Le corps, symphonie de la chair et de l'esprit

Adam et Eve Nous abordons ici les questions relatives à l'anthropologie biblique, telles qu'elles sont développées dans le livre de la Genèse. Les sujets relatifs au corps en tant qu'identité de l'être sont exposés dans le menu "Être humain".

En introduction nous pouvons rappeler que les religions chrétiennes sont des religions du corps. Les mystères de la création, de l'incarnation, de l'eucharistie et de la résurrection nous le rappellent. Nous sommes créés corps, Dieu s'est fait chair, nous communions au corps du Christ et nous ressusciterons avec un corps.

Matière et souffle

La bible affirme la création divine de l’humanité avec une précision en ce qui concerne l’origine des « matériaux » utilisés. On y découvre ainsi que l’homme est constitué de deux essences, l’une matérielle et l’autre spirituelle :

Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il insuffla dans ses narines une haleine de vie et cet être humain devint un être vivant (Gn 2,7).
Yahvé Elohim modela l'adam avec l'adama... (Gn 2,7).
Yahvé Elohim façonna l'homme avec l'humus... (Gn 2,7).

Tableau comparatif


Hébreu Français Grec (septante) Latin (Vulgate) Correspondances
Yahweh ĕlōhîm Yahvé Elohim ὁ ϑεὸς Dominus Deus Dieu
way·yî·ṣer forma ἔπλασεν formavit
hā· āḏām l’adam τὸν ἄνϑρωπον hominem homme, humain, anthropologie
ā·p̄ār min de la poussière χοῦν de limo limon
hā· ăḏāmāh du sol ἀπὸ τῆς γῆς terrae terre
way yip paḥ et il insuffla καὶ ἐνεϕύσησεν et inspiravit inspirer
bə· appāw dans ses narines εἰς τὸ πρόσωπον αὐτοῦ in faciem eius
nišmaṯ l’haleine πνοὴν spiraculum pneu, esprit
ḥayyîm de vie ζωῆς vitae zoo
āḏām l’adam ὁ ἄνϑρωπος homo
way·hî devint ἐγένετο et factus
nef̄ešh être ψυχὴν animam psy-, âme
ḥay yāh vivant ζῶσαν viventem

Adam - adama

Citons quelques autres versets contenant « adam » :

Gn 1,26-27 Dieu dit : Faisons l’homme (adam) à notre image, comme notre ressemblance… Dieu créa l’homme (ha-adam) à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle (zāḵār) et femelle (ūnəqêḇāh) il les créa.

Pr 27,19 Comme l’eau donne le reflet du visage, ainsi le cœur de l’homme (ha-adam) pour l’homme (ha-adam).

Ps 104,14 tu fais croître l’herbe pour le bétail et les plantes à l’usage des humains (ha-adam), pour qu’ils tirent le pain de la terre.

En Gn 2,7, Dieu commence par modeler l’adam à partir de l’adama, littéralement le terreux à partir de la terre. La forme physiologique est première dans la création. Une personne n’est-elle pas d’abord appréhendée en sa dimension physique ? Lorsque deux êtres se rencontrent, ils se perçoivent et se découvrent en premier à travers leur corps et ses formes. On identifie et l’on reconnaît quelqu’un par son apparence physique et plus particulièrement par son visage. Selon la bible l’adam est tiré de la terre, c’est-à-dire d’une matière préexistante. Il n’est pas sorti du néant ou directement né de Dieu. Dieu recourt à quelque chose d’existant pour faire émerger l’humanité, à savoir la poussière du sol qui reste régie par ses propres lois. Elle rappelle à l’humanité qu’elle n’est pas Dieu et qu’elle doit composer avec cette pesanteur pour avancer dans la vie.

Dieu se contente de façonner la poussière prise du sol. Le mot hébreu « adama » peut aussi se traduire par « glaise », ce qui renforce cette image du potier qui pétrit et lisse jusqu’à parvenir à son projet conçu dans ses pensées. Dieu lui donne une forme et une stature qui caractérisent l’humanité : un être debout, digne, capable de s’adapter et de dominer les éléments naturels. Ce façonnage affirme que l’humanité vit en situation d’héritage ; quelqu’un a voulu qu’il soit ainsi fait et cette volonté se transmet tacitement de génération en génération. L’acte de Dieu souligne aussi la possibilité pour l’être humain d’être modelé. Il n’est pas de pierre, mais de chair. Par ailleurs, le verbe « modeler » suggère qu’il y a un modèle. De qui s’agit-il sinon de Dieu lui-même ? Ne sommes-nous pas créés à l’image de Dieu ?

Job décrit le travail divin comme une œuvre d’amour :

Jb 10,8-12. Tes mains m’ont façonné, créé ; puis, te ravisant, tu voudrais me détruire ! Souviens-toi : tu m’as fait comme on pétrit l’argile et tu me renverras à la poussière. Ne m’as tu pas coulé comme du lait et fait cailler comme du laitage, vêtu de peau et de chair, tissé en or et en nerfs ? Puis tu m’as gratifié de la vie, et tu veillais avec sollicitude sur mon souffle.

L’être humain est une matière « façonnée ». Mais s’arrêter aux formes reviendrait à l’enfermer dans un physique plus ou moins parfait. Une infirmité, un handicap ou une difformité entraîne une inévitable souffrance : celle de ne pas être comme les autres. La définition d’une norme physique irréprochable, comme dans les concours de beauté, tend à marginaliser et à refuser tout ce qui ne correspond pas à ces critères extérieurs. Cette norme est illusoire, car elle ramène la personne à des formes plastiques et elle tend à l’uniformité. Tout ce qui y déroge est anormal et au pire rejeté. Or l’être humain est le lieu d’un mystère qui ne se laisse pas enfermer dans les limites fixées par l’organisme. Il est plus qu’un visage ingrat ou un corps difforme ou handicapé. Il est plus qu’une plastique parfaite digne d’un titre de miss France.

Basar

La bible utilise un autre mot pour parler du vivant : basar, habituellement traduit par « chair ». Un exemple dans le récit du Déluge :

Gn 9,15-16 Je me souviendrai de l’alliance qu’il y a entre moi et vous et tous les êtres vivants (nefesh hayyah), en somme toute chair (basar), et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. Quand l’arc sera dans la nuée, je le verrai et me souviendrai de l’alliance éternelle qu’il y a entre Dieu et tous les êtres vivants (nefesh hayyah), en somme toute chair (basar) qui est sur la terre.

Le terme hébreu basar désigne l’homme en relation avec les autres, l’homme dans son appartenance à la vie animale avec tous les besoins liés à cette « animalité », l’homme dans sa dépendance de Dieu de qui il tient la ruah (souffle de vie), enfin l’homme dans sa fragilité et sa vulnérabilité jusque dans la mort. Dans l’expression biblique « ils ne feront qu’une seule chair » (Gn 2,24), l’auteur souligne que l’homme et la femme ne feront qu’une seule vie dont la relation sexuelle est le point d’orgue.

Paul utilise le mot grec « sarx » (chair) pour désigner la personne entière, fragile et mortelle. Elle est le lieu du péché. L’apôtre oppose souvent la vie selon la chair (sarx) et la vie selon l’esprit.

Ga 5,17 Car la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair ; il y a entre eux antagonisme, si bien que vous ne faites pas ce que vous voudriez.

L’évangéliste Jean donne une vision positive de la chair. Il affirme que le Verbe s’est fait « sarx » et qu’il donne sa « sarx » en nourriture.

Jn 6,54-56 Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

La chair désigne notre capacité à nous laisser pétrir, sculpter, transformer et, à l’inverse, notre faculté de créer, de façonner et d’organiser. Notre corps souffre parce qu’il est touché en sa chair. De même, notre corps jouit parce qu’il se fait chair, parce qu’il s’ouvre au désir et au plaisir. La chair désigne en somme cette ouverture vivante sur le monde que l’autre vient remplir de sa présence.

