La dignité humaine

Classification

La Déclaration "Dignitas infinita" distingue quatre formes de dignité.

La dignité ontologique

Elle concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu. Cette dignité ne peut jamais être effacée et reste valable au-delà de toutes les circonstances dans lesquelles les individus peuvent se trouver. La personne jouit d'une dignité ontologique (c'est-à-dire au niveau métaphysique de l'être lui-même) : c'est un sujet qui, ayant reçu l'existence de Dieu, “subsiste”, autrement dit exerce l'existence de manière autonome. En exerçant sa liberté de cultiver les richesses de sa propre nature, la personne humaine se construit au fil du temps. Même si, en raison de diverses limitations ou conditions, elle n'est pas en mesure d'utiliser ces capacités, la personne subsiste toujours en tant que « substance individuelle » avec toute sa dignité inaliénable. C'est le cas, par exemple, d'un enfant à naître, d'une personne inconsciente, d'une personne âgée à l'agonie.

Cette dignité ontologique découle de la création. Être créés à l'image de Dieu signifie posséder en nous une valeur sacrée qui transcende toutes les distinctions sexuelles, sociales, politiques, culturelles et religieuses. Notre dignité nous est donnée, elle n'est ni revendiquée ni méritée. Chaque être humain est aimé et voulu par Dieu pour lui-même et est donc inviolable dans sa dignité.

La dignité n'est pas accordée à la personne par d'autres êtres humains, sur la base de certains dons et qualités, de sorte qu'elle pourrait éventuellement être retirée. Elle appartient à l'essence de la personne.

La dignité morale

Quand on parle de dignité morale, on se réfère plutôt à l'exercice de la liberté de la créature humaine. Celle-ci, bien que dotée d'une conscience, reste toujours ouverte à la possibilité d'agir contre celle-ci et de faire le mal. À cet égard, la distinction introduite ici nous aide à discerner précisément entre l'aspect de la dignité morale qui peut effectivement être "perdue" et l'aspect de la dignité ontologique qui ne peut jamais être annulée.

Bien que chaque être humain possède une dignité inaliénable et intrinsèque dès le début de son existence comme un don irrévocable, il dépend de sa décision libre et responsable de l'exprimer et de la manifester pleinement ou de l'obscurcir. Certains Pères de l'Église - comme saint Irénée ou saint Jean Damascène - ont établi une distinction entre l'image et la ressemblance dont parle la Genèse, permettant ainsi un regard dynamique sur la dignité humaine elle-même : l'image de Dieu est confiée à la liberté de l'être humain afin que, sous la direction et l'action de l'Esprit, sa ressemblance avec Dieu grandisse et que chacun puisse atteindre sa dignité la plus haute.

La liberté est un merveilleux cadeau de Dieu. Même lorsqu'il nous attire par sa grâce, Dieu le fait de manière à ce que notre liberté ne soit jamais violée.

La dignité sociale

Quand on parle de dignité sociale, on se réfère aux conditions dans lesquelles une personne vit.

La dignité existentielle

La dernière acception est celle de la dignité existentielle. Aujourd'hui, on parle de plus en plus souvent d'une vie “digne” et d'une vie “indigne”. Nous nous référons à des situations proprement existentielles : vivre dans la paix, dans la joie et dans l'espérance.

Les offenses à la dignité

La déclaration donne une liste (non exhaustive) des atteintes à la dignité :

  • L'homicide
  • Le génocide
  • Les mutilations
  • La torture physique ou morale
  • Les contraintes psychologiques
  • Le drame de la pauvreté
  • Les conditions de vie sous-humaines
  • Les conditions de travail dégradantes
  • Les emprisonnements arbitraires
  • Les déportations
  • L’esclavage
  • La prostitution
  • Le commerce des femmes et des jeunes
  • La guerre
  • Le travail des migrants
  • La traite des personnes
  • La peine de mort
  • Les abus sexuels
  • Les violences contre les femmes
  • L’avortement
  • La gestation pour autrui
  • L'euthanasie et le suicide assisté
  • La mise au rebut des personnes handicapées
  • La théorie du genre
  • Le changement de sexe
  • La violence numérique

65. Il revient donc à chaque personne et, en même temps, à chaque communauté humaine de réaliser la dignité humaine de manière concrète et effective, tandis que les États ont le devoir non seulement de la protéger, mais aussi de garantir les conditions nécessaires à son épanouissement dans le cadre de la promotion intégrale de la personne humaine : dans l’activité politique, il faut se rappeler qu’au-delà de toute apparence, chaque être est infiniment sacré et mérite notre affection et notre dévouement.

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