Les apocalypses dans la Bible

Approche historique et théologique

L’émergence de l’apocalyptique dans l’Ancien Testament ne se réduit pas à l’apparition tardive d’un genre littéraire défini, mais s’inscrit dans une évolution progressive de la pensée prophétique d’Israël confrontée à la crise historique, à la déstabilisation des institutions et à l’expérience de l’exil. Il est désormais acquis, dans la recherche contemporaine, que les textes proprement apocalyptiques ne se comprennent pleinement qu’en relation avec les traditions prophétiques antérieures, les récits sapientiaux et certaines formes de littérature de sagesse influencées par le trauma collectif. La tension entre l’histoire visible et l’action cachée de Dieu se cristallise dans ces écrits qui cherchent à dévoiler, selon le sens étymologique du terme « apocalypse », l’envers transcendant de l’événement historique et la finalité eschatologique de l’histoire du salut.

Le Livre de Daniel constitue le modèle canonique de l’apocalypse dans le corpus de l’Ancien Testament. Rédigé dans sa forme définitive au IIᵉ siècle av. J.-C., sous la domination séleucide et dans le contexte de la persécution d’Antiochus IV Épiphane, il transpose fictivement ses récits au temps de l’exil babylonien. Cette stratégie narrative permet de relire les crises anciennes à la lumière des oppressions présentes et de faire de la figure de Daniel un paradigme de fidélité dans un monde régi par des puissances hostiles. Le livre se distingue par sa structure bipartite : récits didactiques (chap. 1–6) et visions apocalyptiques (chap. 7–12). Celles-ci introduisent des éléments caractéristiques du genre : visions symboliques d’animaux monstrueux représentant des empires, interventions angéliques comme médiation de l’intelligence divine, chronologies codées exprimées par des chiffres énigmatiques, et perspective d’un jugement eschatologique qui renverse l’ordre politique injuste. L’apparition de la figure du « Fils de l’homme » recevant la royauté éternelle (Daniel 7) marque un tournant théologique majeur dans la conception messianique et l’espérance universelle.

Toutefois, l’apocalyptique de Daniel n’émerge pas ex nihilo. On en discerne les prémisses dans certains chapitres d’Ézéchiel, dont la rédaction se situe au VIᵉ siècle av. J.-C., à l’époque de l’exil à Babylone. Ézéchiel, prêtre et prophète, développe une théologie de la présence divine et du jugement en usant d’un langage visionnaire radicalement novateur. La vision inaugurale du char de Yahvé (Ézéchiel 1) offre une représentation cosmique et transcendante de Dieu, dont la mobilité et la souveraineté s’affirment indépendamment du temple de Jérusalem. Cette théophanie inaugure une perception de la réalité qui n’est plus strictement linéaire ni terrestre, mais où l’univers céleste interagit avec l’histoire humaine. Les chapitres 38–39, centrés sur l’affrontement eschatologique contre Gog de Magog, annoncent un jugement à portée universelle, suivi d’un renouvellement du peuple et de la terre. La vision des ossements desséchés (Ézéchiel 37) anticipe quant à elle des réflexions ultérieures sur la résurrection, non encore conceptualisée comme relèvement individuel mais comprise comme restauration nationale. Ainsi, Ézéchiel inaugure une sensibilité eschatologique et symbolique que l’apocalyptique postérieure développera dans un cadre plus systématique.

Un autre foyer important de pensée proto-apocalyptique se trouve dans le corpus isaïen, notamment dans ce que la critique moderne appelle parfois l’« Apocalypse d’Isaïe » (chapitres 24–27). Ces textes, probablement exiliques ou post-exiliques, élargissent l’horizon d’Israël à celui des nations et envisagent un jugement cosmique qui dépasse les frontières politiques traditionnelles. Ils recourent à un imaginaire de bouleversement universel, où la terre chancelle, les puissances célestes sont ébranlées, et Yahvé apparaît comme roi de toute la création. Le thème de la défaite du Léviathan, symbole du chaos primordial et des forces hostiles à l’ordre divin, témoigne de l’intégration d’éléments mythologiques reconfigurés dans une théologie du salut final. Isaïe 65 et 66, quant à eux, présentent un horizon eschatologique de recréation, évoquant de nouveaux cieux et une nouvelle terre, anticipant ainsi une dimension renouvelée de l’espérance biblique.

