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La circoncision

La circoncision consiste dans l’ablation du prépuce du pénis des hommes. Elle est attestée en Égypte dès le troisième millénaire dans des bas-reliefs et des textes. On la pratique sur les garçons de 8-10 ans ou les adolescents qui sont sur le point de se marier. Elle est donc liée à la puberté. Hérodote (Vème siècle av. J.-C.) explique la circoncision par une prescription hygiénique. L’interprétation la plus fréquente, dans les civilisations où la circoncision a lieu à la pré-adolescence, considère la circoncision comme un rite initiatique permettant à l’enfant de devenir adulte. Il semble donc, qu’à l’origine du moins, la circoncision rende apte à une vie sexuelle normale, voire qu’elle est une initiation au mariage.

C’est aussi l’expression de la fertilité du garçon et une manière de le faire entrer dans la société. Autrefois, la circoncision était aussi liée à la procréation : c’était un rite agraire, on versait le sang du circoncis sur les sols pour les fertiliser. On peut faire un parallèle avec la femme, qui devient fertile avec les premières règles.

D’autres spécialistes arguent que le rite scelle un contrat. On sait en effet que les traités d’alliance s’effectuaient lors d’un sacrifice qui se termine en prenant les divinités à témoin. La circoncision est la marque ineffable du contrat entre l’homme et Dieu . Plus tard, on en vient à circoncire les enfants mâles quelques jours après leur naissance, ce qui estompe la signification première du rite. La signification socio-religieuse qui lui est associée achève ce processus. La circoncision joue un rôle identitaire autant au point de vue social que religieux.

Le texte biblique central est bien évidemment Gn 17,1-14 où Yahvé institue la circoncision comme signe de l’alliance entre lui et Abraham et sa descendance. Il y est spécifié que l’opération doit être pratiquée sur tous les enfants mâles à l’âge de huit jours (Gn 17,10-14). Effectivement, Isaac est circoncis huit jours après sa naissance (Gn 21,4). L’opération doit être pratiquée par le père, plus tard par un médecin ou un spécialiste. Le lieu varie, mais jamais la circoncision n’est pratiquée dans le sanctuaire ni par les prêtres.

Selon Gn 17,12-13, les israélites doivent aussi faire circoncire leurs serviteurs israélites ou étrangers. C’est une condition pour que les étrangers puissent participer à la Pâque (Ex 12,43-49). Certains peuples voisins d’Israël pratiquent aussi ce rite (cf. Jg 14,3). À l’origine, la circoncision ne distingue pas vraiment les israélites des autres peuples avoisinants. C’est seulement pendant l’exil que la circoncision devient la marque distinctive de l’appartenance au peuple d’Israël. La circoncision est à partir de cette époque un rite attaché à la naissance et qui marque l’appartenance au peuple juif. Il devient le signe dans la chair de l’alliance entre Dieu et l’humanité. circoncision

Le christianisme rompt avec cette tradition juive. Paul insiste sur la circoncision du cœur :

Ro 2, 25-29 La circoncision, en effet, te sert si tu pratiques la Loi ; mais si tu transgresses la Loi, avec ta circoncision, tu n’es plus qu’un incirconcis. Si donc l’incirconcis garde les prescriptions de la Loi, son incirconcision ne vaudra-t-elle pas une circoncision ? Et celui qui physiquement incirconcis accomplit la Loi te jugera, toi qui avec la lettre et avec la circoncision es transgresseur de la Loi. Car le Juif n’est pas celui qui l’est au-dehors, et la circoncision n’est pas au-dehors dans la chair, le vrai Juif l’est au-dedans et la circoncision dans le cœur, selon l’esprit et non pas selon la lettre : voilà celui qui tient sa louange non des hommes, mais de Dieu.

Ga 5,1-6 C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc, tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage. C’est moi, Paul, qui vous le dis : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. De nouveau je l’atteste à tout homme qui se fait circoncire : il est tenu à l’observance intégrale de la Loi. Vous avez rompu avec le Christ, vous qui cherchez la justice dans la Loi ; vous êtes déchus de la grâce. Car pour nous, c’est l’Esprit qui nous fait attendre de la foi les biens qu’espère la justice. En effet, dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité.

Assez marginale aujourd’hui dans la communauté chrétienne, la circoncision était autrefois très répandue. Jésus, juif de naissance, était circoncis. Et à l’époque, l’Eglise célébrait ce qu’on appelle le culte du Saint prépuce le 1er janvier, soit 8 jours après la naissance du Christ. Mais cette pratique a été abandonnée pour faciliter les conversions. Toutefois, aucune rupture théologique n’a été observée. De plus, si l’on se réfère à la parole de Saint Paul, on peut penser que cette pratique n’était pas considérée comme essentielle dans le christianisme : « La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien : ce qui compte, c’est de garder les commandements de Dieu », peut-on lire dans les Epîtres du disciple.

Aujourd’hui, la circoncision est encore réalisée dans les Églises chrétiennes d’Égypte et d’Éthiopie, parfois en même temps que le baptême. Les Chrétiens du Proche et du Moyen-Orient y sont toujours attachés. Cela s’explique surtout par la proximité avec des populations pratiquant ce rituel.

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