L'espérance dans le Nouveau Testament
Avec le Nouveau Testament, nous voyons que Jésus vient accomplir les promesses messianiques de l’Ancien Testament, mais dans un sens inattendu. Jésus nous annonce que le Royaume de Dieu est commencé. Enfin il inaugure la vie éternelle à travers sa mort résurrection.
Le royaume de Dieu est commencé
Jésus ne tient pas de discours politique et pourtant il parle de règne, de royauté et de royaume. Pour Jésus, cette forme de régence ne correspond pas à une réalité politique, sociale ou culturelle. Jésus ne distille aucun programme de réformes. Il ne fait aucune promesse électorale qui pourrait être accomplie par les sciences, la technique ou l’économie. Il ne promet aucune augmentation de salaire, ni des congés payés, pas même une assurance tous risques.
Le message de l'Évangile n'est pas que le Royaume de Dieu viendra plus tard, mais qu'il s'est approché (Mat 4,17; Luc 10,9; etc...) en Jésus Christ. Ce n'est pas seulement quand Jésus reviendra que nous serons enfin dans les temps messianiques, mais le Messie est venu en Jésus Christ, donc nous sommes bel et bien dans les temps messianiques, et il n'y a plus à attendre une autre ère messianique. Les prémices du royaume sont en germe. À regarder le monde d’aujourd’hui, on constate que l’ivraie conserve une part très envahissante. Et pourtant les évangiles nous affirment dès les premiers versets :
Mc 1,15 : le royaume de Dieu s’est approché
Le royaume est déjà là, mais pas encore accompli. Il s’est approché avec l’irruption de Dieu dans le monde en la personne de Jésus. Jésus manifeste à travers ses paroles et ses actes le « déjà là » et le « pas encore » du royaume de Dieu. Il incarne l’attente messianique en lui donnant une orientation inattendue. Son royaume est celui des pauvres et des exclus, des malades et des opprimés. Il n’a donc aucune chance de renverser le pouvoir par la force.
Le royaume de Dieu est déjà là à chaque fois qu’un mot ou qu’un geste fait grandir l’humanité vers plus de liberté, de paix et de joie.
Lc 6,20-38 « Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait: "Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous… Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament. À qui te frappe sur une joue, présente encore l'autre; à qui t'enlève ton manteau, ne refuse pas ta tunique. À quiconque te demande, donne, et à qui t'enlève ton bien ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux pareillement... Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis. Donnez, et l'on vous donnera; c'est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu'on versera dans votre sein; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour." »
A quelle occasion ai-je participé à la construction du royaume de Dieu ?
Le projet de Dieu
Ap 4,11 Tu es digne, ô notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance, car c'est toi qui créas l'univers ; par ta volonté, il n'était pas et fut créé.
1 Tm 2,3-4 C’est la Volonté de notre Père que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Jn 17,1. Ainsi parla Jésus, et levant les yeux au ciel, il dit : « Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie 2. et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ! 3. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. 26. Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux.
Ces projets trouvent leur incarnation dans le commandement de l'amour.
Mt 22,35-39 Et l'un d'eux (des Pharisiens) lui demanda pour l'embarrasser : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? » Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. À ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
1 The 4,3. Et voici quelle est la volonté de Dieu : c'est votre sanctification.
Les obstacles
Le doute : nous voudrions des preuves irréfutables Dieu.
Jn 20,25 Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !
Le doute est inséparable de la foi, parce que celle-ci relève d'une relation entre deux êtres et non des sciences exactes. La foi donne des signes mais ne se démontre pas. Dieu nous donne la foi dans le sens où il nous accorde une confiance absolue. Même si nous trébuchons, il continue à nous accorder sa foi.
Le doute peut engendrer la lassitude et le découragement, d’où la nécessité de ne jamais vivre en chrétien seul.
Le mal : nous sommes tous des Job et nous réclamons une explication sur les épreuves qui nous assaillent. Job réclame une joute verbale. Lorsque Dieu prend la parole au milieu de l'ouragan, Job met la main devant sa bouche et dit :
Jb 40, 39 Job répondit alors au SEIGNEUR et dit : 4Je ne fais pas le poids, que te répliquerai-je ? Je mets la main sur ma bouche. 5 J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus, deux fois, je n’ajouterai rien.
Nous avons le droit de crier notre souffrance et notre incompréhension. La bible ne répond pas au pourquoi de la souffrance, mais nous rappelle que le mal quel que soit sa forme n'aura pas le dernier mot.
Les nouvelles idoles : les influenceurs sur internet, les sectes avec leurs gourous, le mouvement transhumaniste, l'hédonisme, le consumérisme ...
