Le consentement
Tout d'abord, une approche étymologique à partir du dictionnaire historique de la langue française (Alain Rey).
CONSENTIR v. tr. est un emprunt très ancien (v. 980) au latin consentire « être d'accord avec », de cum (→ co-) et sentire (→ sentir) pris au sens d'« être d'un même sentiment ». Le verbe exprime l'idée d'« être en accord, se conformer à » d'où, plus concrètement, « accorder, donner son accord (à qqch.) ».
Le consentement a retrouvé ses lettres de noblesse avec les abus sexuels remontés par le mouvement #MeToo. Toute personne doit donner son consentement avant et pendant une relation sexuelle. Nous limitons ici la réfexion dans un cadre particulier : le mariage. Le consentement fait le mariage. De quoi s'agit-il ? Nous reprenons ici les formules proposées par le rituel du mariage catholique romain. Nous approfondirons la troisième formule.
Première formule
Le futur époux :
Moi, N., je te reçois A. comme épouse
et je promets de te rester fidèle,
dans le bonheur et dans les épreuves,
dans la santé et dans la maladie,
pour t’aimer tous les jours de ma vie.
La future épouse :
Moi, A., je te reçois N. comme époux
et je promets de te rester fidèle,
dans le bonheur et dans les épreuves,
dans la santé et dans la maladie,
pour t’aimer tous les jours de ma vie
Deuxième formule
Le futur époux :
A., veux-tu être ma femme (mon épouse) ?
La future épouse :
Oui (je le veux).
Et toi, N., veux-tu être mon mari (mon époux) ?
Le futur époux
Oui (je le veux).
Moi, N., je te reçois A. comme
épouse et je serai ton époux. Je
promets de t'aimer fidèlement dans
le bonheur et dans les épreuves tout
au long de notre vie.
La future épouse
Moi, A., je te reçois N. comme
époux et je serai ton épouse. Je
promets de t'aimer fidèlement dans
le bonheur et dans les épreuves tout
au long de notre vie.
Troisième formule
Lui : N., veux-tu être ma femme (mon épouse) ?
Elle : Oui je veux être ta femme (ton épouse) et toi veux-tu être mon mari (mon époux) ?
Lui : Oui je veux être ton mari (ton époux).
Elle : Je te reçois comme époux et je me donne à toi.
Lui : Je te reçois comme épouse et je me donne à toi.
Ensemble : Pour nous aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves, et nous soutenir l'un l'autre, tout au long de notre vie.
Quatrième formule
Le prêtre ou le diacre interroge le futur époux :
N., voulez-vous prendre A. comme épouse, et
promettez-vous de lui rester fidèle,
dans le bonheur et dans les épreuves,
dans la santé et dans la maladie,
pour l'aimer tous les jours de votre vie ?
Le futur époux répond
Oui.
Puis le prêtre interroge la future épouse :
N., voulez-vous prendre N. comme époux,
et promettez-vous de lui rester fidèle,
dans le bonheur et dans les épreuves,
dans la santé et dans la maladie,
pour l'aimer tous les jours de votre vie ?
La future épouse :
Oui.
L'échange des consentements engage les partenaires dans un don réciproque. S'il ne dit pas tout du mariage, il en énonce néanmoins les principes fondateurs. L'analyse des différents thèmes exprimés permet d'en dégager la signification.
Les développements sont tirés de la thèse de doctorat : Le sacrement de mariage, don de la parole et du corps. De l'échange des consentements à l'union des corps.
Le rituel romain est accessible dans la bibliothèque (mot clé : rituel romain).