La vocation dans la bible
La mission est indissociable de la vocation (latin vocare = appeler). Nous sommes appelés pour une mission.
Abraham
Dans l’histoire religieuse, Abraham est le premier à être appelé et envoyé.
Gn 12,1 Dieu dit à Abram: Va-t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.
L’auteur de l’épître aux Hébreux précise :
He 11,8 C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait.
Dans la vocation-mission que nous recevons, nous ne savons pas toujours ce qui nous attend. Dans toute mission, il y a une part d’inconnu qui nous procurera des joies, peut-être aussi des déconvenues.
L’établissement d’une alliance avec un homme et sa descendance est présenté comme une prérogative divine. Dieu est libre d’établir cette alliance et il est également libre de l’établir avec qui il veut. Il est enseigné au peuple d’Israël de reconnaître pleinement cela : « Il révèle sa parole à Jacob, ses lois et ses ordonnances à Israël; il n’a pas agi de même pour toutes les nations, et elles ne connaissent point ses ordonnances » (Ps 147.19-20). L’intention de ces paroles n’est pas de créer un sentiment de supériorité raciale chez les Israélites en tant que peuple choisi de Dieu; elles expriment simplement combien Israël est privilégié d’être le peuple de Dieu. Les Israélites sont bénis plus que toute autre nation et la bénédiction de Dieu à toutes les nations arrivera uniquement par Israël (comme Dieu le promit à Abraham, Gn 12.1-3). Clarence Stam (pasteure, voir Bibliothèque)
Bessalel
Dans l’Ancien Testament, l’Esprit vient sur des personnes précises, à certains moments, pour des tâches précises. À la lecture de ces textes, nous voyons que la venue de l’Esprit n’est pas une impression, un sentiment, mais une réalité concrète qui fait changer les choses.
Ex 31,1-5 l’Esprit vient sur un homme, Bessalel pour en faire un artiste, un artisan : « Écoute, j'ai choisi Bessalel […] et je l'ai rempli de mon Esprit, pour le rendre très habile et intelligent. Il connaît toutes sortes de techniques : il sait élaborer des projets, travailler l'or, l'argent et le bronze, ciseler les pierres précieuses et les monter, sculpter le bois, en un mot, il sait tout faire.
Bien sûr, on peut être un grand artiste sans être chrétien. Mais l’Esprit vient mettre la lumière sur nos talents.
Moïse
Un autre personnage clé dans l’histoire d’Israël : Moïse. Dieu envoie Moïse auprès du pharaon d’Égypte pour libérer le peuple d’Israël retenu en esclavage. Moïse trouve un certain nombre d’excuses pour refuser cette mission. On le comprend. Comment un simple berger pourrait-il affronter le puissant pharaon ?
Ex 4,10 Moïse dit à l'Éternel: Ah! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n'est ni d'hier ni d'avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur; car j'ai la bouche et la langue embarrassées.
Moïse n’a pas celui de la parole. Pour les négociations diplomatiques, c’est plutôt handicapant. C’est donc son frère Aaron qui s’occupera des négociations. Etre appelé, ce n’est pas tout faire, mais savoir choisir les personnes qui sont aptes à nous épauler dans les difficultés. Nous avons des talents différents.
En établissant son alliance, l’Éternel choisit souvent des personnes dont les chances de succès sont des plus improbables. Si vous deviez établir une grande nation, choisiriez-vous un vieil homme avec une femme stérile, comme Abraham (Gn 11.30) ? D’un point de vue humain, cela paraît quelque peu absurde. Si vous vouliez trouver un chef pour guider votre peuple et le sortir de l’esclavage, chose impossible aux yeux des hommes, choisiriez-vous un fugitif comme Moïse, un homme qui ne veut même plus poursuivre sa tâche et présente nombre d’excuses, « … j’ai la bouche et la langue embarrassée » (Ex 4.10)? Vous choisiriez un homme à l’apparence impressionnante et au caractère audacieux, plutôt qu’un homme décrit comme « un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre » (Nb 12.3). Clarence Stam (pasteure, voir Bibliothèque)
Les juges
L'Esprit peut aussi nous remplir et nous équiper, quelle que soit votre activité. La Bible donne plusieurs exemples : comme celui de Gédéon, qui prend place dans un contexte de guerre difficile.