Le Livre de Joël offre un autre exemple de ce glissement de la prophétie vers l’apocalyptique. Dans un contexte difficile à dater précisément mais vraisemblablement post-exilique, le prophète interprète une invasion de sauterelles ou une menace militaire comme un signe du « jour du Seigneur ». L’imagerie utilisée — obscurcissement des astres, convulsions cosmiques, appel à la pénitence — témoigne déjà d’un déplacement du discours prophétique vers une perspective où l’intervention de Dieu prend un caractère décisif et final. Joël introduit également l’idée d’une effusion universelle de l’Esprit sur toute chair, annonçant un renouvellement communautaire qui transcende les distinctions traditionnelles. La tension entre jugement et salut s’y exprime dans un registre poétique chargé d’images, qui influencera profondément le langage apocalyptique ultérieur.

Le Livre de Zacharie, notamment dans ses premiers chapitres (1–8) et dans les oracles des chapitres 9–14, poursuit cette évolution. Les visions nocturnes, les chevaux de patrouille céleste, les cornes symboliques et les dialogues angéliques témoignent d’une structuration nouvelle de la révélation. La médiation angélique y devient centrale, et l’histoire d’Israël s’inscrit dans un drame cosmique en cours de dévoilement. Zacharie annonce également un roi humble et pacifique, ainsi qu’un jugement final qui réunifiera Israël et les nations sous la souveraineté divine. Le langage y est fragmenté, symbolique, et souvent difficile à interpréter sans recourir à une clé herméneutique propre à l’imaginaire apocalyptique.

Il convient aussi de noter certains passages moins développés mais significatifs dans d’autres livres. Des éléments de type apocalyptique apparaissent dans les oracles tardifs de Malachie, dans certains psaumes royaux et dans des fragments sapientiaux, où l’on discerne une attente eschatologique et une perception de la justice divine différée dans l’histoire. Bien que ces textes n’aient pas encore pleinement élaboré les cadres narratifs et symboliques des apocalypses postérieures, ils contribuent à sa préhistoire théologique et littéraire.

D’un point de vue théologique, les apocalypses de l’Ancien Testament articulent une conviction fondamentale : Dieu reste maître de l’histoire, même lorsque sa souveraineté paraît occultée par la domination étrangère ou par l’effondrement des institutions traditionnelles. Elles affirment que la réalité ne peut être comprise uniquement par le regard humain, mais requiert une révélation, souvent médiatisée par des anges ou transmise par des visions. Le mal y est envisagé non seulement comme une infidélité du peuple, mais comme une puissance structurée, opposée à Dieu et à son dessein. La lutte contre cette puissance se joue sur un plan historique et cosmique, et le triomphe final de Dieu implique une reconfiguration radicale de l’ordre du monde.

Historiquement, l’apocalyptique se développe à la croisée de plusieurs influences : la désillusion face à la monarchie déchue, les traumatismes des invasions assyrienne et babylonienne, l’exil et la domination perse, puis l’hégémonie hellénistique et les persécutions. Cette succession de crises nourrit une théologie du délai, où le salut est projeté dans un avenir transcendant plutôt qu’attendu dans un rétablissement immédiat des institutions politiques. La figure du prophète cède progressivement la place à celle du visionnaire ou du sage inspiré, dépositaire de mystères divins scellés jusqu’au moment fixé par Dieu.

Ainsi, la littérature apocalyptique de l’Ancien Testament ne se contente pas de dénoncer les injustices ou d’annoncer le jugement. Elle élabore une eschatologie structurée, introduit une anthropologie renouvelée (avec l’émergence, chez Daniel notamment, d’une réflexion sur la résurrection individuelle), et prépare la réception, dans le judaïsme du Second Temple, d’une espérance messianique transformée. Elle pose également les bases théologiques et symboliques sur lesquelles s’appuiera l’Apocalypse johannique du Nouveau Testament, notamment en ce qui concerne le jugement des nations, la restauration d’Israël, la victoire sur les forces du chaos et la recréation du cosmos.

