Le beau, le bon et le bien

Rubens trois grâces Comment définir le beau, le bon et le bien. Nos propres désirs et nos propres modes de vie nous empêchent souvent d’avoir un regard objectif sur ces trois concepts. Est bon ce que nous apprécions ; est beau ce que nous admirons ; est bien ce que nous vivons.

Le beau

Nous recherchons naturellement le beau dans tous les compartiments de notre existence. Qu’il s’agisse du corps, des vêtements, du cadre de vie, nous choisissons ce que nous apprécions et nous n’aurions pas l’idée de nous entourer de laideur.

Mais qu'est-ce que le beau ? Une miss France 2024 ne remporterait pas le prix de beauté à l'époque de Rubens. Le beau est-il affaire de proportion et d’harmonie, comme dans l’antiquité ? Est-il associé à une finalité selon la conception aristotélicienne ? Est-il l'éclat du vrai comme le suggère Hégel ? Aucune définition n’emporte l’adhésion universelle.

Le problème majeur auquel se heurte le beau est celui du critère qui permet de l’attribuer à une œuvre d’art ou à la nature elle-même. Il n’existe pas de concept déterminé du beau. Aucune norme ne permet de définir le beau artistique. Emmanuel Kant estime que « le beau est ce qui plaît universellement sans concept (Essai critique de la faculté de juger, 1790) ».

Le beau, la beauté : cette valeur pourrait être considérée comme la valeur qui, mieux que toute autre, introduit une bifurcation par rapport à la simple logique du vivant dans laquelle tout a une fonction biologique, où tout est au service de la survie et de la reproduction de la vie. Car la recherche de la beauté invite non seulement à détourner les moyens de leurs fonctions mais, plus radicalement, à rechercher la grâce, la gratuité, c'est-à-dire l'absence de fonctionnalité. Une chose est belle quand elle est considérée pour elle-même, quand elle vaut en elle-même, non plus par rapport à ce qu'elle ...rapporte, par rapport à ce à quoi elle sert (valeur intrinsèque, valeur extrinsèque). Or l'idée d'une valeur intrinsèque est précisément l'idée d'un absolu qui nous affranchit du relatif de l'utilité, de l'ustensilité (valeur extrinsèque). Camille-olivier Verseau. http://la-philosophie-au-programme.blogspot.com/2013/12/valeurs-le-bon-le-beau-le-bien-le-vrai.html

Étymologie

Le dictionnaire d’étymologie (Alain Rey) précise :

« Beau » est issu du latin du latin bellus. Celui-ci est un diminutif familier et ancien de bonus (→ bon).

« Bien » est issu du latin bene, adverbe correspondant à bonus (→ bon), fonctionnant comme le mot français en opposition à male (→ mal).

« Bon » est issu du latin bonus « convenable, estimable ». Dans ces emplois, bonus est opposé à malus (→ mal) et étroitement lié à ses propres dérivés, bene (→ bien) et bellus (→ beau), avant d’en être isolé dans les langues romanes.

Le bon et le bien se recoupent dans certains mots : « Bon-heur » et « bien-heureux » ; « bonté » et « bien-veillance ». Une bonne action ne conduit-elle pas au bien ? Le bon s’oppose au mauvais, mot qui rejoint l’idée de mal ; le « bon-heur » au « mal-heur ». Dans la Genèse « l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais » se traduit aussi par « l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Le « bon » samaritain fait le « bien » à travers un « beau » geste. Enfin, ne dit-on pas qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, dans le sens où la chose est bonne pour nous ?

La parenté étymologique entre les notions de « beau », « bon » et « bien » montre que les trois notions sont étroitement liées. Cette parenté se retrouve dans la Bible. En hébreu, le mot « towb » recouvre les 3 résonances :

Gn 1,10 Dieu appela le sec terre, et il appela l’amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon (Towb).

Gn 1,31 Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon (Towb). Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.

Gn 2,9 L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons (Towb) à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien(Towb) et du mal.

Gn 2,12 L’or de ce pays est pur (Towb) ; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.

