Les notes de l'Église

« Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique » Les quatre notes de l'Église sont quatre caractéristiques qui définissent l'Église.

Une

La notion d'« unité de l'Église » se trouve affirmée par le Nouveau Testament, où l'Église est présentée comme un corps unique. Tantôt ce corps unique est défini comme étant le Corps du Christ, tantôt comme ayant Christ pour tête et pour membres les chrétiens Voir le cours sur l'Eglise.

CEC-813 L’Église est une de par sa source : " De ce mystère, le modèle suprême et le principe est dans la trinité des personnes l’unité d’un seul Dieu Père, et Fils, en ‘l’Esprit Saint " (UR 2). L’Église est une de par son Fondateur : " Car le Fils incarné en personne a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa Croix, rétablissant l’unité de tous en un seul Peuple et un seul Corps " (GS 78, §3). L’Église est une de par son " âme " : " L’Esprit Saint qui habite dans les croyants, qui remplit et régit toute l’Église, réalise cette admirable communion des fidèles et les unit tous si intimement dans le Christ, qu’il est le principe de l’Unité de l’Église " (UR 2). Il est donc de l’essence même de l’Église d’être une :

Quel étonnant mystère ! Il y a un seul Père de l’univers, un seul Logos de l’univers et aussi un seul Esprit Saint, partout identique ; il y a aussi une seule vierge devenue mère, et j’aime l’appeler l’Église (S. Clément d’Alexandrie, pæd. 1, 6).

814 Dès l’origine, cette Église une se présente cependant avec une grande diversité qui provient à la fois de la variété des dons de Dieu et de la multiplicité des personnes qui les reçoivent. Dans l’unité du Peuple de Dieu se rassemblent les diversités des peuples et des cultures. Entre les membres de l’Église existe une diversité de dons, de charges, de conditions et de modes de vie ; " au sein de la communion de l’Église il existe légitimement des Églises particulières, jouissant de leurs traditions propres " (LG 13). La grande richesse de cette diversité ne s’oppose pas à l’unité de l’Église. Cependant, le péché et le poids de ses conséquences menacent sans cesse le don de l’unité. Aussi l’apôtre doit-il exhorter à " garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix " (Ep 4, 3).

815 Quels sont ces liens de l’unité ? " Par-dessus tout [c’est] la charité, qui est le lien de la perfection " (Col 3, 14). Mais l’unité de l’Église pérégrinante est assurée aussi par des liens visibles de communion :

– la profession d’une seule foi reçue des apôtres ;

– la célébration commune du culte divin, surtout des sacrements ;

– la succession apostolique par le sacrement de l’ordre, maintenant la concorde fraternelle de la famille de Dieu (cf. UR 2 ; LG 14 ; ⇒ CIC, can. 205).

816 " L’unique Église du Christ, (...) est celle que notre Sauveur, après sa Résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur, qu’il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (...). Cette Église comme société constituée et organisée dans le monde est réalisée dans (subsistit in) l’Église catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui " (LG 8) :

Le Décret sur l’Œcuménisme du deuxième Concile du Vatican explicite : " C’est, en effet, par la seule Église catholique du Christ, laquelle est ‘moyen général de salut’, que peut s’obtenir toute la plénitude des moyens de salut. Car c’est au seul collège apostolique, dont Pierre est le chef, que le Seigneur confia, selon notre foi, toutes les richesses de la Nouvelle Alliance, afin de constituer sur la terre un seul Corps du Christ auquel il faut que soient pleinement incorporés tous ceux qui, d’une certaine façon, appartiennent déjà au Peuple de Dieu " (UR 3).

il y a trois causes, qui concourent à l’unité de l’Église : la foi, l'espérance et la charité.

"Si nous formons tous entre nous un même corps dans le Christ, et non pas seulement entre nous, mais avec lui, puisque évidemment il est en nous par sa propre chair, comment donc notre unité entre nous et dans le Christ n’est-elle pas déjà visible ? Car le Christ est le lien de l’unité, étant en lui-même Dieu et homme.