En définitive, les textes apocalyptiques ou proto-apocalyptiques de l’Ancien Testament constituent moins une rupture qu’une maturation progressive du témoignage prophétique. Ils articulent une théologie de la souveraineté divine face à l’histoire, recourent à un langage symbolique adapté à la dissimulation et à la révélation, et proposent une espérance eschatologique ancrée dans la mémoire des interventions passées de Dieu. Leur diversité reflète les contextes variés qui les ont vus naître, mais leur convergence témoigne d’une même intuition : lorsque le monde semble échapper à l’ordre divin, c’est précisément alors que Dieu dévoile, à travers le langage de la vision, la finalité ultime de son dessein.

Le Livre de Daniel

Dans l’extrait ci-dessous, Daniel évoque 4 bêtes qui sont en réalité les 4 empires qui ont successivement envahi Israël.

7,1. En l’an un de Balthazar, roi de Babylone (550 av. J.-C.), Daniel vit un songe et des visions de sa tête, sur sa couche. Il rédigea le rêve par écrit. Début du récit 2. Daniel dit : J’ai contemplé des visions dans la nuit. Voici les quatre vents du ciel soulevaient la grande mer; 3. quatre bêtes énormes sortirent de la mer, toutes différentes entre elles. 4. La première était pareille à un lion avec des ailes d’aigle. Tandis que je la regardais, ses ailes lui furent arrachées, elle fut soulevée de terre et dressée sur ses pattes comme un homme, et un cœur d’homme lui fut donné. (Empire néo-babylonien) 5. Voici : une deuxième bête, tout autre, semblable à un ours, dressée d’un côté, trois côtes dans la gueule, entre les dents. Il lui fut dit : «Lève-toi, dévore quantité de chair.» (empire Mède) 6. Ensuite, je regardai et voici : une autre bête pareille à un léopard, portant sur les flancs quatre ailes d’oiseau; elle avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. (empire Perse) 7. Ensuite je contemplai une vision dans les visions de la nuit. Voici : une quatrième bête, terrible, effrayante et forte extrêmement; elle avait des dents de fer énormes : elle mangeait, broyait, et foulait aux pieds ce qui restait. Elle était différente des premières bêtes et portait dix cornes. (empire d’Alexandre – dix rois + Antiochus 175-164) 8. Tandis que je considérais ses cornes, voici : parmi elles poussa une autre corne, petite; trois des premières cornes furent arrachées de devant elle, et voici qu’à cette corne, il y avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui disait de grandes choses! 9. Tandis que je contemplais, des trônes furent placés et un Ancien s’assit. Son vêtement, blanc comme la neige; les cheveux de sa tête, purs comme la laine. Son trône était flammes de feu, aux roues de feu ardent. 10. Un fleuve de feu coulait, issu de devant lui. Mille milliers le servaient, myriade de myriades, debout devant lui. Le tribunal était assis, les livres étaient ouverts. 11. Je regardais; alors, à cause du bruit des grandes choses que disait la corne, tandis que je regardais, la bête fut tuée, son corps détruit et livré à la flamme de feu. 12. Aux autres bêtes la domination fut ôtée, mais elles reçurent un délai de vie, pour un temps et une époque. 13. Je contemplais, dans les visions de la nuit. Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d’homme. Il s’avança jusqu’à l’Ancien et fut conduit en sa présence. 14. À lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit.

L’apocalyptique est la littérature d’une nation opprimée dont l’espé- rance est spirituelle. Aussi les juifs opprimés portent-ils leurs regards bien au-delà de l’histoire, vers l’inter- vention miraculeuse de Dieu qui fera droit aux injustices dont IsraëI été la victime. Ainsi les chapitres 7 à l2 du livre de Daniel s’adressent au peuple juif persécuté par Antiochus Épipha- ne ; l’auteur apocalypticien proclame à brève échéance l’anéantissement du persécuteur, et par-delà ce juge- ment, sans aucun intervalle de temps, l’instauration du Royaume de Dieu. Dominique Auzenet. Voir le lien dans la bibliothèque.