« Laissez une paroisse vingt ans sans prêtres. On y adorera les bêtes », disait le saint curé d’Ars, comme pour signifier que l’homme ne peut tenir que par le Haut et que sans une orientation de tout son être vers l’Amour invisible, manifesté dans le visage de l’autre, et surtout du plus petit, il se perdra dans l’abîme de son propre nombrilisme. Sans Dieu, l’homme s’efface comme une trace de sable. Il faut même aller plus loin : là où Dieu perd son visage, là où il n’est vénéré que comme un « Être suprême », un « grand architecte » infiniment détaché de l’histoire, les hommes perdent aussi leur visage... L’heure est à l’humble courage de chaque jour et à la surnaturelle espérance. Luc de Bellescize.
Jésus face à la souffrance
Face à nos croix, quelle est la réaction de Jésus ? Durant ses trois années de vie publique, Jésus croise de nombreuses personnes en souffrance, avec compassion et miséricorde. Il se fait proche des souffrants et ne craint ni le cadre rigoureux d’une loi lui interdisant de guérir un jour de sabbat (Lc 6,5-11), ni la contagion d’une maladie telle que la lèpre (Lc 5,12-13). Jésus s’intéresse à la personne, à sa condition humaine et à son devenir. Jésus ne cherche pas à connaître l’origine de nos maux. Il se différencie en cela d’un thaumaturge dont le but est le diagnostic médical. Jésus passe de lieu en lieu en faisant le bien (Ac 10,38). Il se montre solidaire de nos fardeaux en nous aidant à les porter (Mt 8,16-17). Jésus accomplit des miracles. Il guérit les malades, donne à manger aux affamés, console les affligés, libère de la possession démoniaque et par trois fois rend la vie à un mort : le fils de la veuve de Naïn (Lc 7,11-17), la fille de Jaïre (Lc 8,41-56) et Lazare (Jn 11,1-46) . Dans ce dernier cas nous voyons Jésus pleurer la mort de son ami. Dieu en larmes ! Voilà une image saisissante d’un Dieu proche de nos souffrances. En somme, Jésus nous rappelle que la souffrance est toujours un mal à combattre.
Voir l'étude Dieu tout-puissant, mythe ou réalité.
Il nous appelle à nous libérer de nos peurs pour affronter la souffrance et la mort :
Le christianisme est, dans cette acceptation de l’idée libératrice de Dieu, la grande religion du dépassement de la peur. Elle a défié la peur la plus profondément ancrée, qui est la base de toutes les autres peurs, la peur de la mort, et offre, dans la foi en la résurrection, la seule réponse possible qui permet d’accepter l’inacceptable (Siegfried POWALLA).
Le Christ nous aide-t-il dans nos souffrances ?
Les disciples d'Emmaüs
Ce récit montre le passage du désespoir vers l'espérance. Les deux disciples croyaient en un libérateur au sens politique de ce terme. Ils sont donc déçus de l'issue fatale. Mais Jésus va les rejoindre sur leur route pour les transformer. Ce récit nous montre comment notre foi dans la Résurrection du Christ nous permet de nous engager et rester sur un chemin d’espérance.
Voir l'étude sur le récit des disciples d'Emmaüs.
Le pardon, chemin d'espérance
Le Christ nous ouvre un chemin d'espérance à travers les pardons qu'il prononce ou invite à donner.
La persévérance
Is 26,3 A celui qui est ferme dans ses dispositions, tu assures une paix parfaite, parce qu’il se confie en toi.
1Th 1,3 Nous gardons le souvenir de votre foi active, de votre amour qui se met en peine, et de votre persévérante espérance, qui nous viennent de notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père.
Toute entreprise humaine nécessite une persévérance dans l'effort. Celui qui veut devenir champion olypique doit se préparer longtemps à l'avance et persévérer quotidiennement. Il en est de même pour le pianiste qui doit refaire ses gammes sans cesse. Même dans la vie courante, familiale ou professionnelle, il faut persévérer pour aplanir les chemins, dénouer les tensions, apporter de la joie.
Is 26,3 A celui qui est ferme dans ses dispositions, tu assures une paix parfaite, parce qu’il se confie en toi.
Col 1,23 il faut que vous restiez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Évangile.
Tim 4.16 Veille sur toi-même et sur ton enseignement. Mets-y de la persévérance, car en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même ainsi que ceux qui t'écoutent.
Jc 1,2 Mes frères et sœurs, quand vous passez par toutes sortes d’épreuves, considérez-vous comme heureux. 3 Car vous le savez : la mise à l’épreuve de votre foi produit la persévérance. 4 Mais il faut que votre persévérance aille jusqu’au bout de ce qu’elle peut faire pour que vous parveniez à l’état d’adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien.
Des moyens pour persévérer
Patience
Ga 6,9 Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.
Volonté
Ps 40,8 - Je veux faire ta volonté, mon Dieu! Et ta loi est au fond de mon cœur.
Mt 6,10 que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Esprit de force
2 Tim 1,7 Ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse
La résurrection
Sg 16,13 Tu as pouvoir sur la vie et la mort, tu fais descendre aux portes de l’Hadès et en fais remonter.