Gn 2,17 Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien(Towb) et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Gn 16,6 Abram répondit à Saraï : Voici, ta servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon (Towb). Alors Saraï la maltraita ; et Agar s’enfuit loin d’elle.

Gn 24,16 C’était une jeune fille très belle(Towb) de figure.

Gn 26,29 Jure que tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t’avons point maltraité, que nous t’avons fait seulement du biens (Towb), et que nous t’avons laissé partir en paix. Tu es maintenant béni de l’Éternel.

Gn 27,9 Va me prendre au troupeau deux bons (Towb) chevreaux ; j’en ferai pour ton père un mets comme il aime.

2 Ch 10,7 Et voici ce qu’ils lui dirent : Si tu es bon (Towb) envers ce peuple, si tu les reçois favorablement, et si tu leur parles avec bienveillance (Towb), ils seront pour toujours tes serviteurs.

2 Chroniques 14,1 Asa fit ce qui est bien(Towb) et droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu.

Une communion entre un sujet et un objet

Beauté éternelle, qui ne connaît devenir ni périr, croissance ni destruction ; Beauté qui n’est point belle d’un côté, laide de l’autre ; ni tantôt belle, tantôt laide ni belle par rapport à ceci, laide par rapport à cela ; ni non plus belle ici, laide là, en ce sens que belle pour les uns, laide pour les autres ; beauté qui ne revêtira pas pour lui les apparences d’un beau visage, ni de belles mains, ni d’aucune beauté corporelle, ni d’un discours ni d’une science, ni de rien qui soit immanent à autre chose, à un être vivant, à la terre, au ciel ni à rien d’autre ; mais [se manifestera] en soi, par soi avec soi, dans l’éternité de sa forme unique, elle dont toutes les autres beautés participent d’une manière telle que, par leur croissance ou leur destruction, elle ne devient ni plus grande, ni plus petite en rien, et ne pâtit aucunement (Platon, Banquet, 211a-b).

Lorsque nous jugeons un objet beau, nous nous intéressons à sa forme pure, indépendamment de son contenu matériel, voire de son existence. Le beau n’est pas dans ce qui est représenté, mais dans ses lignes, ses formes, ses couleurs, en somme dans la façon de le représenter.

La beauté d’une chose dépend de notre sensibilité. Les critiques que nous portons sur une œuvre d’art ou sur la nature dépendent notamment des émotions que nous éprouvons à les contempler. Si l’objet du regard nous interpelle positivement par le plaisir ou la satisfaction, alors il sera jugé « beau ». Si au contraire, il nous repousse, il sera jugé « laid ». Comme le souligne Emmanuel Kant, l’art est affaire de goût.

Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d’une façon toute désintéressée. On appelle beau l’objet de cette satisfaction (Essai critique de la faculté de juger, 1790).

La beauté conduit parfois à la joie qui traduit d’une harmonie entre l’individu avec lui-même et avec l’objet de la contemplation. Une musique peut me transporter hors de moi jusqu’au frémissement des « entrailles ».

La beauté semble résider dans l’alchimie de la rencontre entre un sujet et un objet, qu’il s’agisse du processus de création ou de celui de l’expérience esthétique (celle que nous faisons lorsque nous rencontrons l’œuvre). Plutôt que de « jugement », qui suppose l’extériorité et la neutralité de celui qui juge, sans doute vaudrait-il mieux parler d’une expérience où sujet et objet sont mêlés, et où l’émotion esthétique provoquées par cette rencontre est décisive. Nous sommes davantage dans la beauté que face à elle. « Nous pensons avec nos yeux, avec nos oreilles, avec notre sensibilité » (Charles Pépin). En ce sens la question de la beauté ne peut être posée indépendamment de celui qui l’éprouve. Charles Pépin pense qu’il y a deux questions bien distinctes à propos de la beauté :ce que me fait la beauté, et ce qui fait la beauté, et précise que seule la première question l’intéresse, c’est-à-dire décrire l’effet de la beauté sur nous. Mais peut-on vraiment les séparer s’il est vrai que la beauté n’est pas plus dans le sujet que dans l’objet, mais dans leur rencontre sous forme d’émotion esthétique ? ... La beauté naturelle et indissociable de nos projections et de nos schèmes artistiques, et comment s’interpénètrent le sujet et l’objet dans une expérience esthétique où le sens du beau est inséparable de celui qui le regarde. Nous y reviendrons à propos de la distinction entre beauté naturelle et beauté artistique.

