L’intelligence artificielle - IA

friche mouton faucher-main tondeuse tondeuse-robot

Définitions

L’intelligence désigne la faculté de connaître et de comprendre. Elle nécessite une potentialité de mémorisation et une capacité de raisonnement.

Le qualificatif "artificiel" désigne le produit de l’activité et de l’habileté humaines. Au sens large, les outils créés par l’homme. Il s’oppose à "naturel".

De façon large, l’intelligence artificielle peut être définie comme « la science qui consiste à faire faire aux machines ce que l’homme ferait moyennant une certaine intelligence (Marvin Minsky).

Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine. Avec l’intelligence artificielle, l’homme côtoie un de ses rêves prométhéens les plus ambitieux : fabriquer des machines dotées d’un « esprit » semblable au sien. Pour John MacCarthy, l’un des créateurs de ce concept, « toute activité intellectuelle peut être décrite avec suffisamment de précision pour être simulée par une machine ». Tel est le pari – au demeurant très controversé au sein même de la discipline – de ces chercheurs à la croisée de l’informatique, de l’électronique et des sciences cognitives. https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/intelligence_artificielle/187257

Pour le Parlement européen, l’intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ».

Dictionnaire Le Robert : Ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine (raisonnement, apprentissage…).

Il n’en existe pas à ce jour de définition univoque dans le monde de la science et de la technologie. Le terme lui-même, désormais entré dans le langage courant, englobe une variété de sciences, de théories et de techniques visant à ce que les machines reproduisent ou imitent, dans leur fonctionnement, les capacités cognitives de l’être humain. Pape François, 01/01/2024. Voir le lien dans la bibliothèque.

L’humain soumis à la machine

Comment permettre à l’homme de garder la main ?

L’intelligence artificielle est le grand mythe de notre temps. L’un annonce la destruction en masse de nos emplois, un autre l’émergence apocalyptique d’une conscience robotique hostile, un troisième la ruine d’une Europe écrasée par la concurrence. D’autres encore nourrissent plutôt le rêve d’un monde sur mesure, d’un nouvel Âge d’or d’où toute tâche ingrate ou répétitive serait bannie et déléguée à des machines ; un Eden où des outils infaillibles auraient éradiqué la maladie et le crime, voire le conflit politique, en un mot aboli le mal. Sous ses avatars tour à tour fascinants ou inquiétants, solaires ou chtoniens, l’intelligence artificielle dit sans doute plus de nos phantasmes et de nos angoisses que de ce que sera notre monde demain. À considérer l’attrait de ce type de discours eschatologiques en Europe, on en vient à penser que la technique cristallise aussi une puissance de projection dans l’avenir qui fait parfois défaut à nos imaginaires politiques.

Isabelle Falque-Pierrotin. Rapport de la CNIL Voir le lien dans la bibliothèque.

Geoffrey Hinton et John Hopfield, prix Nobel de physique en 2024, affichent leur inquiétude envers une technologie toute-puissante. Ils craignent que les « cerveaux numériques » ne deviennent incontrôlables.

N’y a-t-il pas un risque de désapprentissage ? Des applications permettent désormais de converser dans la plupart des langues. Deux questions se posent alors : quel est l’intérêt d’apprendre une langue étrangère si notre téléphone peut toutes les « parler » et les « comprendre » ? Quel est le rôle de l’enseignement des langues dans ce contexte ? Il n’est plus nécessaire de savoir lire une carte routière.

À l’inverse, nous trouvons de multiples conseils en matière de bricolage ou de jardinage. Les modes d’emploi fleurissent ; les conseils affluent.

Google ou chatGPT fournissent toutes les réponses à nos questions de tous les jours. L’humain préserve encore un avantage lorsque le problème touche à une spécialité, mais pour combien de temps ?

"On va être dans un monde où la quantité de contenus qui va être produite va exploser. l’IA n’est pas forcément si bonne que ça à faire le tri dans les données, on va lui faire créer des données additionnelles, donc on va créer du texte, on va créer des images. Ces algorithmes d’IA sont très bons pour créer du contenu, mais très mauvais pour sélectionner du contenu.