Quant à l’unité dans l’Esprit, nous suivrons le même chemin et nous dirons encore qu’ayant tous reçu un seul et même Esprit, je veux dire l’Esprit Saint, nous sommes en quelque sorte mêlés intimement les uns avec les autres et avec Dieu. En effet, bien que nous soyons une multitude d’individus, et que le Christ fasse demeurer en chacun de nous l’Esprit de son Père qui est le sien, il n’y a cependant qu’un seul Esprit indivisible, qui rassemble en lui-même les esprits distincts les uns des autres du fait de leur existence individuelle, et qui les fait apparaître pour ainsi dire comme ayant tous une seule existence en lui.

De même que la vertu de la chair sacrée fait un seul corps de tous ceux en qui elle est venue, de la même manière, à mon avis, l’Esprit de Dieu un et indivisible qui nous habite nous conduit tous à l’unité spirituelle. C’est pourquoi saint Paul nous exhortait à l’unité spirituelle. C’est pourquoi saint Paul nous exhortait ainsi : Supportez-vous les uns les autres avec amour ; rassemblés dans la paix, ayez à cœur de garder l’unité dans un même Esprit, comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous, et en tous. Si l’unique Esprit habite en nous, le Dieu unique, Père de tous, sera en nous, et il conduira par son Fils à l’union mutuelle et à l’union avec lui tout ce qui participe de l’Esprit. Que nous soyons unis au Saint-Esprit par une participation, cela aussi est visible, et voici comment. Si nous abandonnons une vie purement naturelle pour obéir une bonne fois aux lois de l’Esprit, ne sera-t-il pas évident pour tous qu’après avoir pour ainsi dire renoncé à notre vie propre, et réalisé l’union avec l’Esprit, nous avons obtenu une condition céleste, si bien que nous avons comme changé de nature ? Nous ne sommes plus seulement des hommes, mais en outre nous sommes des fils de Dieu, des hommes célestes, puisque nous sommes devenus participants de la nature divine.

Tous, nous sommes donc un seul être dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Un seul être, dis-je, dans une identité d’état, […] un seul être dans un progrès conforme à la piété, par notre communion à la chair sacrée du Christ, par notre communion à l’unique Esprit Saint." (cité in Livre des Jours, pp. 445-447). Cyrille d’Alexandrie (v. 380-444) dans son Commentaire sur l’Evangile de Jean (11, 11). Citation sur le site de Marie-Christine Hazaël-Massieux (voir bibliothèque).

"La construction spirituelle du corps du Christ se fait dans l’amour puisque, selon les paroles de saint Pierre, les pierres vivantes servent à construire le Temple spirituel pour former un sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus. Cette construction spirituelle, on ne peut la demander avec plus d’à-propos que lorsque le corps même et le sang du Christ sont offerts par le corps même du Christ, qui est l’Eglise, dans le sacrement du pain et de la coupe. La coupe que nous buvons est communion au sang du Christ ; le pain que nous rompons est participation au corps du Seigneur. Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. C’est pourquoi nous demandons que, par la grâce qui a fait de l’Eglise le corps du Christ, tous les membres de la charité, par le maintien de leur cohésion, persévèrent dans l’unité du corps. Nous demandons à juste titre que cela se réalise en nous par le don du Saint-Esprit ; celui-ci est l’unique Esprit du Père et du Fils, car la sainte Trinité est, par nature, unité, égalité et amour ; elle est un seul Dieu vrai et unique. Cette sainte Trinité, donc, sanctifie ceux qu’elle adopte en leur communiquant son unanimité. C’est pourquoi il est dit : L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné." (cité in Livre des Jours, pp. 354-355). Citation sur le site de Marie-Christine Hazaël-Massieux (voir bibliothèque).

Sainte

La sainteté de l’Eglise doit être un signe pour ceux qui ne croient pas, de sorte qu’ils puissent raisonnablement reconnaître comme “crédible” la vocation de l’Eglise à être l’Eglise de Jésus-Christ.

La sainteté n’est pas à confondre avec la perfection morale. La sainteté de l’Église et de ses membres devient visible par des actes : nous sommes témoins, nous avons à persévérer dans la prière pour que Dieu puisse agir à travers nous. La sainteté est un chemin. L'histoire du peuple élu montre d'une part que les chutes sont nombreuses, mais surtout que Dieu n'abandonne jamais son peuple.

