Un seul Dieu
Avant d'affirmer la croyance en un seul Dieu, il faut s'interroger sur l'essence de ce dieu qui se révèle à l'humanité. Le Dieu de la révélation biblique ne se confond pas avec le sacré qui désigne le "tout-autre" (voir le cours sur le sacrifice). Il ne se résume pas davantage à un esprit spirituel, même s'il est immatériel. Dieu est un être personnel, c'est-à-dire un être de relation, tout particulièrement dans le cadre d'une allince. Il ne s’impose jamais et nous convoque tout entier, corps et âme, chair et esprit, cœur et raison.
Dans la Bible
Exode 20:1-3 Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant :
Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Deutéronome 4:35 Tu as été rendu témoin de ces choses, afin que tu reconnusses que l’Éternel est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre.
Deutéronome 4:39 Sache donc en ce jour, et retiens dans ton cœur que l’Éternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre.
Deutéronome 6:4,5 Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.
Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.
Josué 24:14,15 Maintenant, craignez l’Éternel, et servez-le avec intégrité et fidélité. Faites disparaître les dieux qu’ont servis vos pères, de l’autre côté du fleuve et en Égypte, et servez l’Éternel.
Et si vous ne trouvez pas bon de servir l’Éternel, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel.
II Samuel 7:22 Que tu es donc grand, Éternel Dieu ! car nul n’est semblable à toi, et il n’y a point d’autre Dieu que toi, d’après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles.
Ésaïe 44:6,8 Ainsi parle l’Éternel, roi d’Israël et son rédempteur,
L’Éternel des armées :
Je suis le premier et je suis le dernier,
Et hors moi il n’y a point de Dieu.
N’ayez pas peur, et ne tremblez pas ;
Ne te l’ai-je pas dès longtemps annoncé et déclaré ?
Vous êtes mes témoins :
Y a-t-il un autre Dieu que moi ?
Il n’y a pas d’autre rocher, je n’en connais point.
Ésaïe 45:5,6 Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre,
Hors moi il n’y a point de Dieu ;
Je t’ai ceint, avant que tu me connusses.
C’est afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant,
Que hors moi il n’y a point de Dieu :
Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre.
Ésaïe 45:18,21 Car ainsi parle l’Éternel,
Le créateur des cieux, le seul Dieu,
Qui a formé la terre, qui l’a faite et qui l’a affermie,
Qui l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte,
Qui l’a formée pour qu’elle fût habitée :
Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre.
Déclarez-le, et faites-les venir !
Qu’ils prennent conseil les uns des autres !
Qui a prédit ces choses dès le commencement,
Et depuis longtemps les a annoncées ?
N’est-ce pas moi, l’Éternel ?
Il n’y a point d’autre Dieu que moi,
Je suis le seul Dieu juste et qui sauve.
Les prophêtes combattent les fausses divinités, parfois avec humour :
1R 18,21 Elie s’approcha de tout le peuple et dit : « Jusqu’à quand danserez-vous d’un pied sur l’autre ? Si c’est le SEIGNEUR qui est Dieu, suivez-le, et si c’est le Baal, suivez-le ! » Mais le peuple ne lui répondit pas un mot. 22 Elie dit au peuple : « Je suis resté le seul prophète du SEIGNEUR, tandis que les prophètes du Baal sont quatre cent cinquante. 23 Qu’on nous donne deux taureaux : qu’ils choisissent pour eux un taureau, qu’ils le dépècent et le placent sur le bûcher, mais sans y mettre le feu, et moi, je ferai de même avec l’autre taureau ; je le placerai sur le bûcher, mais je n’y mettrai pas le feu. 24 Puis vous invoquerez le nom de votre dieu, tandis que moi, j’invoquerai le nom du SEIGNEUR. Le Dieu qui répondra par le feu, c’est lui qui est Dieu. » Tout le peuple répondit : « Cette parole est bonne. » 25 Elie dit aux prophètes du Baal : « Choisissez-vous un taureau et mettez-vous à l’ouvrage les premiers, car vous êtes les plus nombreux ; invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » 26 Ils prirent le taureau qu’il leur avait donné, se mirent à l’ouvrage et invoquèrent le nom du Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant : « Baal, réponds-nous ! » Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Et ils dansèrent auprès de l’autel qu’on avait fait. 27Alors à midi, Elie se moqua d’eux et dit : « Criez plus fort, c’est un dieu : il a des préoccupations, il a dû s’absenter, il a du chemin à faire ; peut-être qu’il dort et il faut qu’il se réveille. » 28 Ils crièrent plus fort et, selon leur coutume se tailladèrent à coups d’épées et de lances, jusqu’à être tout ruisselants de sang. 29 Et quand midi fut passé, ils vaticinèrent jusqu’à l’heure de l’offrande. Mais il n’y eut ni voix, ni réponse, ni aucune réaction.