Contrairement à un objet d’usage ou de consommation condamné à s’user ou à être périssable, répondant à une fonction ou un besoin utilitaire, la beauté transcende toute référence utilitaire et fonctionnelle, et sa qualité demeure toujours égale à elle-même. L’objet beau ouvre à « un horizon de signifiés », mais cet horizon est en quelque sorte tout entier contenu dans son apparaître. L’art est en cela un langage très particulier car avec lui le signifiant et le signifié sont mêlés : à la différence du langage ordinaire comme de celui des sciences ou de la philosophie où le signifiant (les mots) a une valeur instrumentale précise et se trouve clairement séparé de ce qu’il signifie (le signifié), dans l’art, le signe signifie aussi autre chose que lui-même et renvoie à un « monde », mais le signifiant porte en lui le signifié, le discours n’est pas séparé de son objet. Le monde auquel il renvoie est en quelque sorte « l’être même du signe en tant qu’il s’illimite ». Le sens et la signification de l’objet beau n’est pas « ailleurs », indépendant des signes qui l’expriment : signifiant et signifié sont dans l’objet. Daniel Mercier, https://www.cafephilosophia.fr/sujets/quest-ce-que-le-beau-se-discute-t-il/

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ; une façon de dire la subjectivité du jugement au regard du beau et du bon.

Le bon

Le « bon » recouvre plusieurs acceptions. Affirmer qu’un vin est bon signifie qu’il nous plaît, qu’il procure de l’agrément et du plaisir. Mais comme pour le beau, il n’existe pas de définition du « bon goût ».

Le goût comme appréciation vient de la sensation gustative — il est d’ailleurs amusant que l’équivalent anglais taste provienne du latin tangere qui signifie toucher… Si l’étude de la notion de bon goût est placée sous le signe de l’interprétation, c’est que cette faculté de jugement, ce type d’exercice de la raison n’exige pas le seul discernement mais quelque chose de plus. le bon goût « ne se laisse pas déceler par une “règle” [ni qu’il] ne peut se transposer en une méthode prête à l’emploi »14. De la spontanéité et de la complexité, semble découler la subjectivité : en un sens, le goût est propre à chacun. Valérie Debrut. https://www.ecrirelaregledujeu.fr/bon-gout/.

    Le « bon » recouvre bien d’autres définitions comme en témoigne le Larousse :
  • Qui présente des qualités supérieures à la moyenne : Un bon élève. Un bon film.
  • Qui est conforme à la norme : Il parle un bon français.
  • Qui est favorable, satisfaisant : C’est bon signe. Faire une bonne affaire.
  • Qui est important en quantité, en intensité : J’ai attendu une bonne heure. Avoir une bonne grippe.
  • Qui a de la générosité, de la bienveillance, est porté à faire le bien ; qui témoigne de ces qualités : Être bon pour les animaux. De bons sentiments.
  • Qui est d’une simplicité plus ou moins naïve : C’est un bon garçon sans malice.

Comment comprendre la constatation « Dieu vit que cela était bon », que nous pourrions aussi traduire par « Dieu vit que cela était beau » ou « Dieu vit que cela était bien ». Une telle affirmation pose question au regard du mystère du mal que le récit de la Genèse n’aborde pas. Ce récit des commencements résonne comme un prélude au projet originel qui se déploie au chapitre 2. Dieu, en « bon » architecte, organise l’univers pour y accueillir la vie. Le mâle et le femelle, apothéose de la création sont « très bons » aux yeux de Dieu.

La création originelle est intrinsèquement bonne, parce que voulue par Dieu dans le dessein de voir le mâle et la femelle grandir en humanité pour devenir homme et femme.

