Commentaire deuxième partie
Prière | Commentaire |
Sainte Marie |
Aucune personne n'est qualifiée de sainte dans la Bible. Seul Dieu est saint.
1 Samuel 2,2 Personne n'est saint comme l'Eternel. Dire que Dieu est saint signifie qu’il est à part, différent, tout autre que ce qui est dans le monde. De même, la nation sainte est une nation mise à part. Il ne s'agit pas d'une perfection morale, d'une absence de péché. Il suffit de lire quelques pages de l'Ancien Testament pour se rendre compte que le peuple élu n'est pas meilleur que les autres. Mais il est saint, car choisi par Dieu. Marie est doublement sainte. D'une part au sens premier, c'est-à-dire choisie par Dieu. Marie est consacrée en vue d'une mission particulière. D'autre part, Marie est exempte de péché. Le dogme de l'Immaculée Conception affirme que Marie a été préservée du péché originel. Marie n'est pas sainte comme tous les saints : elle est née dans la sainteté, elle a trouvé grâce devant Dieu. Cette grâce originelle lui a donné la force d'accomplir sa mission dans la sainteté. Mais Marie n'a nullement été soustraite des vicissitudes et des souffrances de la vie. Elle est restée pleinement humaine dans sa chair et dans son âme. Un glaive lui a bien transpercé le coeur (Lc 2,35). Il plut au Père des miséricordes que l’Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l’œuvre de mort (Eve), de même une femme contribuât aussi à la vie. Ce qui est vrai à un titre exceptionnel de la Mère de Jésus qui donna au monde la vie destinée à tout renouveler, et fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d’une si grande tâche. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que l’usage se soit établi chez les saints Pères, d’appeler la Mère de Dieu la Toute Sainte, indemne de toute tache de péché, ayant été comme pétrie par l’Esprit Saint, et formée comme une nouvelle créature. Enrichie dès le premier instant de sa conception d’une sainteté éclatante absolument unique, la Vierge de Nazareth est saluée par l’ange de l’Annonciation, qui parle au nom de Dieu, comme « pleine de grâce » (cf. Lc 1, 28). Messager céleste auquel elle fait cette réponse : « Voici la servante du Seigneur, qu’il en soit de moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Ainsi Marie, fille d’Adam, donnant à la Parole de Dieu son consentement, devint Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut, se livra elle-même intégralement, comme la servante du Seigneur, à la personne et à l’œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant, au mystère de la Rédemption. C’est donc à juste titre que les saints Pères considèrent Marie non pas simplement comme un instrument passif aux mains de Dieu, mais comme apportant au salut des hommes la coopération de sa libre foi et de son obéissance. En effet, comme dit saint Irénée, « par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause du salut ». Aussi avec lui, un bon nombre d’anciens Pères disent volontiers dans leurs prédications : « Le nœud dû à la désobéissance d’Ève s’est dénoué par l’obéissance de Marie ; ce qu’Ève la vierge avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par sa foi » ; comparant Marie avec Ève, ils appellent Marie « la Mère des vivants » et déclarent souvent : « Par Ève la mort, par Marie la vie. » Lumen gentium, 56.
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Mère de Dieu |
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prie pour nous |
Prier Marie est une chose, mais lui demander de prier pour nous en est une autre. Un raisonnement simpliste pousserait à cette question : Comment pourrait-elle prier pour toutes les personnes qui l'invoquent ? Sans doute ne faut-il pas chercher une réponse trop ancrée dans nos catégories humaines. Marie nous conduit au Christ. Et toute demande de prière à Marie s'adresse au Christ. |
pauvres pécheurs |
Le "je vous salue Marie" est la prière du pauvre, celui qui ne sait plus prier, celui qui a besoin de mots simples pour prier. |
maintenant et à l'heure de notre mort |
Pourquoi "à l'heure de la mort" ? Le contexte historique explique sans doute l'ajout de ce dernier moment de la vie. Confrontés à la mort, bien des hommes et des femmes se sont tournés vers Marie dans un élan d'espérance pour y trouver un réconfort. « Prosterné devant le Trône de votre adorable Majesté, je viens Vous demander, ô mon Dieu, la dernière de toutes les grâces, la Grâce d’une bonne mort. Quelque mauvais usage que j’aie fait de la vie que Vous m’avez donnée, accordez-moi de la bien finir et de mourir dans votre Amour. Que je meure comme les saints Patriarches, quittant sans regret cette vallée de larmes, pour aller jouir du repos éternel dans la véritable Patrie ! Que je meure comme le Bienheureux saint Joseph, entre les bras de Jésus et de Marie, en répétant ces deux noms que j’espère bénir pendant toute l’éternité ! Que je meure comme la Très Sainte Vierge, embrasé de l’amour le plus pur, brûlant du désir de me réunir à l’unique objet de mes affections ! Que je meure comme Jésus sur la Croix, dans les sentiments les plus vifs de haine pour le péché, d’amour pour mon Père céleste, et de résignation au milieu des souffrances ! Père saint, je remets mon âme entre vos Mains : faites-moi Miséricorde. Jésus, qui êtes mort pour mon amour, accordez-moi la Grâce de mourir dans votre Amour. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur, maintenant et à l’heure de ma mort. Ange du ciel, fidèle gardien de mon âme, grands Saints que Dieu m’a donnés pour protecteurs, ne m’abandonnez pas à l’heure de ma mort. Saint Joseph, obtenez-moi, par votre Intercession, que je meure de la mort des justes. Ainsi soit-il. » Source : Abbé Herbert, L’Imitation de Jésus-Christ exprimée en méditations affectueuses, 1839. |
Amen |