Le mot "bible" traduit le grec "biblia" qui signifie "les livres". Il s'agit donc d'une collection de livres. La langue en est l'hébreu pour l’Ancien Testament, avec quelques passages en grec, et le grec pour le Nouveau Testament. La bible est l’histoire de l’alliance de Dieu avec l’humanité, une confession de foi, une révélation : qui est Dieu, qui est l’homme, quel est le projet de Dieu pour l’homme. La Bible n'est pas une philosophie, une doctrine ou une idéologie humaine, un roman, un livre scientifique, un conte, une "religion du livre" (Coran), une morale.
On distingue deux parties dans la Bible, l'Ancien ou Premier Testament et le Nouveau Testament.
"Dans les Écritures, l'Ancien Testament vient avant le Nouveau et on ne peut comprendre le Nouveau qu'en fonction et à partir de l'Ancien.
Il serait, d'ailleurs préférable d'éviter de parler de l'Ancien et du Nouveau Testament, ce qui laisse supposer que l'Ancien est périmé et que le Nouveau l'a remplacé. Il vaudrait mieux dire le Premier et le Second Testament :
le Premier rend possible le second et le Second se réfère constamment au Premier dont il a besoin pour proclamer son message propre (André Gounelle)."
La dénomination "Testament" ne reflète pas l’étymologie. Le mot testament désigne aujourd'hui un document officiel par lequel une personne communique ses dernières volontés.
Les premiers traducteurs de la bible travaillaient à partir d'une version grecque de l'Ancien Testament. Ils ont traduit le mot grec "diathèkè" en latin par "testamentum", d'où notre testament. Or, "diathèkè" signifie surtout "alliance" au sens politique et conjugal. Le terme "alliance" évoque plutôt l'idée d'engagement et de relation.
Dieu conclut une alliance avec l'humanité. Le premier signe de l'alliance que nous trouvons dans la bible est l'arc-en-ciel. L'apogée de l'alliance réside dans la personne de Jésus.
Dieu envoie son fils pour nous annoncer une bonne nouvelle, sens étymologique du mot "évangile".
Issue d’une longue tradition orale, la bible est transcrite à l’écrit à partir du IXème siècle av. J.-C. jusqu’au Ier siècle ap. J.-C.
La bible catholique compte 73 livres répartis en 46 pour l’Ancien Testament et 27 pour le Nouveau Testament. Le canon de l'Église latine est fixé au Vème siècle (Vulgate de Jérôme).
Les protestants et les juifs ne retiennent pas les livres de l’Ancien Testament rédigés en grec (livres deutérocanoniques).
Les orthodoxes retiennent six livres deutérocanoniques supplémentaires.
Ancien Testament |
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Bible hébraïque (Tanakh) commune aux canons juif et chrétien |
Pentateuque (5 livres) |
Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome |
Le Pentateuque correspond à la Torah pour le peuple juif. En français, le terme Torah se traduit le plus souvent par loi. Torah signifie en hébreu : enseignement, directives de vie, chemin, voie. |
Livres historiques (6 livres) |
Josué, Juges , 1 Samuel , 2 Samuel , 1 Rois , 2 Rois |
Oeuvres narratives et historiques qui prolongent la Torah jusqu’à la chute de Jérusalem en –586. Ils racontent essentiellement les péripéties du peuple hébreu s'installant en terre promise |
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Livres prophétiques (15 livres) |
Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie |
3 grands prophètes et 12 petits |
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Littérature sapientielle (3 livres) |
Job, Proverbes, Ecclésiaste (Qohéleth) |
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Les autres Écrits (10 livres) |
Psaumes, Cantique des cantiques, Ruth, 1 Chroniques, 2 Chroniques, Esther, Lamentations, Daniel, Esdras et Néhémie. |
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Livres deutérocanoniques communs aux Églises catholique et orthodoxe |
Judith, Tobit, Sagesse, Ecclésiastique (Siracide ou Ben Sirac), 1 Maccabées, 2 Maccabées, Baruch, Lettre de Jérémie, passages grecs d'Esther et de Daniel |
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Livres deutérocanoniques orthodoxes |
3 Esdras, 4 Esdras, 3 Maccabées et 4 Maccabées, la Prière de Manassé et le Psaume 151 |
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Nouveau Testament |
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Evangiles |
Matthieu, Marc, Luc et Jean |
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Actes |
Acte des apôtres |
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Epîtres de Paul |
Romains, 1 Corinthiens, 2 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 Thessaloniciens , 2 Thessaloniciens, 1 Timothée, 2 Timothée, Tite et Philémon |
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Autres épîtres |
Hébreux, Jacques, 1 Pierre, 2 Pierre, 1 Jean, 2 Jean, 3 Jean et Jude |
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Autres écrits |
Apocalypse |
La rédaction de la bible s'échelonne sur plusieurs siècles. Elle est le produit d'une multitude d'auteurs.