La beauté n’est pas à mépriser comme une chose futile, au contraire, elle est une réalité spirituelle particulièrement importante.

C’est ce que nous voyons en particulier dans l’extraordinaire première page de la Bible que je voudrais vous lire. Déjà parce que la beauté et la profondeur de cette page en font une œuvre d’art. Ce poème est rythmé par le regard de Dieu sur son œuvre « Dieu vit que cela était bon », selon nos traductions en français. Selon la traduction des Septantes, datant de -300 avant Jésus-Christ, il serait plus exact de traduire « Dieu vit que cela était beau » (καλός « beau » et non ἀγαθός « bon »). « Beau » au lieu de « bon » est une traduction possible car le mot hébreu original טוֹב peut signifier : bon, beau, agréable, joyeux, heureux... Seulement « Dieu vit que cela était bon » n’est pas très logique, on ne peut pas voir qu’une chose est bonne, pour cela il faudrait la goûter, alors que « Dieu vit que... » prépare à apprécier la beauté de la chose regardée.

Quand ce poème a été choisi comme première page de la Bible, c’est donc la beauté qui est mise à l’honneur avec ce leitmotiv « Et Dieu vit que cela était BEAU », voire « très beau ».

Tout au long de ce poème sur Dieu en train de créer, ce refrain revient à chaque étape « Dieu vit que cela était beau ». La beauté est donc la caractéristique fondamentale de l’action de Dieu.

S’il y avait marqué : Dieu goûta et sentit que cela était bon, cela inviterait à dévorer la création, comme Adam et Ève le font de l’arbre qui est au centre du jardin. Ce n’est pas cela, heureusement.

S’il y avait marqué : Dieu jugea que c’était bien, cela aurait une connotation morale et nous inviterait à la soumission. Ce n’est pas cela, heureusement.

Il y a marqué : « Dieu vit que cela était beau » et cela nous invite à ouvrir nous même les yeux sur le monde, cela nous invite à la contemplation, à l’émerveillement, et à exprimer notre louange. C’est un geste essentiel.

C’est ainsi que la beauté est la principale caractéristique de ce que Dieu crée.

Pourtant, Dieu ne dit pas, avant de créer : Tiens, faisons quelque chose de beau. Dans ce poème, Dieu sait exprimer son objectif par exemple quand il dit « faisons l’humain ». Mais ici, non : il crée un élément parce qu’il a le désir de le créer, et ensuite seulement il voit que c’est beau. Comme une surprise. Par conséquent, la beauté n’est pas le but du projet de Dieu. La beauté est seulement la qualité, la caractéristique fondamentale de l’action créatrice de Dieu.

La création est belle, Dieu ne crée pas POUR cela, mais il crée COMME cela : le résultat est beau. Cette distinction est importante, car si la création de Dieu était faite pour la beauté, ce qui est créé ne serait qu’un moyen au service d’un plus noble but qui serait la beauté. Ce n’est pas le cas. Chaque élément de la création a ici sa propre valeur en lui-même, chaque élément a sa propre finalité et est aimé par Dieu pour ce qu’il est, pas seulement comme pouvant être utile ou beau.

Nous-même, en tant qu’individu, nous n’avons pas été créé pour faire nombre, ni pour décorer la planète. Nous sommes aimés par Dieu pour ce que nous sommes, notre existence répond en elle-même au désir de Dieu. Mais en plus, nous dit ce poème, Dieu nous regarde et il nous trouve beau, et même très beau.

Comment est-ce possible ? En quoi la création de Dieu, dont nous-même, sommes-nous tellement beau ?

Cette beauté c’est d’unir de la matière et une belle organisation. Au début de ce poème nous avons de la matière en chaos, en désordre, n’ayant pas de sens. Ce n’est pas encore beau. Puis nous avons ce projet de Dieu qui se manifeste en s’approchant (1:1), qui se manifeste comme une parole nous dit ce poème, c’est à dire comme une proposition, comme un appel. C’est ainsi que la création de Dieu est fondamentalement belle, car elle tisse de la matière et un projet, une relation. Ce n’est pas la matière seule qui est belle, c’est de la matière ayant reçu une parole. De même pour la beauté d’un tableau, d’une musique, d’un visage, d’un geste. C’est de la matière transfigurée par du spirituel.