Le livre d’Ezéchiel 1-3. 26-27. 37-48

Ez 1,4 Je regardai : un vent de tempête venait du nord, une grande nuée et un feu fulgurant et, autour, une clarté ; en son milieu, comme un étincellement de vermeil au milieu du feu. 5En son milieu, la ressemblance de quatre êtres vivants ; tel était leur aspect : ils ressemblaient à des hommes. 6Chacun avait quatre visages et chacun d’eux quatre ailes. 7Leurs jambes étaient droites ; leurs pieds : comme les sabots d’un veau, scintillants comme étincelle l’airain poli. 8Des mains d’homme, sous leurs ailes, étaient tournées dans les quatre directions, ainsi que leurs visages et leurs ailes, à tous les quatre ; 9leurs ailes se joignaient l’une à l’autre. Ils n’avançaient pas de biais, mais chacun droit devant soi. 10Leurs visages ressemblaient à un visage d’homme ; tous les quatre avaient, à droite une face de lion, à gauche une face de taureau, et tous les quatre avaient une face d’aigle : 11c’étaient leurs faces. Quant à leurs ailes, déployées vers le haut, deux se rejoignaient l’une l’autre et deux couvraient leurs corps. 12Chacun avançait droit devant soi ; ils allaient dans la direction où l’esprit le voulait. Ils n’avançaient pas de biais. 13Ils ressemblaient à des êtres vivants. Leur aspect était celui de brandons enflammés ; c’était comme une vision de torches ; entre les vivants c’était comme un va-et-vient ; et puis il y avait la clarté du feu, et sortant du feu, des éclairs. 14Et les vivants s'élançaient en tous sens : une vision de foudre. 15Je regardai les vivants et je vis à terre, à côté des vivants, une roue, pour chaque face. 16Voici quels étaient l’aspect des roues et leur structure : elles étincelaient comme de la chrysolithe et elles étaient toutes les quatre semblables. C’était leur aspect. Quant à leur structure, elles étaient imbriquées l’une dans l’autre. 17Lorsqu’elles avançaient, elles allaient dans les quatre directions ; elles n’obliquaient pas en avançant. 18La hauteur de leurs jantes faisait peur ; et c’était un foisonnement d’étincelles sur leur pourtour à toutes quatre. 19Quand les vivants avançaient, les roues avançaient à leurs côtés ; et quand les vivants s’élevaient de dessus la terre, les roues s’élevaient. 20Ils allaient dans la direction où l’esprit voulait aller, et les roues s’élevaient en même temps ; c’est que l’esprit des vivants était dans les roues. 21Quand ils avançaient, elles avançaient et quand ils s’arrêtaient, elles s’arrêtaient ; et quand ils s’élevaient au-dessus de la terre, les roues s’élevaient en même temps, car l’esprit des vivants était dans les roues. 22Au-dessus de la tête des vivants, la ressemblance d’un firmament, étincelant comme un cristal resplendissant ; il s’étendait sur leurs têtes, bien au-dessus. 23En dessous du firmament, leurs ailes étaient tendues l’une vers l’autre. Chacun en avait deux qui le couvraient, chacun en avait deux qui lui couvraient le corps. 24Et j’entendis le bruit que faisaient leurs ailes quand ils avançaient : c’était le bruit des grandes eaux, la voix de Shaddaï ; bruit d’une multitude, bruit d’une armée. Quand ils s’arrêtaient, ils laissaient pendre leurs ailes. 25Il vint une voix depuis le firmament qui était au-dessus de leurs têtes. 26Et par-dessus le firmament qui était sur leurs têtes, telle une pierre de lazulite, il y avait la ressemblance d’un trône ; et au-dessus de cette ressemblance de trône, c’était la ressemblance, comme l’aspect d’un homme, au-dessus, tout en haut. 27Puis je vis comme l’étincellement du vermeil, comme l’aspect d’un feu qui l’enveloppait tout autour, à partir et au-dessus de ce qui semblait être ses reins ; et à partir et au-dessous de ce qui semblait être ses reins, je vis comme l’aspect d’un feu et d’une clarté, tout autour de lui. 28C’était comme l’aspect de l’arc qui est dans la nuée un jour de pluie : tel était l’aspect de la clarté environnante. C’était l’aspect, la ressemblance de la gloire du SEIGNEUR. Je regardai et me jetai face contre terre ; j’entendis une voix qui parlait.