Et nous sommes incapables de déterminer ces auteurs avec certitude, même quand un livre porte le nom d'une personne.
Par exemple le livre d'Isaïe est le fruit du travail d'au moins trois auteurs.
Quand un livre biblique porte le nom d'un personnage, il ne s'agit pas d'une signature au sens moderne du mot. Ce nom fait office de caution, confirmant la validité et l'autorité du texte. Le critère à remplir pour qu'un écrit soit incorporé à l'Ancien Testament n'est pas la célébrité de son auteur ni sa qualité littéraire.
Un texte est reconnu comme authentique, lorsqu'il reflète la vie de foi d’une communauté. La collectivité exerce un contrôle sur la production littéraire.
Concernant le Nouveau Testament, les auteurs sont mieux identifiés et correspondent en général au livre, tout en reconnaissant des incertitudes.
La bible se définit comme « parole de Dieu ». Que faut-il comprendre à travers cette définition ? Elle nous enseigne que les mots, les phrases, les récits, les chants, les histoires, etc. sont à la fois humains et divins.
Dans chaque page de la Bible, on peut lire : « Dieu dit », « oracle du Seigneur », « Parole du Seigneur » ! Et le fait de « parler » est même une des caractéristiques du Dieu biblique par rapport aux autres idoles païennes dont il et dit avec ironie qu'elles sont muettes : « Elles ont une bouche et ne parlent pas ! » (Psaume 115,5 ; Ba 6.7).
"Parole de Dieu" ? Nous sommes tellement habitués à cette expression que nous ne percevons plus ce qu'elle peut avoir d'insolite ! Or, elle soulève bien des questions. Et l'homme d'aujourd'hui a plutôt l'impression que Dieu n'est pas très bavard ! Mais qu'est ce que les auteurs inspirés veulent dire, eux, qui ont pourtant un sens très aigu de la transcendance de Dieu, sachant que Dieu n'a pas de bouche comme un être humain ? qu'est ce qu'ils veulent dire quand ils utilisent ces expressions « Dieu dit à Abraham ! », « Dieu parla à Moïse ! », comme si Dieu conversait familièrement avec l'homme ?
Le mot « parole » a-t-il vraiment le même contenu pour un sémite et pour un occidental ? Prétendent-ils qu'Abraham, Moïse ou Élie ont entendu le « son de sa voix », au cœur du Buisson Ardent, sur la montagne, dans l'orage ou la brise légère ! Les hommes qui ont écrit la Bible ont-ils écrit sous la dictée de Dieu, à l'instar de Mohammed dictant le Coran ?
Alors comment Dieu parle-t-il à l'homme ? Comment communique-t-il avec lui ? Comment la transcendance divine, l'Infini peut-il rencontrer la finitude de l'homme ? En quel langage parle-t-il ? Les hommes n"ont-ils pas tendance à « faire parler » leurs dieux en leur prêtant leur propre discours ? Ne faisons-nous pas les questions et les réponses ? Que n'a-t-on pas fait « dire » à Dieu depuis des millénaires, y compris d'encourager les hommes à faire la guerre et à exterminer ses ennemis, pour sa plus grande gloire !Michel Hubaut, franciscain, auteur de "Un Dieu qui parle" (éd. du Cerf, 2010), La Croix, le 04/03/2015.
Éliminons tout d’abord une fausse piste : l’écriture n’est pas d’ordre mécanique.
N’oublions pas qu’au départ, il s’agit toujours d’une tradition orale. Dieu n’a pas dicté la bible. Il s’agit là d’une différence avec le Coran qui, selon l’Islam, a été dicté à Mahomet par l’ange Gabriel. Par ailleurs, les auteurs bibliques, bien plus que des instruments, sont les médiateurs de la parole.