Ce récit nous invite à la contemplation : à lever le regard de notre propre nombril, à regarder ce qui est autour de nous. Tout n’est pas beau, il reste du chaos. Pourtant il y a de la bouleversante beauté : de la matière transfigurée par de parole. C’est pourquoi il est essentiel de savoir contempler la beauté.

L’expérience de la beauté est une expérience particulière à vivre : elle éveille notre attention, elle nous concentre et nous met dans un état agréable de jubilation, d’extase, nous sortant de nous-même. Ce n’est pas comme quand nous mangeons et sommes rassasiés. La beauté, elle, nous donne faim, en quelque sorte. Elle nous donne faim et soif de spirituel pour transcender notre monde, elle nous élève déjà.Marc Pernot - Voir le lien dans la bibliothèque.

Le bon conduit-il au bien ? Un verre de bon vin réjouit ; trois verres détruisent, mais le vin reste intrinsèquement toujours bon. Il demeure ce qu'il est indépendamment de son usage. De même le plaisir sexuel est naturellement bon, mais le moyen de l'obtenir conduit à l'épanouissement ou à la perdition. L'intention est bonne ou mauvaise.

Le bien

Le bien recouvre une dimension éthique ; il s’oppose au mal. Comme nous l’avons vu ci-dessus, le bon et le bien se confondent en bien des locutions. Un homme « bon » n’est-il pas celui qui pratique le « bien », à travers sa générosité ou sa justice ? Pour différencier le bon du bien, nous prendrons le parti que la définition du bien nous est donnée, alors que celle du bon est personnelle. La première est objective, alors que la seconde est subjective.

La détermination de ce qui est bien ou mal peut se faire dans le cadre de la religion, de la légalité, ou encore d’usages établis en matière de civilité, d’honneur ou d’intérêt public. D’un côté le religieux, de l’autre le laïc, sans confusion, mais sans séparation. Prenons l’exemple de la sexualité. L’état français interdit la relation sexuelle avec un(e) mineur de moins de 15 ans, au motif qu’il ne peut y avoir de consentement avant cet âge. L’Église interdit la relation sexuelle en-dehors du mariage, soit seize ans accomplis pour l’homme et quatorze ans accomplis pour la femme (Canon 1083 - § 1). Une précision s’impose : en France deux personnes doivent avoir 18 ans pour se marier civilement (sauf exception) et il est interdit de se marier religieusement avant le mariage civil.

Ces règles cherchent le bien des personnes et de la société.

Est-ce le cas pour toutes les règles ? En matière d’impôt, beaucoup de contribuables estiment en payer de trop. Mais les impôts ont pour objectif de financer le « bien » commun auquel nous profitons tous. En matière de sexualité, beaucoup s’interrogent sur le droit de l’Église de s’immiscer dans le lit des amants. Le bien de l’un est-il le bien de l’autre ? L’Église précise qu’il revient à la conscience éclairée de déterminer ses choix. La loi légale a pour objet d’imposer une voie, sous peine de sanction ; la loi religieuse a pour but d’éclairer les consciences.

Toutes les civilisations s’accordent sur une règle d’or : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». La formulation la plus répandue de la Règle d’or en Occident est tirée de la bible « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). Faire du bien aux autres, n’est-ce pas se faire du bien à soi-même ?

Le repas où de mèlent le beau, le bon et le bien

Certaines convives immortalisent leur assiette avec une photo, parce que la beauté de la présentation à elle-seule ouvre les papilles gustatives. Nous dégustons d’abord avec nos yeux, et quand c’est "beau", on se dit forcément que ça va être "bon". Et à la fin du repas nous concluons : on a "bien" mangé ! Mais que signifie "bien" manger ?

Conclusion

En conclusion, le beau, le bon et le bien s’articulent dans un même dessein : trouver un sens à sa vie. Les trois « b » se marient pour former le « B » du Bonheur.