Jg 6,14 Le Seigneur se tourna vers lui et lui dit : « Avec la force que tu as, va délivrer Israël des Madianites. C'est moi qui t'envoie. » « Je t'en prie, Seigneur, répondit Gédéon, comment pourrais-je sauver Israël ? Mon clan est le plus faible de la tribu de Manassé et moi, je suis le plus jeune de ma famille. »
Autrement dit, « Seigneur, tu te trompes ! Je n’ai pas les qualités d’un chef. Je n’y arriverai pas ! » Mais le texte poursuit :
Jg 6,15 Mais l'Esprit du Seigneur s'empara de Gédéon.
Ici, Dieu choisit quelqu'un qui n'était pas doué naturellement et l'utilise pour libérer son peuple. D’ailleurs, Dieu utilise très souvent ceux qui se sentent faibles, incapables et incompétents comme nous avons pu le voir. Un autre exemple de juge dans la Bible, Samson. Nous voyons l’Esprit lui donner la force :
Jg 15,14 Quand il arriva à Léhi, les Philistins vinrent à sa rencontre avec des cris de triomphe. Alors l'Esprit du Seigneur s'empara de Samson : les cordes qui liaient ses bras et ses mains cédèrent aussi facilement que du fil de lin brûlé.
L'Esprit du Seigneur donne à Samson la force de se libérer des liens physiques qui le ligotaient. En fait, souvent, ce qui est décrit physiquement dans l’Ancien Testament se retrouve réalisé spirituellement dans le Nouveau, dans notre vie. Nous ne sommes peut-être pas réellement liés par des cordes, mais beaucoup d’entre nous sont liés de bien d’autres manières : par l’addiction à la drogue, à l'alcool, à la pornographie, la jalousie, la colère, la peur, des pensées destructrices... Toutes ces choses peuvent avoir une réelle emprise sur nos vies. Mais quand l'Esprit de Dieu vient sur une personne, il lui donne le courage, la puissance de briser ces liens.
Les prophètes
Le prophète a pour vocation de porter la parole, de la professer. Le mot est emprunté au latin propheta, lui-même emprunté au grec ancien προφήτης, prophếtês, composé de πρό, pró (devant, avant) et de φημί, phêmí (dire). Samuel est appelé trois fois :
1S 3,4 Yahvé appela : « Samuel, Samuel! » Il répondit : « Me voici! »… 8. Yahvé recommença d'appeler Samuel pour la troisième fois. Il se leva et alla près d'Éli et dit : « Me voici, puisque tu m'as appelé. » Alors Éli comprit que c'était Yahvé qui appelait l'enfant 9. et il dit à Samuel : « Va te coucher et, si on t'appelle, tu diras : Parle, Yahvé, car ton serviteur écoute », et Samuel alla se coucher à sa place. 10. Yahvé vint et se tint présent. Il appela comme les autres fois : « Samuel, Samuel! », et Samuel répondit : « Parle, car ton serviteur écoute. »… Samuel était accrédité comme prophète de Yahvé.
Amos reconnaît que lorsque le Seigneur appelle, il est difficile de renoncer à sa mission :
Am 3,8 Le Seigneur Yahvé a parlé : qui refuserait d’être prophète ?
Dans la même veine que Moïse qui se trouve des excuses, nous avons le prophète Jérémie :
Jr 1,6-9 Je répondis : Ah! Seigneur Dieu! voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant… Dieu étendit sa main, et toucha ma bouche; et l'Éternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche.
Nous avons aussi un texte du prophète Isaïe :
Is 6,1-2 L'Esprit du Seigneur Dieu est sur moi. Oui, il m'a consacré pour apporter une bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux déportés : « Vous êtes libres ! », et à ceux qui sont en prison : « Vous allez revoir la lumière du jour. » Il m'a envoyé pour annoncer : « C'est l'année où vous verrez la bonté du Seigneur ! » […] Il m'a envoyé pour redonner de l'espoir à ceux qui sont en deuil.
Nous avons bien sûr le prophète Jonas qui s’enfuit dans la direction opposée à celle de sa mission (Ninive), mais Dieu finit par rattraper Jonas par l’intermédiaire d’une gros poisson. Est-ce que nous ne fuyons pas face à certaines missions qui nous paraissent impossibles à réaliser ? Il y a des missions pour lesquelles nous ne sommes pas forcément prêts aujourd’hui ; il faut laisser mûrir les choses et Dieu nous appellera peut-être à nouveau demain. Discernement : comment savoir où est ma mission ? Là encore, c’est à l’Esprit qu’il faut s’adresser pour qu’il nous aide à discerner.