1Th 4,13 Nous ne voulons pas, frères, vous laisser dans l’ignorance au sujet des morts, afin que vous ne soyez pas dans la tristesse comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. 14 Si en effet nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même aussi ceux qui sont morts, Dieu, à cause de ce Jésus, à Jésus les réunira.
Poursuivons notre réflexion en abordant le kérygme de la foi chrétienne, à savoir notre espérance en la résurrection des corps. Si nous ne disposons pas d’un reportage sur l’au-delà, la Bible nous livre quelques indices pour nous mettre l’eau à la bouche. Qu’y a-t-il, après la mort ? Cette question nous habite tous à un moment de notre histoire. Elle surgit lorsque nous perdons un être cher, un ami ou un parent et aussi lorsque l’échéance personnelle approche. Le questionnement en appelle aussi à une espérance, comme si l’idée d’une fin définitive était étrangère à notre humanité. Jésus, premier-né d’entre les morts (Col 1,18), nous ouvre la porte. Cette inauguration se concrétise dans le secret d’un tombeau, entre Dieu et son fils Jésus :
Dieu l’a ressuscité le troisième jour. (Ac 10,40).
Nous ne savons rien sur ce moment extraordinaire qui défie les lois de notre humanité. La découverte du tombeau vide n’est pas une preuve, mais une mise en route, un questionnement. L’événement n’est accessible qu’avec les yeux de la foi. C’est en sens que nous pouvons affirmer que Dieu donne la foi. Dieu ouvre symboliquement le tombeau pour que notre regard se convertisse à la résurrection. Mais comment croire à la résurrection de Jésus sans preuve tangible ? Nous sommes tous des Thomas :
Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. (Jn 20,25).
Nous aimerions voir Jésus ressuscité. Ce serait tellement plus simple de croire. Est-ce si sûr ? Jésus nous fait la promesse que la mort n’est pas le dernier mot de notre histoire et que nous sommes tous appelés à ressusciter en lui. Nous pouvons proclamer avec Paul :
Ô mort, où est ta victoire ? (1Co 15,55).
Dans ce mystère de Jésus ressuscité, nous percevons la certitude que Dieu n’abandonne pas l’humanité de manière définitive. S’il se tait de notre vivant, il vient nous chercher lorsque l’espoir cède sa place à l’espérance, lorsque nous rendons notre dernier souffle. N’est-ce pas dans ce moment dramatique que jaillit la puissance divine, dans cet événement qui réclame un total abandon ? La mort ouvre la porte de l’impossible. Elle ouvre en grand les portes de l'espérance pour une terre nouvelle.
Notre foi dans la Résurrection du Christ n’empêche pas les doutes, la souffrance, l’obscurité pour avancer. Elle nous dit qu'une lumière brille au-delà de nos nuages et qu'un jour un vent d'espérance soufflera pour que le soleil revienne dans nos coeurs. Toute la bible nous dit, que la souffrance et la mort n’auront pas le dernier mot de l’histoire.
Voir l'étude sur la résurrection.
Cieux nouveaux - terre nouvelle
Les prophètes annoncent, au fil de pages que c’est un pays de Canaan transfiguré que le peuple de Dieu attend, un pays où le désert refleurira, les sourds entendront, les aveugles verront, la terre desséchée se changera en lac (Is 35.5-7). De nouveaux cieux et une nouvelle terre ne seront-ils pas créés, où le loup habitera avec l’agneau, où les maux du passé seront oubliés, où règnera la réconciliation (Is 65,16c-17, 25 ; 66,22 ; cf. 11,6-9) ? Les textes ne parlent-ils pas constamment d’une nouvelle Jérusalem, glorieuse, transfigurée, rayonnante, où toutes les nations afflueront vers un même Dieu. Toutes ces réalités renvoient, d’une manière ou d’une autre, à la terre et au ciel !
Is 35,5-7 Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, S'ouvriront les oreilles des sourds; Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, Et des ruisseaux dans la solitude; Le mirage se changera en étang Et la terre desséchée en sources d'eaux; Dans le repaire qui servait de gîte aux chacals, Croîtront des roseaux et des joncs.
Is 65,17 Car voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l'esprit.
2P 3,13 Ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon sa promesse, où la justice habitera.
Ap 21,1 Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus.
Ap 21,4Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cret de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé.
L'espérance est tout ensemble personnelle et ecclésiale. C'est pourquoi on doit aussi parler de l'espérance de l'Eglise de la terre. Celle-ci est soulevée du désir impatient de la pleine manifestation de la victoire de Jésus Christ sur la mort entraînant dans sa Résurrection l'humanité rachetée tout entière. Qu'on pense à la grandiose vision finale de l'Apocalypse (chapitre 21) : le ciel nouveau, la terre nouvelle, la Jérusalem nouvelle, et la fin des tribulations.