La divinité de Jésus
Fils de Dieu
Dans l’annonce à Joseph, trois expressions dénotent le caractère divin de l’enfant conçu par Marie :
Mt 1,21-23 Elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : «Dieu avec nous».
"Il sauvera son peuple" : Le Nouveau Testament, en héritant du langage de l’Ancien Testament, rapporte cette expression à Dieu qui avait choisi Israël comme son peuple.
" ... de ses péchés" : sauver des péchés est une prérogative divine. « Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul? » (Mc 2,7)
"Emmanuel, Dieu avec nous" : cette appellation signifie que Jésus est présent jusqu'à la fin du monde : "Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde." (Mt 28,20).
Dans l’évangile de saint Luc, l’ange de l’Annonciation présente le caractère divin de l’enfant avec le langage de la culture juive : « Fils du Très Haut » (Lc 1, 32), « Fils de Dieu » (Lc 1, 35), « la mère de mon Seigneur » (Lc 1,43).
Jean nous propose une vision mystique de la divinité de Jésus.
Jn 1,1 Au commencement de toutes choses, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole était avec Dieu, et il était Dieu. 2 Il était donc avec Dieu au commencement. 3 Dieu a fait toutes choses par lui ; rien n'a été fait sans lui ; 4 ce qui a été fait avait la vie en lui. Cette vie était la lumière des hommes. 5 La lumière brille dans l'obscurité, mais l'obscurité ne l'a pas reçue. 6 Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. 7 Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient grâce à lui. 8 Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. 9 Cette lumière était la seule lumière véritable, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les hommes. 10 Celui qui est la Parole était dans le monde. Dieu a fait le monde par lui , et pourtant le monde ne l'a pas reconnu. 11 Il est venu dans son propre pays , mais les siens ne l'ont pas accueilli. 12 Cependant, certains l'ont reçu et ont cru en lui ; il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu. 13 Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu par une naissance naturelle, par une volonté humaine ; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie. 14 Celui qui est la Parole est devenu un homme et il a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit du Père. 15 Jean lui a rendu témoignage ; il s'est écrié : « C'est de lui que j'ai parlé quand j'ai dit : «Il vient après moi, mais il est plus important que moi, car il existait déjà avant moi.»
Jean 8,58 : « Jésus leur répondit : "Avant qu’Abraham fût, Je Suis." Alors ils ramassèrent des pierres pour les lancer contre lui. »
Je Suis est précisément une traduction du Nom divin révélé à Moïse, le tétragramme que l’on transcrit en lettres latines Yahvé.
Jean 19,7 Les Juifs lui (à Pilate) répliquèrent : "Nous avons une loi, et selon cette loi, il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu!".
Marc (14, 61-63) : « De nouveau le Grand Prêtre l’interrogeait; il lui dit : "Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni?" Jésus dit : "Je le suis, et vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite du Tout Puissant et venant avec les nuées du ciel." Le Grand Prêtre déchira ses habits et dit : "Qu’avons-nous encore besoin de témoins! Vous avez entendu le blasphème!" »
Il faut observer que l’affirmation de sa divinité par Jésus lui-même, n'apparait pas dès le début de son ministère, sinon son activité aurait été arrêtée dès le moment où il aurait déclaré qu’il était le Fils de Dieu. On l’aurait immédiatement condamné et mis à mort pour blasphème. Dans l’Évangile de Marc en particulier, on voit comment Jésus révèle son identité progressivement et davantage par ses gestes que par ses paroles. C’est Dieu lui-même qui nous révèle qui il est vraiment, à son baptême et à la transfiguration. Jésus se présente plutôt par un titre neutre, celui de Fils de l’homme. Et c’est un centurion, un païen, au pied de la croix qui dit :
Marc 15,39 Vraiment cet homme était Fils de Dieu.
Seigneur
1 Timothée 6,15 ... que fera paraître aux temps marqués le Bienheureux et unique Souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs
Apocalypse 17, 14 "Ils mèneront campagne contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, avec les siens: les appelés, les choisis, les fidèles."
Du Père le Credo affirme qu'il est Dieu. Du Fils il dit ensuite qu'il est Seigneur. Le mot qu'en français nous traduisons par Seigneur est kyrios. Lors des célébrations, nous chantons en grec Kyrie eleison ), ce qui veut dire : Seigneur, aie pitié.
Dans la Bible grecque des septante, le tétragramma YHWH se traduit par Seigneur. La TOB rend le tétragramme par SEIGNEUR.
Lorsqu'en Mt. 22, 43, citant le psaume 110,1 - Le Seigneur a dit à mon Seigneur : "Siège à ma droite... " - Jésus s'applique à lui-même le titre de Seigneur. L'Eglise primitive utilisera le même psaume pour proclamer la seigneurie, c'est-à-dire la divinité du Christ ressuscité (cf. Ac 2,34 ; Ro 10,9 ; 1Co 12,3 ; Col 12,6).
En confessant la seigneurie de Jésus Christ, le Credo de l'Eglise exprime, à la suite de saint Paul, sa conviction qu'en inaugurant par sa mort et sa résurrection le Royaume de Dieu, et en recevant de son Père céleste la souveraineté suprême, le Christ est devenu le Seigneur des Seigneurs, reconnu par l'univers tout entier et infiniment supérieur aux prétendus "kurioi" que sont les empereurs. André Borrély.
Philippiens 2,5 Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : 6 lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. 7 Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, 8 il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. 9 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père.
Jésus vrai Dieu et vrai homme
Irénée de Lyon (120-202) : Car telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait homme, et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : c’est pour que l’homme, en entrant en communion avec le Verbe et en recevant ainsi la filiation divine, devienne fils de Dieu (hær. 3, 19, 1)
Athanase d’Alexandrie (298-373) : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu (Discours sur l’Incarnation du Verbe, 54,3)
Au IVe siècle Arius confesse que le Fils n'est pas de la même nature que Dieu, incréé et éternel. Jésus est créé et temporel. Si le Fils témoigne de Dieu, il n'est pas Dieu, et si le Fils possède un certain degré de divinité, elle est de moindre importance que celle du Père. Les Pères du concile de Nicée (325) répondent affirment avec force la consubstantialité du Fils avec le Père, c'est pourquoi il est clair qu'ils permirent une profonde compréhension de la maternité divine (Marie conçoit Jésus qui est de même nature que le Père... vrai Dieu né du vrai Dieu). Le symbole du premier concile de Constantinople, convoqué par l’empereur Théodose en 381, synthétise de manière dogmatique la position de l'Eglise :
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes et pour notre salut, il s'est incarné de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie.