Éthique du sport
Jeux (para) olympiques
La grand-messe du Stade de France :
« Les déesses et les dieux du stade entrent en grande pompe sur la piste des étoiles. Une immense foule se lève et une clameur monte vers les cieux.
Lors des épreuves, l’émotion gagne tous les fidèles dans une effervescence grandissante à l’approche de l’arrivée. Chacun concourt pour l’emporter, comme nous y invite l’apôtre Paul (1Co 9,24-25). Les premiers exultent de joie (Ps 98,4). Les derniers se consolent, sans penser un instant que les derniers seront les premiers (Mt 20,16).
Le silence et le recueillement envahissent l’enceinte lors de la levée des couleurs et des hymnes nationaux. Les cœurs vibrent à l’unisson durant cette solennité suspendue dans le temps.
La joie, l’amitié et la communion règnent dans ce royaume de lutte fraternelle. Les races, les cultures et les religions s’effacent dans un respect mutuel, au profit d’un monde uni et en paix. Puisse le monde entier devenir un Grand Stade. Faisons le Paris ! »
Les dieux de l’Olympe ont accueilli un nouveau membre à leur table, Léon. Zeus a allumé les étoiles ; Poséidon s’est inquiété d’une potentielle rivalité ; Aphrodite s’est pâmée de désir pour ce nouvel Apollon. S’élever au statut de divinité tout en gardant les pieds sur terre relève d’une sagesse et d’une humilité hors du commun. Un seul homme a accompli ce dessein, mais il a pris le chemin inverse, du ciel vers la terre. Espérons que notre nouvelle star, avec la tête dans les étoiles et les pieds dans l’eau, ne provoque pas un court-circuit dans le cœur des enfants qui rêvent de s’élever dans les cieux. Le chemin vers l’Olympe exige bien des sacrifices, mais procure aussi de grandes joies.
La mise en scène de la cène sur un pont de la Seine a suscité des critiques positives et négatives. Toucher au sacré provoque la colère des dieux. N’est-ce pas aussi l’occasion de redire le sens de cet évènement ? Lors de la cène, Jésus célèbre sa Pâque, entouré de ses douze disciples. Ce repas, unique dans l’histoire, deviendra la source et le sommet de la vie chrétienne pour les religions catholiques, orthodoxes et protestantes. Il préfigure le festin des noces éternelles. Nous y sommes tous conviés. La fresque offerte pour l’ouverture des JO montre que la cène n’a pas disparu de la scène de l’histoire. La Seine s’en souviendra.
Les Jeux olympiques et para-olympiques nous ont offert 17 jours de parenthèse enchantée, dans une ivresse universelle jamais égalée. Des hommes et des femmes issus des 5 continents ont réussi le « Paris » de créer un monde de paix, de joie et de fraternité. Ils ont montré qu’il est possible de s’entendre dans le respect des règles et des différences. Bien des larmes ont coulé sur les visages, des larmes de joie après la victoire, ou des larmes de tristesse après la défaite. Puisse l’esprit des jeux se répandre sur toute la surface de la terre !
Sport et éthique chrétienne
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« Courez de manière à l’emporter ! » s'exclame Paul pour encourager les Corinthiens (1Co 9,24-25). Cette exhortation convient-elle à un coureur chrétien dans le cadre d'une compétition sportive ? Ou doit-il laisser ses adversaires l'emporter avec un esprit d'humilité et de concorde ? L'optique d'une médaille olympique traverse l'esprit de tout compétiteur de haut niveau. Les candidats sont nombreux, mais les élus se limitent à trois personnes par discipline. Au-delà du résultat lui-même, quelles sont les valeurs que tout participant doit défendre ?
- Le respect :
- des règles : Chaque discipline contient des règles pour que le sport puisse se dérouler avec équité, afin d'offrir à chacun sa chance. La triche (dopage, gestes interdits, simulation ...) entraîne une sanction.
- de l'adversaire : Est-il à vaincre ? L'objectif est de gagner une médaille, sans pour autant nuire à l'adversaire. Toutes les disciplines n'offrent pas le même contact avec l'adversaire (qui est toujours de même sexe). Le judo, la gymnastique, le tennis, le foot, le volley ... ne proposent pas le même affrontement.
- de l'arbitre : L'arbitre a pour rôle de faire respecter les règles. A-t-il droit à l'erreur ? Dans le domaine du foot, nous entendons souvent des contestations sur certains faits, surtout en cas de défaite. Ce qui montre une soif de justice. Mais les spectateurs sont-ils toujours objectifs ? La passion pour son équipe n'entraîne-t-elle pas une subjectivité ?
- du public
- des lieux
- de son propre corps
- Accepter la défaite
- Accueillir la victoire dans l'humilité
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Quels sont les points communs entre le sport et la spiritualité ?
- L'endurance
- La fragilité
- La souffrance
- Le sacrifice
- La quête
- Le sens
Lire un extrait : Denis Moreau : Comment peut-on être catholique ?