Ce qui est assez clair, c’est que l’IA va bouleverser nos vies parce qu’on va travailler de plus en plus. On va travailler de plus en plus, puisqu’on va avoir de plus en plus de contenus, de plus en plus de news d’ailleurs, probablement, beaucoup de fake news, on en a vu les deep fake, beaucoup plus de choses à filtrer. Et on va avoir aussi tout un tas d’opportunités. Tout le monde peut s’improviser musicien, tout le monde peut s’improviser artiste, tout le monde peut s’improviser écrivain. Encore une fois, vous ne deviendrez pas un musicien fantastique ou un artiste extraordinaire, vous serez un artiste moyen, mais c’est déjà pas mal. C’est clair qu’on va travailler beaucoup plus. En revanche, ce qui est aussi sûr, c’est que cette IA générative permet à peu près à tout le monde de devenir moyen. Ça veut dire qu’il y a beaucoup de travail que les entreprises auparavant faisaient seules, que maintenant les individus vont être capables de faire.

Thierry Rayna. Voir le lien dans la bibliothèque.

Mon expérience personnelle dans le monde informatique confirme l’augmentation de la charge de travail : au début de ma carrière, nous avions un ou deux messages par jour ; en fin de carrière nous en avions 10 fois plus avec une complexité accrue. Ce qui au début pouvait se régler simplement par un coup de téléphone à une personne était devenu un véritable casse-tête, tant les compétences et les responsabilités s’étaient spécialisées et diluées.

Une IA chrétienne ?

Comme tout progrès scientifique, l’IA n’appartient à aucune confession religieuse. Elle véhicule du bon grain et de l’ivraie. La toile informatique met à disposition des internautes aussi bien la bonne nouvelle de l’évangile que des contenus pornographiques. Il faut hélas constater que dans cette bataille, l’ivraie l’emporte outrageusement en nombre de connexions.

L’IA peut se mettre aussi bien au service de l’annonce de l’Évangile et de l’humanité, que contre l’un et l’autre. Le pape François souligne à propos de l’intelligence :

Le progrès des sciences et des techniques, dans la mesure où il contribue à un meilleur ordonnancement de la société humaine, à l’accroissement de la liberté et de la communion fraternelle, conduit à l’amélioration de l’homme et à la transformation du monde. Nous nous réjouissons à juste titre et nous sommes reconnaissants pour les extraordinaires avancées de la science et de la technologie, grâce auxquelles d’innombrables maux qui affligeaient la vie humaine et causaient de grandes souffrances ont été corrigés. En même temps, les progrès techniques et scientifiques, en permettant l’exercice d’un contrôle sans précédent sur la réalité, mettent entre les mains de l’homme un vaste éventail de possibilités, dont certaines peuvent constituer un risque pour la survie de l’humanité et un danger pour la maison commune.

L’intelligence artificielle doit donc être comprise comme une galaxie de réalités différentes et nous ne pouvons pas supposer a priori que son développement contribuera de manière bénéfique à l’avenir de l’humanité et à la paix entre les peuples. Un tel résultat positif ne sera possible que si nous nous montrons capables d’agir de manière responsable et de respecter les valeurs humaines fondamentales telles que « l’inclusion, la transparence, la sécurité, l’équité, la confidentialité et la fiabilité.

La dignité intrinsèque de chaque personne et la fraternité qui nous lient en tant que membres de l’unique famille humaine doivent rester à la base du développement des nouvelles technologies et servir de critères indiscutables pour les évaluer avant leur utilisation, afin que le progrès numérique se fasse dans le respect de la justice et contribue à la cause de la paix. Les développements technologiques qui ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de l’humanité, mais qui au contraire exacerbent les inégalités et les conflits, ne pourront jamais être considérés comme un véritable progrès.

Voir le lien dans la bibliothèque.

"Le plus grand danger ne réside pas dans les choses, dans les réalités matérielles, dans les organisations, mais dans la manière dont les personnes les utilisent. Le problème, c’est la fragilité humaine, la tendance constante à l’égoïsme de la part de l’homme (Fratelli tutti, 166)".

Le don de l’intelligence fait partie des 7 dons de l’Esprit. Nous en bénéficions tous avec des talents et des capacités différentes. L’intelligence est une caractéristique de notre humanité créée à l’image de Dieu (Gn 1,27).

Déclaration du dicastère de la foi

Les progrès de la science

2. L’Église encourage les progrès de la science, de la technologie, des arts, de la médecine, etc. Elle considère ces progrès comme faisant partie de « la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible ».

25. La science peut contribuer beaucoup à l’humanisation du monde et de l’humanité. Cependant, elle peut aussi détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d’elle.

26. Ce n’est pas la science qui rachète l’homme. L’homme est racheté par l’amour.

(L’I a donne l’illusion de « penser ». Elle coordonne en fait plusieurs processus et prend des décisions dans un cadre prédéfini. La « pensée » de l’IA n’implique ni la conscience ni l’émotion.)

29. Une conception correcte de l’intelligence ne peut donc pas être réduite à la simple acquisition de faits ou à la capacité d’accomplir certaines tâches spécifiques ; elle implique au contraire l’ouverture de la personne aux questions ultimes de la vie et reflète une orientation vers le Vrai et le Bien.

L’IA, dépourvue de corps physique, s’appuie sur le raisonnement et l’apprentissage computationnels à partir de vastes ensembles de données comprenant des expériences et des connaissances collectées par des êtres humains.

L’intelligence humaine est façonnée par ses expériences corporelles : stimuli sensoriels, réponses émotionnelles, interactions sociales et contexte unique qui caractérise chaque moment. Ces éléments façonnent et forment l’individu dans son histoire personnelle.

32. Par conséquent, bien que l’IA puisse simuler certains aspects du raisonnement humain et exécuter certaines tâches avec une rapidité et une efficacité incroyables, ses capacités de calcul ne représentent qu’une fraction des possibilités les plus larges de l’esprit humain. Ainsi, elle ne peut pas actuellement reproduire le discernement moral et la capacité d’établir d’authentiques relations.

L’IA ne peut offrir une profondeur de compréhension du monde. Elle peu amener à faire perdre le sens de la totalité, des relations qui existent entre les choses, d’un horizon large, du sens ultime de l’univers.

38. Nous pouvons reconnaître avec gratitude que la technologie a « remédié à d’innombrables maux qui affligeaient et limitaient les êtres humains », et nous pouvons tous nous en réjouir.

Comme toute autre entreprise humaine, le développement technologique doit être orienté vers le service de la personne et contribuer aux efforts visant à atteindre « une plus grande justice, une plus grande fraternité et un ordre plus humain des relations sociales », qui sont « plus précieux que le progrès dans le domaine technique ».

40. Comme tout produit de l’ingéniosité humaine, l’IA peut être utilisée à des fins positives ou négatives.

46. Dans la mesure où l’IA peut aider les humains à prendre des décisions, les algorithmes qui la pilotent doivent être fiables, sûrs, suffisamment robustes pour gérer les incohérences et transparents dans leur fonctionnement afin d’atténuer les biais et les effets secondaires indésirables.

48. Par conséquent, l’IA, comme toute technologie, peut faire partie d’une réponse consciente et responsable à la vocation de l’humanité à la bonté.

Enjeux

Monopole

53. Le fait que la majeure partie du pouvoir sur les principales applications de l’IA soit actuellement concentrée entre les mains de quelques entreprises puissantes soulève d’importantes préoccupations éthiques.

Paradigme technocratique

54. À cela s’ajoute le risque que l’IA soit utilisée pour promouvoir le « paradigme technocratique », qui tend à résoudre tous les problèmes du monde par les seuls moyens technologiques. Selon ce paradigme, la dignité humaine et la fraternité sont souvent mises de côté au nom de l’efficacité, « comme si la réalité, la bonté et la vérité fleurissaient spontanément du pouvoir même de la technologie et de l’économie ».

Relations humaines

58. L’IA pourrait également entraver une rencontre authentique avec la réalité et, en fin de compte, conduire les gens à « une insatisfaction profonde et mélancolique dans les relations interpersonnelles, ou à un isolement préjudiciable ». Or, les relations humaines authentiques requièrent la richesse humaine de savoir être avec les autres, de partager leurs peines, leurs exigences et leurs joies.

Empathie

61. Aucune application de l’IA ne peut réellement ressentir de l’empathie. Les émotions ne peuvent être réduites à des expressions faciales ou à des phrases générées en réponse à des demandes d’utilisateurs ; au contraire, les émotions sont comprises dans la manière dont une personne, dans son ensemble, se rapporte au monde et à sa propre vie, le corps jouant un rôle central. L’empathie requiert la capacité d’écouter, de reconnaître l’unicité irréductible de l’autre, d’accueillir son altérité et aussi de comprendre le sens de ses silences. Contrairement à la sphère des jugements analytiques, dans laquelle l’IA prédomine, la véritable empathie existe dans la sphère relationnelle. Elle implique de percevoir et de faire sienne l’expérience de l’autre, tout en maintenant la distinction de chaque individu. Bien que l’IA puisse simuler des réponses empathiques, la nature nettement personnelle et relationnelle de l’empathie authentique ne peut être reproduite par des systèmes artificiels.

