappel du problème abordé
    • Résumé de votre raisonnement et de votre réponse à la problématique
    • Ouverture sur un autre sujet (facultatif)
  • Les erreurs à éviter dans la conclusion :
    • Conclure en fin de 2/3e partie.
    • Ne pas répondre au sujet posé.
    • Ajouter de nouveaux éléments à la problématique.

8 - Outils internet

  • De nombreux articles et outils sont recensés dans la Bibliothèque.
  • Les IA
    • ChatGPT, Le Chat, Gemini, Perplexity, Magisterium AI, CatéGPT …
    • Un outil très efficace pour la rédaction, le plan, la recherche
    • Références parfois un peu anciennes
    • Des erreurs de fond
    • Supprime la réflexion personnelle

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Voir un exemple de rédaction "Aimer son prochain comme soi-même, idéal ou utopie ?"

Commentaire de texte

  • Lire le texte une première fois sans chercher à l'analyser et sans prise de note, simplement pour s'en imprégner.
  • Relire en essayant de dégager les points importants, la structure, les mots/expressions difficiles.
  • Relire ... 10 fois, chiffre symbolique qui signifie qu'un texte ne révèle ses secrets qu'après de nombreuses lectures.
  • Faire un minimum de recherches : dictionnaire, catéchisme, ouvrages sur le thème ...

1 – Introduction

  • Présenter succinctement le texte.
  • Annoncer le plan (pas obligatoire dans la mesure ou le plan d'un commentaire de texte est toujours le même).

2 – Situer le texte dans son contexte

    A adapter à chaque texte : évangile, extrait de livre, ...

  • Contexte (biblique) immédiat : ce qui vient avant le texte et ce qui le suit.
  • Contexte synoptique : les parallèles chez les autres évangélistes (le cas échéant). Il peut être utile de présenter les différents synoptiques dans un tableau en annexe.
  • Contexte (biblique) général : autres textes/livres (bibliques) sur le même thème.
  • Contexte culturel, cultuel, social et historique.

2 – Structure du texte

  • Plan du texte.
  • Parallélismes, oppositions, progression, répétitions...

3 – Vocabulaire

    Cette section n'est pas obligatoire si le vocabulaire est expliqué dans l'analyse du texte. Mais il est parfois utile de préciser l'étymologie ou la signification de tel ou tel mot.

4 – Interprétation théologique

  • Structurer l'analyse en sous-parties (par thème, par personnages, par versets ...)
    • Faire ressortir le sens du texte
    • Critiquer le texte avec des arguments
    • Comparer éventuellement avec d'autres passages/textes

5 – Actualité du texte

    Cette section n'est pas obligatoire, mais elle permet de voir la portée du texte dans le monde d'aujourd'hui.
  • Conséquences pour aujourd'hui.

6 – Conclusion

  • Résumer succinctement l'interprétation du texte
  • Faire une ouverture

Voir un exemple de commentaire avec le récit de Zachée.

Oral

    L’exposé oral est une présentation verbale devant une équipe ou un jury. Il faut être structuré comme à l’écrit et maîtriser la prise de parole en public. Plus l’exposé sera préparé, moins il sera source de stress.
  • Le contenu : L’exposé oral est soumis aux mêmes règles que l’exposé écrit. Il doit comporter une introduction, un développement et une conclusion. Le développement doit contenir les idées essentielles illustrées par des exemples clairs.
  • Les supports : L’exposé peut s’appuyer sur des notes, la Bible (éventuellement un PowerPoint).
  • L’attitude : Respecter le temps alloué. Il faut parler à une allure modérée, et suffisamment fort en fonction de l’auditoire. Il faut s'adresser à l'auditoire et non pas lire ses notes.

Critères d'évaluation

    Organisation de l'exposé
  • Introduction. Présentation de la problématique.
  • Plan de l’exposé.
  • Gestion du temps.
  • Qualité des outils de communication employés (éventuellement).
  • Conclusion et ouverture
    Communication
  • Niveau de voix.
  • Attitude générale, dynamisme.
  • Expression orale aisée, langage adapté.
  • Distance aux notes pour faire son exposé.
    Contenu
  • Documents présentés : pertinence et exploitation (éventuellement).
  • Compréhension et maîtrise du sujet.
  • Qualité du contenu et de l'argumentaire.
  • Références scripturaires (éventuellement).
  • Références scientifiques : philosophie, anthropologie, théologie, ...
    Réponses aux questions
  • Reformulation de la question.
  • Pertinence et qualité de la réponse.
  • Honnêteté en cas d'erreur ou d'ignorance.

Résumé de texte

    Le résumé consiste à réécrire un texte plus brièvement, en respectant un nombre imposé de mots, tout en retenant les informations essentielles.
  • Suivre l’ordre du texte d'origine.
  • Ne rien inventer qui ne soit pas dans le texte. Ne pas y mettre ses propres idées. Ne pas commenter les idées de l'auteur.
  • Ne pas se focaliser sur les détails?
  • Reformuler le texte. Il faut absolument éviter de faire un assemblage de citations. Le rédacteur du résumé doit utiliser son propre vocabulaire. Cependant, pour les mots-clés, il est inutile de chercher des équivalents approximatifs qui conduiraient à gauchir le texte. Exceptionnellement, on peut citer entre guillemets une formule courte qui paraît particulièrement significative.
  • Respecter le nombre de mots demandés avec une marge de 10%.

Synthèse de texte

  • La note de synthèse suit sensiblement les mêmes règles que le résumé de texte (voir supra).
  • Une différence : le résumé suit strictement le texte alors que la synthèse regroupe la même idée. Si une même idée se trouve au début et à la fin, le résumé doit le faire ressortir, alors que la synthèse ne mentionnera cette idée qu'une seule fois.