Définie par tout ce dont un corps se trouve dépourvu, la chair ne saurait se confondre avec lui, elle en est bien plutôt, si l'on peut dire, l'exact contraire. Chair et corps s'opposent comme le sentir et le non-sentir — ce qui jouit de soi d'un côté ; la matière aveugle, opaque, inerte de l'autre. Si radicale est cette différence que, pour évidente qu'elle paraisse, il nous est très difficile, voire impossible, de la penser véritablement. Et cela parce qu'elle s'établit entre deux termes, dont l'un, en fin de compte, nous échappe. S'il nous est aisé de connaître notre chair pour autant qu'elle ne nous quitte jamais et nous colle à la peau sous la forme de ces multiples impressions de douleur et de plaisir qui nous affectent sans cesse, en sorte que chacun en effet sait très bien, d'un savoir absolu et ininterrompu, ce qu'est sa chair — même s'il n'est pas capable d'exprimer ce savoir conceptuellement — tout autre est notre connaissance des corps inertes de la nature matérielle : elle vient se perdre et s'achever dans une ignorance complète. Michel Henry, Incarnation Une philosophie de la chair, Seuil, p 9.

Nefesh

Nous sommes des êtres vivants (nefesh hayyah). Comme nous l’avons souligné dans le tableau, le mot « nefesh » a été traduit par « anima » en latin, duquel est tiré le mot « âme » . Cette évolution de sens ne rend pas compte de la richesse originelle de « nefesh ». En effet le mot hébreu désigne tout d’abord le gosier. Nous sommes vivants par notre gosier, car c’est le lieu par où passe la respiration et l’alimentation. Par extension le mot prend le sens de besoin et de vie, car c’est à travers le gosier que passent les besoins primordiaux. Quand on parle d’âme, on veut décrire l’être humain en tant qu’être de désir. Et l’homme désire Dieu, comme une gorge a soif d’eau. Citons quelques exemples bibliques pour illustrer ces propos :

Jon 2,6 Les eaux ont monté jusqu’à ma gorge (nefesh).

Ps 42,2 Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme (nefesh) te cherche toi mon Dieu.

PR 25,25 De l'eau fraîche pour une gorge (nefesh) altérée : telle est une bonne nouvelle venant d'un pays lointain.

Pr 27,7 Gorge (nefesh) rassasiée méprise le miel, gorge (nefesh) affamée trouve douce toute amertume.

Pr 12,10 Le juste connaît les besoins (nefesh) de ses bêtes, mais les entrailles du méchant sont cruelles.

Pr 13,2 Du fruit de ses paroles chacun tire une bonne nourriture, mais la vie (nefesh) des perfides n’est que violence.

1S 18,1 Lorsqu’il eut fini de parler à Saül, l’âme (nefesh) de Jonathan s’attacha à l’âme (nefesh) de David et Jonathan se mit à l’aimer comme lui-même.

Lv 17,11 Oui, la vie (nefesh) de la chair (basar) est dans le sang.

« Nefesh » désigne donc l’être humain comme un être vivant travaillé par le désir et la nécessité. La Bible ne fait pas de la philosophie, elle parle des notions concrètes et existentielles.

Nismat et ruah

Le souffle de Dieu

Pour former un être vivant, il faut de la matière et un souffle. La matière à elle seule est inerte. Dieu seul a le pouvoir d’insuffler, l’haleine de vie (nismat hayyîm). L’origine de l’haleine humaine est la ruah, le souffle divin. Bien des textes bibliques nous rappellent ce principe, par exemple :

Jb 33,4 C’est le souffle (ruah) de Dieu qui m’a fait, l’inspiration (nismat) du Puissant qui me fait vivre.