Le livre de Zacharie

1,8. J’eus une vision pendant la nuit. Voici : Un homme montant un cheval roux se tenait parmi les myrtes qui ont leurs racines dans la profondeur; derrière lui, des chevaux roux, alezans, et blancs. 9. Je dis : Qui sont ceux-là, mon Seigneur ? Et l’ange qui me parlait me dit : Je te ferai voir qui ils sont. 10. L’homme qui se tenait parmi les myrtes répondit : Ce sont ceux que Yahvé a envoyés parcourir la terre. 11. Or ils s’adressèrent à l’ange de Yahvé qui se tenait parmi les myrtes, et ils dirent : Nous venons de parcourir la terre, et voici que toute la terre est en repos et tranquillité.

Le livre de Joël

2,1. Sonnez du cor à Sion, donnez l’alarme sur ma montagne sainte! Que tous les habitants du pays tremblent, car il vient, le jour de Yahvé, car il est proche! 2. Jour d’obscurité et de sombres nuages, jour de nuées et de ténèbres! Comme l’aurore, se déploie sur les montagnes un peuple nombreux et fort, tel que jamais il n’y en eut, tel qu’il n’en sera plus après lui, de génération en génération. 3. Devant lui, le feu dévore, derrière lui, la flamme consume. Le pays est comme un jardin d’Éden devant lui, derrière lui, c’est une lande désolée! Aussi rien ne lui échappe. 13. Déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez à Yahvé, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal. 14. Qui sait ? S’il revenait ? S’il regrettait ? S’il laissait après lui une bénédiction, oblation et libation pour Yahvé, votre Dieu ?

Le livre d’Isaïe 24-27. 65-66.

Is 24,1 Voici que le SEIGNEUR dévaste la terre et la ravage, il en bouleverse la face, il en disperse les habitants, 2les prêtres comme le peuple, le maître comme son serviteur, la dame comme sa servante, celui qui vend comme celui qui achète, celui qui prête comme celui qui emprunte, le créancier comme le débiteur. 3La terre sera totalement dévastée, pillée de fond en comble, comme l’a décrété le SEIGNEUR. 4La terre en deuil se dégrade, le monde entier dépérit et se dégrade, avec la terre dépérissent les hauteurs. 5La terre a été profanée sous les pieds de ses habitants, car ils ont transgressé les lois, ils ont tourné les préceptes, ils ont rompu l’alliance perpétuelle. 6C’est pourquoi la malédiction dévore la terre, ceux qui l’habitent en portent la peine. C’est pourquoi les habitants de la terre se consument, il n’en reste que très peu. La cité désolée : plus de vin, plus de joie 7Le vin nouveau est en deuil, la vigne dépérit, tous les bons vivants gémissent. 8Le son joyeux des tambourins a cessé, le tumulte des gens en liesse a pris fin, le son joyeux de la harpe a cessé. 9On ne boit plus de vin en chantant, les boissons fortes sont amères aux buveurs. 10La cité du néant s’est effondrée, toutes les maisons sont fermées, inaccessibles. 11Dans les rues, on réclame du vin, toute allégresse a disparu, la joie est bannie du pays. 12Il ne reste dans la ville que désolation et la porte, démolie, est en ruine. 13Dans le pays et parmi les peuples, c’est comme le gaulage des olives, comme le grappillage du raisin quand la vendange est finie. L’acclamation universelle 14Ceux-là élèvent la voix, ils acclament la majesté du SEIGNEUR. Du côté de la mer, ils exultent. 15On glorifie le SEIGNEUR à l’Orient, le nom du SEIGNEUR, Dieu d’Israël, dans les îles de la mer. 16Des extrémités de la terre, nous entendons chanter : « Honneur au Juste ! » Le bouleversement universel Mais je dis : Je suis à bout, je suis à bout ! Malheur à moi ! Les traîtres ont trahi. Trahison ! Les traîtres ont trahi. 17C’est la frayeur, la fosse et le filet pour toi, habitant du pays. 18Celui qui fuira le cri de frayeur tombera dans la fosse, celui qui remontera de la fosse sera pris dans le filet. Les écluses d’en haut sont ouvertes, les fondements de la terre sont ébranlés. 19La terre se brise, la terre vole en éclats, elle est violemment secouée. 20La terre vacille comme un ivrogne, elle est agitée comme une cabane. Son péché pèse sur elle, elle tombe et ne peut se relever. 21Ce jour-là, le SEIGNEUR interviendra là-haut contre l’armée d’en haut et sur terre contre les rois de la terre. 22Ils seront entassés, captifs, dans la fosse, ils seront enfermés en prison et, longtemps après, ils devront rendre des comptes. 23La lune sera humiliée, le soleil sera confondu. Oui, le SEIGNEUR de l’univers est roi sur la montagne de Sion et à Jérusalem dans sa gloire, en présence des anciens.