En établissant son alliance, l’Éternel choisit souvent des personnes dont les chances de succès sont des plus improbables. Si vous deviez établir une grande nation, choisiriez-vous un vieil homme avec une femme stérile, comme Abraham (Gn 11.30) ? D’un point de vue humain, cela paraît quelque peu absurde. Si vous vouliez trouver un chef pour guider votre peuple et le sortir de l’esclavage, chose impossible aux yeux des hommes, choisiriez-vous un fugitif comme Moïse, un homme qui ne veut même plus poursuivre sa tâche et présente nombre d’excuses, « … j’ai la bouche et la langue embarrassée » (Ex 4.10)? Vous choisiriez un homme à l’apparence impressionnante et au caractère audacieux, plutôt qu’un homme décrit comme « un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre » (Nb 12.3). Clarence Stam (pasteure)
Marie
Dans le Nouveau Testament, la première personne à être appelée est Marie. Sa vocation et sa mission relèvent de l’exceptionnel, de l’unique : porter le fils de Dieu. L’Esprit joue un rôle tout particulier puisque l’évangile de Luc nous dit :
Lc 1,35 Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Marie donne son consentement en disant : Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Ici, l’Esprit rend possible quelque chose d’impossible. Pour nous aussi, il accomplit des choses que nous pensons parfois inimaginables. Il répond à la question qui nous hante : « Comment cela sera-t-il possible ? »
Les 12 apôtres
Ensuite nous avons les 12 apôtres. Par exemple :
Mt 4, 18-22 En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Les apôtres ne savaient pas exactement ce qui les attendait lorsque Jésus les a appelés. Ils rêvaient tous de restaurer la royauté en Israël. Et il peut y avoir des déceptions, par exemple Judas. Jésus l’a appelé dans le but d’être apôtre. Judas a trahi Jésus. La leçon à retenir : recevoir une mission, c’est accepter de se mettre sous la mission de quelqu’un et d’aller au bout de cette mission. Certains d’entre nous se posent peut-être la question : quelle est ma mission. Nous rêvons tous de faire des grandes choses et d’obtenir une reconnaissance. Pour qui pour quoi, dans quel but. Pour soi, pour les autres ?
Jésus
Jésus est lui-même l’envoyé du Père. Sa mission est de nous révéler le Père et de nous annoncer la bonne nouvelle de l’évangile.
Jn 4,34 Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.
Jn 8,28-29 Je ne fais rien de moi-même; ce que le Père m'a enseigné, je le dis. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît.
Jn 20,21 Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.
L’Esprit de Pentecôte
Nous avons déjà largement souligné le rôle de l’Esprit dans l’activité missionnaire. Creusons le sujet !
L'Esprit est ce qu'il y a de plus intime et de plus caché en Dieu. Il est insaisissable, sans forme, ni visage, ni nom propre. Son nom (hb. ruah, gr. pneuma, lat. spiritus) est un nom commun emprunté aux événements naturels du vent et de la respiration. L'Esprit n'est pas maîtrisable. Comme le vent, il souffle où il veut (Jn 3, 8). Il échappe à toute emprise du savoir. Il ne se laisse enfermer dans aucune image. Il est le Dieu inexprimable et insondable.
Beaucoup de chrétiens ne se sentent pas très à l’aise avec l’Esprit Saint. Il semble si mystérieux ! La Bible nous donne plusieurs images pour le décrire : le vent ; la source ; le feu ; l’huile. Mais il reste difficile à saisir, à enfermer dans des concepts.
Il est aussi parfois décrit comme le « paraclet » (parakletos dans le grec original). Par exemple en Jean 14,16. Ce terme signifie « celui qui est appelé aux côtés de », ou encore, « celui qui plaide la cause d’un autre ».
Autrement dit, il défend, il conseille, il intercède, il encourage. C’est ce que Jésus a annoncé à ses disciples lorsqu’il leur a dit
Jn 15,26 Lorsque viendra le Paraclet, que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il me rendra témoignage.
Après sa résurrection, Jésus mange avec ses apôtres « Un jour qu'il prenait un repas avec eux, il leur donna cet ordre :
Act 1,4-5 Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais attendez ce que le Père a promis, le don que je vous ai annoncé. Car Jean a baptisé avec de l'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés avec le Saint-Esprit.