L’expression de « communion des saints » désigne originellement la « communion aux choses saintes » qui engendre la « communion entre les personnes saintes ». Cela unit Église de la terre et Église du ciel. Cette communion implique que c’est ensemble que nous sommes sauvés : il n’y a pas de salut individuel, mais salut de l’Eglise toute entière, salut de toute la création.

C’est bien pourquoi nous rappelons que la communion des saints est non seulement union de tous les croyants, mais union des vivants et des morts, union de tous les hommes, même s’ils ne se savent pas encore "saints" car toute sainteté vient de Dieu, et Dieu la veut pour tous, et pas seulement pour ceux que nous pouvons considérer comme visiblement appelés. Les formes de l’appel de Dieu sont multiples, les manifestations de la sainteté de Dieu dans tous les hommes sont multiples, et si les sacrements sont donnés à l’Eglise visible pour avancer sur une route balisée, il est des routes non balisées qui mènent également à Dieu. N’oublions pas que nous sommes aussi en communion avec tous les hommes, et avec les pécheurs comme avec ceux que nous voudrions appeler "saints". Nous portons le péché des autres comme ils portent notre propre péché : nous portons mutuellement nos fardeaux du fait précisément de cette communion des saints - d’où la notion d’accompagnement : le plus fort aide le plus faible, mais le plus fort n’est pas toujours le même et n’est pas toujours celui que l’on imagine fort : "lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort", nous disait St Paul (2 Co, 12, 10). Citation sur le site de Marie-Christine Hazaël-Massieux (voir bibliothèque).

Catholique

Le mot " catholique " signifie " universel ". Il faut bien distinguer le mot « catholique » dans le Credo et dans son sens confessionnel (ou religieux). Le sens confessionnel est plus réducteur ; il désigne l’ensemble des chrétiens unis au pape. La catholicité du credo dit l’universalité dans l’espace, le temps et les cultures.

Faut-il remplacer le mot "catholique" du credo par "universel", dans un souci oecuménique ?

L’adjectif « catholique » ne se trouve pas dans le Nouveau Testament, il est utilisé pour la première fois par Ignace d’Antioche.

831 Elle est catholique parce qu’elle est envoyée en mission par le Christ à l’universalité du genre humain (cf. Mt 28, 19) :

Tous les hommes sont appelés à faire partie du Peuple de Dieu. C’est pourquoi ce Peuple, demeurant un et unique, est destiné à se dilater aux dimensions de l’univers entier et à toute la suite des siècles pour que s’accomplisse ce que s’est proposé la volonté de Dieu créant à l’origine la nature humaine dans l’unité, et décidant de rassembler enfin dans l’unité ses fils dispersés (...). Ce caractère d’universalité qui brille sur le Peuple de Dieu est un don du Seigneur lui-même, grâce auquel l’Église catholique, efficacement et perpétuellement, tend à récapituler l’humanité entière avec tout ce qu’elle comporte de biens sous le Christ chef, dans l’unité de son Esprit (LG 13).

" Hors de l’Église point de salut "

846 Comment faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de l’Église ? Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut vient du Christ-Tête par l’Église qui est son Corps :

Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du Baptême, c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du Baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés (LG 14).

Apostolique

CEC-857 L’Église est apostolique parce qu’elle est fondée sur les apôtres, et ceci en un triple sens :

– elle a été et demeure bâtie sur " le fondement des apôtres " (Ep 2, 20 ; Ap 21, 14), témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même (cf. Mt 28, 16-20 ; Ac 1, 8 ; 1 Co 9, 1 ; 15, 7-8 ; Ga 1, 1 ; etc.) ;

– elle garde et transmet, avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle, l’enseignement (cf. Ac 2, 42), le bon dépôt, les saines paroles entendues des apôtres (cf. 2 Tm 1, 13-14) ;

– elle continue à être enseignée, sanctifiée et dirigée par les apôtres jusqu’au retour du Christ grâce à ceux qui leurs succèdent dans leur charge pastorale : le collège des évêques, " assisté par les prêtres, en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église " (AG 5) :

Père éternel, tu n’abandonnes pas ton troupeau, mais tu le gardes par tes bienheureux apôtres sous ta constante protection. Tu le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui continuent aujourd’hui l’œuvre de ton Fils (MR, Préface des apôtres).

Voir le cours sur l'Eglise missionnaire