Le qualificatif de « médiateur » souligne le rôle actif de ceux que Dieu a choisis pour transmettre son message.
La dimension humaine de la parole de Dieu se retrouve dans le langage, la personnalité de l’auteur, les destinataires et le contexte culturel, social et économique.
- Le langage : Les mots ont une signification qui évolue dans le temps et parfois différente de celle d’aujourd’hui.
Par ex. le mot « connaître » signifiait avoir une relation intime, voire sexuelle.
- L’auteur : La bible est prononcée et écrite par des hommes et des femmes impliqués dans leur vie familiale, sociale, religieuse et politique.
- Les destinataires : La parole est adaptée à l’auditoire. Par ex. Matthieu s’adresse à des juifs et fait donc souvent référence à l’Ancien Testament.
- Le contexte : Importance de la collectivité, du polythéisme, de la situation historique comme l'exode, l’exil, la résurrection de Jésus …
La parole de Dieu est toujours pleinement incarnée.
La dimension divine de la parole de Dieu se manifeste dans l’inspiration et la révélation.
L'inspiration peut se définir comme la manifestation et l'impulsion de l'Esprit qui s'empare d'un homme pour le faire agir, parler, écrire.
L'inspiration est cette force qui permet à un homme de recevoir et de transmettre le message révélé. Dieu parle au cœur ou à la conscience de l’homme. Nulle capacité extraordinaire n’est requise d’avance.
L’inspiration suppose une disponibilité intérieure à l’écoute, une faculté de discernement et de jugement,
ainsi qu’une libre volonté de suivre l’appel de Dieu.
La révélation concerne d’abord Dieu : Dieu Père, Dieu amour, le Fils, l’Esprit. Elle touche aussi notre identité : homme et femme, à l’image de Dieu ; ainsi que notre vocation (question du sens) : nous sommes appelés à construire un monde fraternel de paix, de joie et d'amour ; appelés à la vie éternelle.
Dieu veut nous dire qui il est, qui nous sommes et à quoi nous sommes appelés.
C’est parce que nous ne savons plus expliquer l’inspiration divine du livre saint des juifs et des chrétiens qu’il est peu à peu renvoyé au rang des mythologies anciennes. L’inspiration divine de la Bible est mise en doute quand elle n’est pas simplement ignorée. Au-delà de la modalité d’inspiration, c’est plus encore la question du contenu biblique qui fait question. Oui ou non, la Bible peut-elle être une ressource crédible pour comprendre l’origine du monde, le mal et la mort, et enfin l’issue de l’existence, sa signification ultime ? Au fond, oui ou non, la Bible peut-elle nous enseigner sans erreur et de façon définitive ce qu’est la nature humaine ? Tel est bien son objet de fond.
Les anthropologues s’évertuent à comprendre ce qu’est l’humanité à travers l’étude des formes d’organisations sociales, les scientifiques scrutent la vie neuronale et les confins de l’univers, mais personne ne parvient à énoncer la vérité définitive sur la nature humaine. Chacun étant lui-même une part de l’immense organisme vivant qui le dépasse, il est impossible que l’homme détermine par lui-même la vérité dernière sur ce dont il n’est pas lui-même à l’origine. En toute logique, il ne peut que la recevoir ! Or, c’est précisément cette réception, et la possibilité même d’une inspiration divine qui est aujourd’hui la grande et grave question spirituelle de notre temps. Laurent Stalla-Bourdillon, La Croix, le 19/06/2022.
Dieu nous parle en s’adressant à chacun de nous personnellement. La radicale nouveauté de la révélation biblique par rapport à d’autres religions réside dans ce projet d’alliance à travers laquelle Dieu dit "tu" à l’homme. Que nous devenions un partenaire familier de Dieu est une initiative inouïe ! Le Dieu tout-puissant, créateur de l’univers, capable de terrasser les armées égyptiennes, maître de la vie et de la mort, instaure un dialogue en toute humilité. Mais s’adresser à quelqu’un, c’est prendre le risque du dialogue, car c’est offrir au partenaire la possibilité de répondre. Lorsque Dieu dit "tu" à l’homme, il limite sa toute-puissance, en donnant la parole à une autre que lui-même.