Marc 12:28-30,32 Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ?
Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ;
et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
Le scribe lui dit : Bien, maître ; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui.
Jean 17:3 Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.
1 Corinthiens 8:4-6 Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.
Éphésiens 4:4-6 Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ;
il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
1 Timothée 2:5 Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme.
Jacques 2:19 Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent.
Histoire
Les religions archaïques sont édifiées sur le double principe du polythéisme (plusieurs dieux) et de l'anthropomorphisme (à apparence humaine). L'affirmation d'un dieu unique et universel est une invention récente à l'échelle de l'histoire des religions. Elle est née au sein du peuple hébreu sous l'impulsion de Moïse vers 1250 avant Jésus-Christ. L'idée de ce dieu unique mettra cependant plusieurs siècles à s'imposer, comme en témoignent les récits de la Bible racontant les rapports passionnels entre Dieu et un peuple toujours tenté par les idoles du polythéisme. Au fil des siècles, les Hébreux passent de l'hénothéisme (un dieu prépondérant n'excluant pas les autres) à la monolâtrie (culte d'un seul dieu mais qui admet l'existence d'autres divinités).
Ce n'est qu'au retour de l'exil à Babylone, au VIe siècle avant notre ère, que ceux qu'on appelle désormais les juifs (descendants des Hébreux, du nom de Juda, une des douze tribus d'Israël) voueront un culte exclusif à Dieu. Mais l'histoire du monothéisme ne s'arrête pas là ; fondé par le peuple juif, il va se propager dans le monde entier grâce au christianisme, lui-même né du judaïsme, puis à l'islam.
Le mot « monothéisme » désigne un système de pensée reconnaissant la qualité divine à un seul dieu, à l’exclusion de tout autre. Cette notion divine absolue distingue le monothéisme de l’hénothéisme qui consiste, pour un groupe humain, à ne reconnaître l’autorité que d’un dieu parmi d’autres, ou de la monolâtrie, qui caractérise le fait de ne rendre culte qu’à un dieu parmi d’autres. Le monothéisme est affaire de croyance, au contraire des religions orientales traditionnelles dont la Bible est issue. Aujourd’hui, la langue du profane entend par « monothéisme » un ensemble de croyances et de comportements perceptibles dans des religions constituées, conscientes d’un apparentement, dans leur attachement affiché à la fiction d’un « Abraham, père des croyants » dont toutes trois prétendent procéder.
D’après la présentation classique du monothéisme biblique, le dieu de la Bible, après avoir été considéré comme un dieu parmi d’autres, serait devenu le dieu exclusif d’un groupe humain (hénothéisme), puis le dieu unique (monothéisme). Ce sont les textes prophétiques tels que les livres de Jérémie et d’Isaïe (chap. 40 – 66) qui sont le plus fréquemment cités à l’appui de la thèse du monothéisme biblique le plus ancien. Arnaud Sérandour, De l'apparition d'un monothéisme dans la religion d'Israël (IIIe siècle av. J.-C. ou plus tard ?). Voir lien dans la bibliothèque.