L’attente s’intensifie. Jésus fait encore patienter un peu ses disciples :
Act 1,8 […] vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, qui descendra sur vous, vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. Après ces mots, Jésus remonte au ciel, auprès du Père.
Les disciples se réunissent alors pour prier quand, au jour de la Pentecôte.
Act 2,2-4 Tout à coup un bruit vient du ciel. C'est comme le souffle d'un violent coup de vent. Le bruit remplit toute la maison où ils sont assis. Alors ils voient apparaître des langues, comme des langues de feu. Elles se séparent et se posent sur chacun d'eux. Tous sont remplis de l'Esprit Saint et ils se mettent à parler d'autres langues. C'est l'Esprit qui leur donne de faire cela.
Les réactions des personnes venues, interloquées par le bruit, sont variées. Certains étaient “émerveillés”, d’autres “perplexes”, d’autres se moquaient : ‘‘Ils sont ivres.”
Act 2,14-18 Pierre se leva alors avec les onze autres apôtres ; d'une voix forte, il s'adressa à la foule : Vous, Juifs, et vous tous qui vivez à Jérusalem, écoutez attentivement mes paroles et comprenez bien ce qui se passe. Ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car il est seulement neuf heures du matin. Mais maintenant se réalise ce que le prophète Joël a annoncé : Voici ce qui arrivera dans les derniers jours, dit Dieu : Je répandrai mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes, je parlerai par des visions à vos jeunes gens et par des rêves à vos vieillards. Oui, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et mes servantes en ces jours-là, et ils seront prophètes.
Réactions :
Act 2,37-39 Les auditeurs furent profondément bouleversés par ces paroles. Ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Changez de comportement et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Vous recevrez alors le don de Dieu, le Saint-Esprit. Car la promesse de Dieu a été faite pour vous et vos enfants, ainsi que pour tous ceux qui vivent au loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. ».
Cette promesse n'est plus réservée à des gens en particulier, pour des tâches spécifiques. Elle n'est pas seulement pour les apôtres ni pour les 120 présents le jour de la Pentecôte ni les 3000 qui se sont convertis cet après-midi-là. Elle est « pour tous ceux que le Seigneur appellera ». C’est ainsi que s’accomplit la promesse du Père. Cette promesse de l'Esprit de Dieu est proposée à tout homme, toute femme. Cette promesse est pour tous, pour chacun, pour moi, pour vous.
JDE 130. L’Esprit Saint enrichit toute l’Église qui évangélise aussi par divers charismes. Ce sont des dons pour renouveler et édifier l’Église. Ils ne sont pas un patrimoine fermé, livré à un groupe pour qu’il le garde ; il s’agit plutôt de cadeaux de l’Esprit intégrés au corps ecclésial, attirés vers le centre qui est le Christ, d’où ils partent en une impulsion évangélisatrice. Un signe clair de l’authenticité d’un charisme est son ecclésialité, sa capacité de s’intégrer harmonieusement dans la vie du peuple saint de Dieu, pour le bien de tous.
1Co 12,7-11 En chacun l'Esprit Saint se manifeste par un don pour le bien de tous. L'Esprit donne à l'un de parler selon la sagesse, et à un autre le même Esprit donne de parler selon la connaissance. Ce seul et même Esprit donne à l'un une foi exceptionnelle et à un autre le pouvoir de guérir les malades. L'Esprit accorde à l'un de pouvoir accomplir des miracles, à un autre le don de transmettre des messages reçus de Dieu, à un autre encore la capacité de distinguer les faux esprits du véritable Esprit. À l'un il donne la possibilité de parler en des langues inconnues et à un autre la possibilité d'interpréter ces langues. C'est le seul et même Esprit qui produit tout cela ; il accorde à chacun un don différent, comme il le veut.
JDE 259. Évangélisateurs avec esprit veut dire évangélisateurs qui s’ouvrent sans crainte à l’action de l’Esprit Saint. À la Pentecôte, l’Esprit fait sortir d’eux-mêmes les Apôtres et les transforme en annonciateurs des grandeurs de Dieu, que chacun commence à comprendre dans sa propre langue. L’Esprit Saint, de plus, infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Évangile avec audace, (parresia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant.
En définitive qui nous envoie en mission ? C’est l’Esprit. C’est lors de la Pentecôte que les apôtres reçoivent leur mission pour annoncer la bonne nouvelle de l’évangile. Nous pouvons alors vivre cette invitation :
Mt 28,19 Allez de toutes les nations faites des disciples.