La bible est le fruit de la production littéraire d'un peuple ancré dans une culture. Elle offre un reflet de sa vie, de ses valeurs, de ses espérances et de ses aspirations.
Au commencement de l'histoire religieuse avec Abraham, les Hébreux sont des nomades. En tant que tels, ils ont un sentiment très vif de l'unité du clan ou de la famille, donc de la responsabilité collective et de la nécessité de préserver la pureté de sang. Ainsi la communauté cherche à protéger son identité en interdisant de contracter mariage avec d’autres clans. L’acte d’un membre d’une famille a des répercussions au niveau de l’alliance pour tous les échelons de parenté, pour tout le peuple. Il est clair qu’en termes d’incident, il s’agit d’un cas particulier. Mais, en réalité, il est question d’une norme qui est à l’œuvre et régit la vie sociale, dans le cadre de l’alliance, à partir d’une famille (lien pour approfondir le sujet).
C'est pourquoi un événement ou une situation qui entraîne l'exclusion d'un groupe représente un drame. La personne perd son identité. Cela peut survenir s'il est, par exemple, atteint d'une maladie considérée comme contagieuse. Elle doit alors éviter tout contact avec les autres.
Enfin, pour l'Israélite, l'appartenance à un peuple se vit d'abord dans la solidarité entre ceux et celles qui descendent d'une même famille, d'un même ancêtre, d’où l'importance accordée à la généalogie, comme en témoigne la Bible (voir 1 Chroniques 1-9; Matthieu 1,1-17).
Toutes ces coutumes juridiques et sociales sont celles du Proche-Orient à la même époque. Quelques exemples : la coutume selon laquelle une épouse stérile pouvait permettre à son mari des relations avec sa servante, le droit d’aînesse (droit de primogéniture, avantageant considérablement l'aîné dans une succession), la pratique du lévirat (obligation que la loi de Moïse imposait au frère d'un défunt d'épouser la veuve sans enfants de celui-ci). Toutes ces lois ont des parallèles dans les textes hittites et assyriens de la même époque.
En opposition avec notre société d'abondance où presque tout est à notre portée (quand on en a les moyens), le peuple d'Israël vit dans un contexte de pénurie et de pauvreté. L'aridité du sol, la rareté de l'eau rendent les biens de première nécessité précaires. Cela explique l'esprit dans lequel furent élaborées les règles de vie et les lois, dont plusieurs visaient à assurer une certaine protection aux plus démunis. Par exemple, la femme qui perdait son mari n'avait pas droit à l'héritage, celui-ci passant de père en fils, mais elle demeurait responsable de ses enfants. Cette situation était souvent très pénible (1 Rois 17, 8-16). Or, la loi prévoyait une espèce d'impôt dont les bénéfices lui étaient spécialement destinés :
Deutéronome 14, 28-29 : Tu prélèveras toute la dîme de tes produits de cette année-là, mais tu les déposeras dans ta ville; alors viendront (...) l'orphelin et la veuve qui sont dans tes villes, et ils mangeront à satiété, pour que le Seigneur ton Dieu te bénisse dans toutes tes actions.
On veillait ainsi, dans la législation, à ce que ne soient pas remis en question les moyens de survie du peuple. En dehors du code de loi, d'autres passages de l'Ancien Testament se comprennent mieux si on tient compte du peu de ressources disponibles.
Isaïe 25,6 : Le Seigneur, le tout-puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vins vieux, de viandes grasses succulentes et de vins vieux décantés.
Par ces images, l'auteur partage son espérance d'un salut joyeux et festif; il parle d'abondance dans une société de pénurie pour signifier sa foi en Dieu.
L'Hébreu accorde beaucoup d'importance aux limites, car il vit dans la crainte de ce qui échappe à son contrôle, de ce qui pourrait entraîner un retour au chaos. Ainsi la Genèse s'ouvre sur un récit où Dieu maîtrise, par sa Parole, le tohu-bohu des origines (Gn 1).
