Les textes marials du Nouveau Testament
Chez Matthieu
Matthieu s’adresse à des juifs. L’évangile a été rédigé vers 80. Les récits de l'enfance se découpent ainsi :
Mt 1,18-25 : Annonce à Joseph
Mt 2,13-15 : Des mages venus d’Orient viennent adorer Jésus nouveau-né
Mt 2,16-18 : Le prince Hérode, jaloux de ce qu’il entend dire de l’enfant Jésus, fait massacrer les enfants de Bethléem. Marie, Joseph et Jésus s’enfuient en Égypte
Mt 2,19-23 : Retour d'Égypte à Nazareth
D'autres textes confirment la filiation :
Mt 13,55 : Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier ? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie ?
Chez Luc
Luc est médecin, parle le grec et ne s’adresse pas prioritairement à des Juifs. Lui-même est vraisemblablement un païen converti. Son évangile date de 80-90. Les récits de l'enfance se découpent ainsi :
Lc 1,39-45 : Visitation. Visite de Marie chez sa parente Élisabeth.
Lc 1,46-56 : Le Magnificat ou cantique de Marie.
Lc 2,1-7 : Le récit de la naissance de Jésus à Bethléem.
Lc 2,21-40 : Circoncision et présentation de Jésus au Temple. Prophétie de Siméon.
Lc 2,41-52 : Jésus a douze ans, il reste au temple à l’insu de ses parents qui le retrouvent le troisième jour.
Lc 2, 19. 51 : La méditation de Marie.
La "bénédiction" de Marie.
Lc 11,27 Or il advint, comme il parlait ainsi, qu'une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : « Heureuses les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as tétés ! »
Chez Jean
Jn 2,1-11 : Les noces de Cana. À la demande de sa mère, Jésus transforme l'Eau en vin.
Jn 19, 25-27 : Jésus meurt sur la croix. Il confie Jean à sa mère :
Jn 19, 25 Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 26 Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui.
Dans les actes des apôtres
Seul Actes 1, 14 parle explicitement de la présence de Marie au cénacle où a lieu la Pentecôte (Act 2, 1-4) :
Act 1,14 Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères.
Dans les épîtres pauliniennes
Saint Paul souligne uniquement que Jésus est né d’une femme :
Ga 4,4 Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi,
Dans l'apocalypse
L’Apocalypse décrit « un grand signe », « une femme revêtue de soleil », signe qu’il va falloir interpréter :
Ap 12,1 Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; 2 elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement.
Ascendance de Marie
L’Écriture souligne avec force que Jésus est de la maison de David : Mt 1,1 Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham. Il est donc d’ascendance royale. D’après les évangiles, c’est Joseph qui donne à son fils adoptif Jésus la filiation davidique et royale : Mt 1,16 Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. Mais de quelle ascendance est la Mère de Jésus ?
Deux hypothèses : soit Marie est de la ligne de David, doit de la lignée de Lévi. Les évangiles ne mentionnent pas que Marie est de la lignée de David ; il faut attendre les évangiles apocryphes. Le Protévangile de Jacques (récit apocryphe +150) affirme que Marie est de la maison de David. Bède le Vénérable (+735) ne pense pas autrement et enseigne que Marie est de la maison de David aussi bien que Joseph « car aux termes de la loi chacun devait prendre épouse dans sa tribu ou dans sa famille ».
Dans la seconde hypothèse, Marie serait issue de la tribu sacerdotale de Lévi. En effet Marie est la parente (Luc 1,36) d’Élisabeth qui est fille d’Aaron (Luc 1,5). Saint Éphrem (+373) n’hésite pas à l’affirmer : « Les paroles de l’ange à Marie : "Élisabeth, ta parente", présentent Marie comme étant de la maison de Lévi ».
En ce cas Jésus lui-même serait d’ascendance sacerdotale par sa mère. Il unirait en sa personne les deux lignes de l’attente messianique : sacerdotale et royale. Il serait fils de David par Joseph et fils d’Aaron par sa mère. Il serait Roi et Prêtre tout à la fois.
Les parents de Marie
L'auteur du protévangile de Jacques présente les parents de Marie, Anne et Joachim habitant Jérusalem, dans le quartier proche du temple, ils sont de la tribu sacerdotale. Ils sont grandement éprouvés à cause de leur stérilité. Plutôt riches, ils sont généreux et compatissants, ils donnent à pleine main aux pauvres.
Dans une perspective assez différente, Marie est, selon les Pères syriaques, "Fille de pauvres", "humble fille de pauvres gens", "celle qui était parmi les gens d'humble condition", et, dans la continuité avec de telles origines, elle est devenue "celle qui a gardé l'humilité qui rend pauvre en esprit."