Doxologie du notre Père

Car c'est à Toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles

La doxologie n’existe pas dans les évangiles. Elle repose sur un texte du livre des Chroniques (1 Ch 29, 13).

2Ch 29,10 David bénit le SEIGNEUR aux yeux de toute l’assemblée, en disant : « Béni sois-tu, SEIGNEUR, Dieu d’Israël, notre père depuis toujours et pour toujours. 11 A toi, SEIGNEUR, la grandeur, la force, la splendeur, la majesté et la gloire, car tout ce qui est dans les cieux et sur la terre est à toi. A toi, SEIGNEUR, la royauté et la souveraineté sur tous les êtres. 12 La richesse et la gloire viennent de toi et c’est toi qui domines tout. Dans ta main sont la puissance et la force ; dans ta main, le pouvoir de tout élever et de tout affermir. 13 Et maintenant, notre Dieu, nous te rendons grâce et nous louons le nom de ta splendeur ; 14car qui suis-je et qui est mon peuple pour que nous ayons le pouvoir d’offrir des dons volontaires comme ceux-ci ? Tout vient de toi, et ce que nous t’avons donné vient de ta main.

On retrouve la doxologie dans la Didachè et dans quelques manuscrits de Matthieu des 2ème et 3ème siècles. La Didachè, ou Doctrine des douze apôtres, est un écrit des premiers siècles de l’Eglise : un manuel catéchétique, liturgique et disciplinaire, qui a vu le jour probablement en Syrie vers la fin du premier siècle. Il rapporte le Notre Père en des termes très proches de ceux de Matthieu, mais clos par cette doxologie qu’aujourd’hui nous connaissons bien :

Car c’est à toi qu’appartiennent la puissance et la gloire dans les siècles (Didachè 8, 1-3).

La formulation de la Didachè mentionne la puissance et la gloire. La formule liturgique que nous connaissons comporte trois termes. Elle ajoute à la mention du règne. C’est cette formulation à trois termes qu’a adoptée la liturgie depuis Vatican II.

Amen

amen est un terme hébreu qui provient de aman, que l’on utilise pour renforcer ou confirmer des propos. La racine Aman désigne un appui sur lequel il est possible de s'appuyer d'où l'idée de foi, de fidélité et de confiance. Dans la tradition judéo-chrétienne, ce mot est utilisé tel quel, sans être traduit, puisque toutes les traductions appauvrissent le sens d’origine de ce terme.

Genèse 15,6 Abram eut confiance (Aman) en l'Eternel

Exode 14,31 Israël vit la main puissante que l'Eternel avait dirigée contre les Egyptiens. Et le peuple craignit l'Eternel, et il crut (Aman) en l'Eternel et en Moïse, son serviteur.

Dans la Bible hébraïque, Amen est utilisé après une prière, un ordre ou une bénédiction. C'est une réponse pour marquer l'accord à ce qui vient d'être dit. Il s'agit généralement de la réponse d'une assemblée, souvent dans un contexte liturgique.

Psaumes 41,13 Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, d'éternité en éternité ! Amen ! Amen !

Psaumes 72,19 Béni soit à jamais son nom glorieux ! Que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen ! Amen !

Psaumes 89,53 Béni soit à jamais l'Eternel ! Amen ! Amen !

Lorsqu’on utilise ce terme, on proclame que l’on tient pour vrai ce qui vient d’être dit, dans le but de confirmer une phrase, la faire sienne ou s’approprier une prière. C’est pourquoi, lorsque amen est exprimé par l’ensemble d’un groupe dans le cadre d’un service divin ou lors d’un office religieux, il signifie également que l’on donne son assentiment à ce qui vient d’être dit. Le mot « amen » est utilisé par Jésus dans les Évangiles pour commencer un discours en lui apportant une nuance de solidité et de fermeté. C’est pourquoi Il disait : « En vérité, en vérité, je vous le dis » (Jn 1,51). D’ailleurs, le livre de l’Apocalypse proclame que Jésus est l’Amen (Ap 3,14). On en comprend qu’il est la vérité. Sébastien Doane.