Dans le Nouveau Testament, on trouve ce que l’on nomme les petites apocalypses des évangiles.
• Le discours de Jésus sur la fin des temps (avant le récit de la Passion chez Matthieu, Marc et Luc),
• Les ouvertures du ciel (Mc 1, 10 ; Mt 3, 16 ; Lc 3, 21 ; Mt 17, 5 ; Mc 9, 7 ; Lc 9, 35),
Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui.

• La déchirure du rideau (Mt 27, 51 ; Mc 15, 38 ; Lc 23, 45).
Et le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas.

Le Nouveau Testament s’achève par le livre de l’Apocalypse (voir ci-dessous).

Il existe enfin des apocalypses célèbres dans la littérature extrabiblique :
• Au 2e siècle avant notre ère : l’apocalypse d’Hénoch, le livre des jubilés, les testaments des douze patriarches,
• Au 1er siècle avant notre ère : les psaumes de Salomon, le livre de la Sybille,
Le soleil et la lune disparaîtront ; les étoiles tomberont : alors Dieu viendra procéder au jugement dernier.

• Au 1er siècle : l’assomption de Moïse, le livre des secrets d’Hénoch, le 4e livre d’Esdras, l’apocalypse de Baruch, l’apocalypse d’Abraham, l’apocalypse de Moïse.
Esdras 4,42 Moi, Esdras, j’ai vu sur le mont Sion une grande foule que je n’ai pu dénombrer, et tous louaient ensemble le Seigneur avec des cantiques. 43Au milieu d’eux il y avait un jeune homme de haute taille, plus élevé qu’eux tous ; il plaçait une couronne sur la tête de chacun d’eux et il les surpassait ; moi j’étais saisi par ce prodige. 44Alors j’interrogeai l’ange et je dis : « Qui sont ceux-ci, Seigneur ? » 45En réponse, il me dit : « Ce sont ceux qui ont déposé la tunique mortelle et ont pris l’immortelle, et qui ont confessé le nom de Dieu ; à présent, ils sont couronnés et reçoivent des palmes. » 46Je dis à l’ange : « Quel est ce jeune homme qui place sur eux des couronnes et leur remet des palmes dans les mains ? » 47En réponse, il me dit : « C’est le Fils de Dieu lui-même qu’ils ont confessé dans le monde. » Moi donc, je me mis à magnifier ceux qui ont tenu bon vaillamment pour le nom du Seigneur. 48L’ange me dit alors : « Va et annonce à mon peuple quelles grandes merveilles du Seigneur Dieu tu as vues ! »
Moïse, 83 La génération de ces Hommes-là brille, ceux qu’il s’est choisi, de sorte qu’ils brillent sur tout l’éon. Alors la semence s’opposera à la puissance, à ceux qui recevront son nom sur l’eau et par la main de tous. Et sur eux viendra un nuage de ténèbres.

Suite : Auteur, plan et chiffres symboliques