Travail

66. L’IA a le potentiel d’accroître les compétences et la productivité, offrant la possibilité de créer des emplois, permettant aux travailleurs de se concentrer sur des tâches plus innovantes et ouvrant de nouveaux horizons à la créativité et à l’inventivité. Les travailleurs sont souvent contraints de s’adapter à la vitesse et aux exigences des machines, au lieu que ces dernières soient conçues pour aider ceux qui travaillent. L’IA supprime la nécessité de certaines activités précédemment exercées par les humains. Dans cette perspective, l’IA devrait assister et non remplacer le jugement humain, tout comme elle ne devrait jamais dégrader la créativité ou réduire les travailleurs à de simples « rouages de la machine ».

Santé

72. L’IA semble présenter un potentiel énorme pour toute une série d’applications dans le domaine médical, par exemple en facilitant le travail de diagnostic des professionnels de la santé, en facilitant la relation entre les patients et le personnel médical, en proposant de nouveaux traitements et en élargissant l’accès à des soins de qualité, même pour les personnes souffrant de situations d’isolement ou de marginalité. De cette manière, la technologie pourrait renforcer la « proximité compatissante et tendre » des professionnels de la santé à l’égard des malades et des personnes souffrantes.

L’IA doit rester une aide à la décision.

L’IA dans les soins de santé présente également le risque d’amplifier d’autres inégalités déjà existantes en matière d’accès aux soins.

Éducation

77. Les paroles du Concile Vatican II restent tout à fait pertinentes : « L’éducation véritable doit promouvoir la formation de la personne humaine en vue de sa finalité ultime et pour le bien des divers groupes dont l’homme fait partie ». Il s’ensuit que l’éducation « n’est jamais un simple processus de transmission de connaissances et de compétences intellectuelles ; elle doit plutôt contribuer à la formation intégrale de la personne dans ses diverses dimensions (intellectuelle, culturelle, spirituelle...), y compris, par exemple, la vie communautaire et les relations vécues au sein de la communauté académique », dans le respect de la nature et de la dignité de la personne humaine.

Désinformation

82. De nombreux programmes se contentent de fournir des réponses au lieu de pousser les élèves à les trouver eux-mêmes ou à rédiger des textes par eux-mêmes.
84. les programmes d’IA actuels peuvent fournir des informations déformées ou artefactuelles, conduisant les étudiants à se fier à des contenus inexacts.
86. Il existe un risque sérieux que l’IA génère des contenus manipulés et de fausses informations qui, étant très difficiles à distinguer des données réelles, peuvent facilement induire en erreur.

Vie privée

92. Avec l’IA, tout devient une sorte de spectacle qui peut être épié, surveillé, et la vie est exposée à un examen constant. Maison commune

95. L’IA peut soutenir l’agriculture durable, optimiser la consommation d’énergie et fournir des systèmes d’alerte précoce pour les urgences de santé publique. Toutes ces avancées pourraient renforcer la résilience face aux défis liés au climat et promouvoir un développement plus durable.

96. Dans le même temps, les modèles d’IA d’aujourd’hui et le matériel qui les supporte nécessitent de grandes quantités d’énergie et d’eau et contribuent de manière significative aux émissions de CO2, en plus d’être gourmands en ressources.

97. Une gestion pleinement humaine de la terre rejette l’anthropocentrisme déformé du paradigme technocratique, qui cherche à « extraire tout ce qui est possible » de la nature, et du « mythe du progrès », selon lequel « les problèmes écologiques seront simplement résolus par de nouvelles applications techniques, sans considérations éthiques.

Guerre

98. Les instruments destinés à maintenir une certaine paix ne doivent jamais pouvoir être utilisés à des fins d’injustice, de violence ou d’oppression, mais doivent toujours être subordonnés à la « ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples et leur dignité, et à la pratique assidue de la fraternité. 99. la possibilité de mener des opérations militaires à l’aide de systèmes de contrôle à distance a conduit à une perception réduite de la dévastation qu’ils causent et de la responsabilité de leur utilisation, contribuant à une approche encore plus froide et plus détachée de l’immense tragédie de la guerre. Relation à Dieu

104. Alors que la société s’éloigne du lien avec le transcendant, certains sont tentés de se tourner vers l’IA en quête de sens ou d’épanouissement, des désirs qui ne peuvent trouver leur véritable satisfaction que dans la communion avec Dieu.