Gn 7,21-23 Alors périt toute chair (basar) qui se meut sur la terre : oiseaux, bestiaux, bêtes sauvages, tout ce qui grouille sur la terre, et tous les hommes (adam). Tout ce qui avait une haleine (nismat) de souffle de vie (nismat hayyîm) dans les narines, c’est-à-dire tout ce qui était sur la terre ferme, mourut. Ainsi disparurent tous les êtres (adam) qui étaient à la surface du sol (adama).

Ps 31,5 Dans ta main je remets mon souffle (ruah).

Ps 104,29-30 Tu caches ta face, ils s’épouvantent, tu retires leur souffle (ruah), ils expirent, à leur poussière ils retournent. Tu envoies ton souffle (ruah), ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre.

La vie s’ouvre sur une respiration. Lors d’un accouchement, la première attention se porte sur le premier cri, signe de l’arrivée de l’air dans les poumons, signe de vie. À l’opposé de la naissance, c’est-à-dire à la mort, l’expression « il a rendu son dernier souffle » montre combien l’homme est habité par le souffle de la vie jusqu’à ses derniers instants.

L’être humain n’est donc un vivant que par l’union sans dualisme de la matière et du souffle. Le premier le ramène à sa finitude alors que le second l’attire vers l’infini. La matière l’entraîne vers la mort et le souffle l’aspire vers l’éternité. Seul leur assemblage harmonieux de ces deux principes donne naissance à un être vivant.

Supérieur à l’animal

Y a-t-il une supériorité de l’adam par rapport à l’animal ? Car l’animal est lui aussi nefesh hayyah (Gn 1,20-21). Le livre de Qohelet souligne l’égalité entre les deux espèces :

Qo 3,19-21 Car le sort de l’homme et le sort de la bête sont un sort identique : comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, et c’est un même souffle qu’ils ont tous les deux. La supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est vanité. Tout s’en va vers un même lieu : tout vient de la poussière, tout s’en retourne à la poussière. Qui sait si le souffle de l’homme monte vers le haut et si le souffle de la bête descend en bas, vers la terre ?

Le fonctionnement biologique de la respiration et de l’haleine est identique chez l’homme et bon nombre d’animaux, mais le texte de Gn 2,7 dit que Dieu lui-même a insufflé une haleine de vie (nismat hayyîm) dans les narines de l’homme. Cet acte n’est pas mentionné pour les animaux (v 19).

La vie de l’homme est donc considérée comme imprégnée par un souffle divin. Cette ruah de qualité particulière désigne un plus que certaines traductions bibliques rendent par « esprit ».

Enfin, soulignons la différence fondamentale : seul l'adam est créé à l'image de Dieu.

Voir l'étude sur l'image de Dieu

Voir la comparaison entre l'homme et l'animal

L’esprit

Voir l'étude sur l'Esprit

Corps, âme, esprit

1Th 5,23 Et que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés complets, sans reproche, lors de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.

L'Esprit désigne tout à la fois notre divine origine et la finalité de notre être, à savoir rencontrer Dieu dans l'éternité. Il manifeste la dimension spirituelle de notre être.

L’âme est le principe de vie qui anime notre corps. Il est notre propre moi qui possède la conscience de soi et permet que nous ayons une personnalité qui nous est propre. La psychologie de notre être relève de notre âme, comme le souligne l'origine grecque du mot psyche (âme). Par notre âme, nous pensons, nous raisonnons, nous discernons et posons des choix. Toutes nos émotions trahissent nos états d'âme.

Le corps est "le véhicule de l'être au monde" (Merleau Ponty), la face visible et tangible de notre être, sa matérialité et sa mortalité.