Dans l'Ancien Testament, on se soucie beaucoup de définir les limites que toute personne doit respecter pour éviter de perdre le contrôle de son existence. Une abondance de lois et de règlements précisent ce qui distingue le pur de l'impur, le sacré du profane, le permis de l'interdit. La transgression d’un interdit signifie une rupture par rapport à l'Alliance donnée par le Créateur, avec des conséquences pour tout le peuple.
Il est donc essentiel pour chacune et chacun de savoir ce qui risquerait de le conduire à un tel état et de savoir aussi, le cas échéant, comment réintégrer le cadre de l'Alliance, d'où ces rites précis qui amènent à constater la levée de l'impureté (Par exemple Lv 14).
Jésus sans remettre en cause l’héritage juif place la charité au dessus de la loi et des pratiques religieuses. Ainsi le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat (Mc 2,27).
Il y a eu une croissance et une découverte graduelle de l'unicité de Dieu. La ferme croyance en un seul Dieu a pris du temps à se forger. Le monothéisme naît dans le judaïsme au retour de l’Exil de Babylone (538 av. JC) après que Cyrus roi de Perse ait renvoyé libre le peuple d'Israël. Jusque là, la théologie d’Israël était « hénothéiste » (ou monolâtrie), c’est-à-dire que l’on ne rendait un culte qu’à Yahvé seul, tout en admettant que d’autres Dieux existaient pour les autres peuples.
Michée 4.5 : Si tous les peuples marchent chacun au nom de son Dieu, nous, nous marchons au nom de Yahvé, notre Dieu à tout jamais.
Exode 20.3 : Tu n’auras pas d’autre Dieu devant ma face.
La religion cananéenne était essentiellement un culte de la fertilité. Un élément central du mythe cananéen était la mort et la résurrection de Baal, représentant la mort et la résurrection annuelles de la nature. Dans un contexte pareil, la prostitution sacré se comprend : l'union sexuelle accomplie dans un sanctuaire était censée renouveler l'union du dieu et de la déesse; et par une sorte de magie assimilatrice, la fertilité du sol, des bêtes et des hommes étaient assurée.
L'importance que l'Ancien Testament attribue à l'idolâtrie au travers de nombreux récits peut surprendre le lecteur moderne. Pour apprécier cette situation, empruntons à Derek Kidner quelques propos de son excellent commentaire du livre d'Osée:
"Il faut savoir que les dieux cananéens étaient, pour l'essentiel, les dieux de la fertilité. Pour obtenir de bonnes récoltes, le peuple d'Israël était tenté de demander leur aide – Yahvé apparaissant quelque peu incompétent en ce domaine... Or les symboles obscènes de la fertilité – l'assimilation de El ou de Baal à un taureau, les rapports sexuels pratiqués dans un sanctuaire ou sous un arbre-chapelle – n'étaient pas l'expression d'une pornographie gratuite, mais d'une croyance selon laquelle ce type de puissance et de fécondité représentait l'essence même de la vie et du monde. A cela s'ajoutait la fascination de l'interdit et de l'avilissement – le passage excitant de la claire lumière du jour de Yahvé au monde crépusculaire des dieux violents et cruels..."
La religion imprègne les gestes de la vie, les relations sociales, la politique.
L'histoire politique du peuple d'Israël est mouvementée. Au sud-ouest se trouve l'Égypte, et à l'Est, la Mésopotamie, où se succèdent les empires hittite, assyrien, babylonien et perse. Les Israélites entrent régulièrement en conflit avec ces peuples, pour le meilleur et pour le pire, comme en témoigne l'exil. Il leur faut continuellement défendre leur "terre promise".
Dans la pensée politico-religieuse d'Israël, le seul roi véritable, c'est Dieu. Le roi terrestre en est le représentant, la figure visible pour le peuple. Plus qu'un gouverneur ou qu'un symbole d'unité nationale, le roi détient la vraie puissance. Les peuples attendent beaucoup et la grande majorité de ceux-ci ne sont pas à la hauteur. C’est ainsi qu’émerge une forme d'espérance appelée le messianisme, selon lequel on attend de Dieu lui-même un envoyé, un roi digne de ce nom qui gouvernera pour le bien de tous, dans l'accomplissement de l'Alliance avec Dieu.
Le tableau ci-dessous récapitule très schématiquement les grands événements de l'histoire biblique, ainsi que la datation aproximative des livres (cliquez sur le tableau pour agrandir).
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