La présomption de remplacer Dieu par une œuvre de ses propres mains est une idolâtrie. l’IA peut être encore plus séduisant que les idoles traditionnelles : en effet, contrairement à ces dernières, qui « ont une bouche et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas » (Ps 115, 5-6), l’IA peut « parler » ou, du moins, en donner l’illusion (cf. Ap 13, 15). Il faut plutôt se rappeler que l’IA n’est qu’un pâle reflet de l’humanité, étant produite par des esprits humains, formée à partir de matériel produit par des êtres humains, prédisposée à des stimuli humains et soutenue par un travail humain.

Conclusion

La question essentielle et fondamentale » reste toujours de savoir « si l’homme, en tant qu’homme, dans le contexte de ce progrès, devient vraiment meilleur, c’est-à-dire plus mûr spirituellement, plus conscient de la dignité de son humanité, plus responsable, plus ouvert aux autres, en particulier aux plus nécessiteux et aux plus faibles, plus disposé à donner et à apporter de l’aide à tous.

Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine. Voir le lien dans la bibliothèque.

En quête de vérité

intelligence artificielle L’IA attire autant qu’elle effraie. N’est-elle qu’un progrès scientifique parmi d’autres ou une réelle révolution de l’humanité ?

L’IA s’implante dans les machines au sens large de ce terme, fabriquées par l’humanité, mais qui pointent désormais une faculté de raisonnement. Les machines intelligentes existent depuis des décennies ; citons la machine à laver que personne ne voudrait supprimer. Elle est bien supérieure à n’importe quel être humain dans son domaine. Mais elle ne fait preuve d’aucune imagination ; elle suit aveuglément le cycle d’un programme. D’autres machines sont dotées d’un véritable système expert. Citons les jeux d’échecs électroniques capables de rivaliser avec les plus grands champions ; un jour, ils les supplanteront. Avec l’IA nous franchissons un cap, car la machine sera non seulement capable de dépasser l’humanité dans ses fonctions motrices et cognitives, elle se montrera plus "intelligente", intelligente au sens d’une capacité de raisonnement, de prise d’initiative, de créativité.

Il suffit désormais de quelques clics sur internet pour obtenir un exposé correct sur de nombreux sujets (ChatGPT). Des voix et des visages enfouis dans les tombes renaissent. Demain l’IA créera des œuvres qui dépasseront la beauté d’une 9e symphonie de Beethoven ou la magie d’une Joconde. L’IA permettra à des robots de se "trans-former" en humains jusqu’à les rendre méconnaissables l’un de l’autre. Mais une œuvre parfaite issue d’une machine est-elle supérieure à une œuvre humaine avec ses défauts ? Que restera-t-il d’original à l’humanité ? Sa faiblesse, ses erreurs et une dimension inaccessible à la machine : l’amour au sens spirituel de ce terme ; non pas l’amour sentiment qu’il est possible de mimer ; non pas l’amour érotique qu’il est possible d’imiter ; mais l’amour animé par un souffle divin. Car n’oublions pas que l’être humain n’est pas que matière ; il est aussi souffle. L’IA demeurera toujours dans l’incapacité de reproduire ou de dépasser ce qui échappe aux lois naturelles et scientifiques. L’IA ne remplacera jamais le souffle divin. Depuis toujours l’être humain cherche à devenir Dieu. Bientôt la machine cherchera à devenir un être humain. Cherchera-t-elle un jour à devenir Dieu ? Une nouvelle ère commence !

L’IA favorise également le mensonge. Des fake news fleurissent désormais sur nos écrans, avec beaucoup de difficultés pour discerner le vrai du faux. Elle risque donc de gangrener la société comme un cancer. Demain, des couples exploseront à cause d’une fausse image d’adultère ; des hommes politiques seront ballottés à cause d’une fausse rumeur. La vérité souffrira dans tous les domaines au détriment d’une course poursuite vers des mirages qui rapportent bien plus d’audience que la banale vérité.

Jésus nous dit "Je suis le chemin, la vérité et la vie (Jn 14,6)". L’IA n’est qu’un moyen au service de l’humanité pour prendre ou non le chemin que nous propose Jésus. Mais l’humanité résistera-t-elle aux sirènes d’une tour de Babel ? L’histoire biblique montre que, quels que soient les errements humains, Dieu renouvelle sans cesse sa confiance. Le mensonge est une forme de mort. Mais Jésus a triomphé de la mort. La vérité aura le dernier mot de l’histoire.