Comme nous l'avons vu supra, le mot hébreu nefesh se traduit parfois par âme. Mais ce terme ne doit pas être confondu avec l'esprit et dans le langage courant nous utilisons souvent l'un ou l'autre pour désigner la dimension non matérielle de l'être humain. Le glossaire de l'Eglise catholique de France précise :

Âme : « du latin anima ; souffle, vie. L’âme est le principe de vie et de pensée de l’homme. Dans l’Ecriture Sainte le terme âme désigne la vie humaine, mais aussi ce qu’il y a de plus intime en l’homme (Mt 26,38) et de plus grand et de plus profond en lui (Mt 10, 28). Créée à l’image de Dieu, la personne humaine est un être à la fois corporel et spirituel. Elément spirituel de l’être, l’âme est immortelle. »

Esprit : « du latin spiritus qui signifie souffle, vent. Dans les langues classiques et bibliques, c’est un mot susceptible de sens divers. L’esprit est le principe de la pensée, capacité qui permet à l’homme de concevoir et de vouloir. Il exprime aussi le souffle, la puissance de vie qui animent l’homme et qui viennent de Dieu (Jn 3, 8). L’esprit écrit avec une minuscule indique celui de l’homme, écrit avec une majuscule il désigne l’Esprit Saint. »

Reconnaissons que la distinction n'est pas évidente. Nous proposons de considérer l'âme comme le principe de vie, le "moi" propre à chacun. Quant à l'esprit, il désigne la dimension spirituelle qui habite en nous, cette ouverture sur l'infini qui nous fait chercher Dieu. Nos corps sont appelés à devenir des temples de l'Esprit (1Co 6,19-20), ce qui se réalisera parfaitement à la résurrection.

Voir l'étude sur la résurrection.

Tableau comparatif

Corps Chair Âme Esprit
Ensemble d'organes
Biologie
Anatomie
Morphologie
Fragilité
Vulnérabilité
Mortalité
Sensibilité
Principe de vie
Moi
Conscience
Spiritualité
Ouverture sur l'infini

La symphonie de l’être

Nous avons défini le corps, la chair, l’âme et l’esprit. Comment concilier ces différents termes en une unité indivisible ?

L’image de la symphonie permet de saisir l’unité de l’être humain. Le corps avec ses multiples organes constitue les musiciens. L’âme manifeste la vie dans son rôle de chef d’orchestre. La chair est le lieu où vibre la musique avec toutes les émotions qu’elle engendre. L’esprit est la beauté, la grâce et le souffle de l’œuvre.

L’idée de corps, de chair, d’âme et d’esprit ne signifie donc pas que l’être humain est composé de plusieurs parties qui, de surcroît, s’opposeraient. Il n’y a pas en lui une âme pensante et un ensemble d’organes obéissant à l’âme, un esprit ouvert au divin et une chair limitée. L’être humain est un être organique, psychique, charnel et spirituel. Et c’est pour cette raison que le psychique rejaillit sur le somatique, le spirituel sur le charnel, et inversement.

CEC 365 L’unité de l’âme et du corps est si profonde que l’on doit considérer l’âme comme la " forme " du corps (cf. Cc. Vienne en 1312 : DS 902) ; c’est-à-dire, c’est grâce à l’âme spirituelle que le corps constitué de matière est un corps humain et vivant ; l’esprit et la matière, dans l’homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une unique nature.

366 L’Église enseigne que chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu (cf. Pie XII, enc. " Humani generis ", 1950 : DS 3896 ; SPF 8) – elle n’est pas " produite " par les parents – ; elle nous apprend aussi qu’elle est immortelle (cf. Cc. Latran V en 1513 : DS 1440) : elle ne périt pas lors de sa séparation du corps dans la mort, et s’unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale.

367 Parfois il se trouve que l’âme soit distinguée de l’esprit. Ainsi S. Paul prie pour que notre " être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps " soit gardé sans reproche à l’Avènement du Seigneur (1 Th 5, 23). L’Église enseigne que cette distinction n’introduit pas une dualité dans l’âme (Cc. Constantinople IV en 870 : DS 657). " Esprit " signifie que l’homme est ordonné dès sa création à sa fin surnaturelle (Cc. Vatican I : DS 3005 ; cf. GS 22, § 5), et que son âme est capable d’être surélevée gratuitement à la communion avec Dieu (cf. Pie XII, Enc. " Humani generis ", 1950 : DS 3891).