En conclusion, le véritable protagoniste de la mission n’est autre que l’Esprit-Saint. Sans lui, «la mission devient autre chose (…) une conquête religieuse, ou peut-être idéologique». En oubliant sa présence, le chrétien court le risque de se transformer en «petit imprésario de la vie ecclésiale où tout arrive selon un programme établi et où il suffit de suivre les instructions (Pape François, Sans Jésus...). Nous exhortons donc tous ceux qui ont à quelque titre et à quelque échelon la tâche d’évangéliser à alimenter en eux la ferveur de l'Esprit (Paul VI, Evangelii nuntiandi).
Paul
Si le christianisme n'est pas resté une secte juive parmi d'autres mais est devenu une grande religion universelle, c'est à saint Paul qu'il le doit. Avec Paul, l’alliance s’ouvre à l’universel, aux "gentils" (gentils est une traduction du terme hébreu “Goyim”, qui signifie “nation”).
Paul a fait sauter les barrières qui séparent généralement les humains, les uns vis-à-vis les autres, en raison de leurs cultures, de pratiques religieuses ou d’organisations sociales différentes. S’asseoir à la même table et manger ensemble la nourriture qui a été préparée, sans avoir peur de consommer quelque chose d’impur… c’est désormais possible. À Antioche, la jeune communauté chrétienne vit dans la liberté de l’Esprit. Ce ne sont plus les formes rituelles ou la pratique stricte de la Loi qui sont essentielles pour le salut de l’être humain, mais la foi en Jésus, Christ et Seigneur.
En l'an 48, se tient à Jérusalem ce qu'il est convenu d'appeler le premier concile ou le concile des Apôtres (Ac 15). À cette occasion, Paul plaide avec succès l'abandon des rituels juifs comme la circoncision. Le message chrétien s'adresse à tous les hommes et non pas seulement aux juifs, affirme-t-il.
C'est à Paul que la religion chrétienne doit sa séparation d'avec le judaïsme et sa vocation à l'universalité.
Il n'y a ni hommes ni femmes, ni Juifs ni Grecs, ni hommes libres ni esclaves, vous êtes tous un en Jésus-Christ (Galates 3,28). *
Tous appelés
JDE 120. En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation.
L’appel à la mission nous concerne tous. Elle n’est pas réservée à une élite intellectuelle ou spirituelle, aux prêtres ou aux religieux. Il est toujours facile de trouver des raisons d'échapper à la mission quitte à invoquer son devoir d’état.
JDE 81. Quand nous avons davantage besoin d’un dynamisme missionnaire qui apporte sel et lumière au monde, beaucoup de laïcs craignent que quelqu’un les invite à réaliser une tâche apostolique, et cherchent à fuir tout engagement qui pourrait leur ôter leur temps libre. Un fonctionnaire consciencieux explique à Jésus qu’il ne peut porter sa croix visiblement ni parler de lui à cause des règles de laïcité. On entend aussi les récriminations d’un curé de paroisse débordé, à cheval sur cinquante clochers, au volant d'une voiture essoufflée... Comment aurait-il le temps de faire des disciples avec cette voiture qui s’effondre, avec ce malade agonisant à l’hôpital, cette 36è réunion dans la crypte d'une chapelle de campagne? On peut deviner la réponse polie d'un évêque de France: "Seigneur, elle est magique ton adresse finale en saint Matthieu… Je me souviens des études au séminaire. Dommage que cela soit hors de ma portée maintenant avec la charge qui ,est la mienne. Tu sais que je suis incapable de faire de nouveaux disciples à cause mes responsabilités. Je dois veiller jour et nuit sur ton petit troupeau que les loups menacent. Je dois lutter contre les abus sexuels. Je suis proche du burn-out, Seigneur, les yeux rivés sur les finances du diocèse, sans vocation sacerdotales… Comment trouver une minute pour annoncer ton Nom aux incroyants ?" (Manifeste pour la mission, p. 112).
Tous les chrétiens sont les témoins potentiels de Jésus Christ mort et ressuscité.
Il y a une vocation/mission fondamentale à laquelle nous sommes tous appelés : Celle de l’amour. Tertullien, un des premiers Pères de l’Église dit à propos des chrétiens: « Regardez comme ils s'aiment ». Soyons les témoins de l'amour !