L'origine des dieux
Animisme et chamanisme (Préhistoire)

- Les premiers humains attribuaient une « âme » (anima) à tout ce qui les entourait : animaux, plantes, pierres, rivières.
- Le chaman servait d’intermédiaire avec ces forces invisibles, par le biais de rituels, de transes et d’offrandes.
- Les divinités n’étaient pas encore clairement distinctes, mais on parle de forces spirituelles omniprésentes.
- On ne parle pas encore de « dieux » clairement identifiés, mais d’esprits ou forces naturelles.
- Les Vénus préhistoriques (comme la « Dame de Willendorf », vers -29 000) sont interprétées par certains chercheurs comme des divinités de la fertilité, mais cela reste hypothétique.
- Les sépultures accompagnées d’objets et d’offrandes (Paléolithique supérieur) suggèrent déjà une croyance en des puissances invisibles.
Naissance du polythéisme (Civilisations antiques attestées par l'écriture)
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Mésopotamie (premières divinités attestées par l’écriture, vers -3500)
- An (ou Anu) : dieu du ciel, considéré comme le plus ancien et le plus élevé.
- Enlil : dieu de l’air et des tempêtes.
- Ishtar/Inanna (amour et guerre)
- Inanna (ou Ishtar) : déesse de l’amour et de la guerre.
- Nammu : déesse primordiale de la mer, à l’origine de la création selon certaines versions.
- Chaque cité avait son dieu protecteur.
C’est en Sumer (actuel Irak) que l’on trouve les premiers noms de dieux dans les tablettes :
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Égypte ancienne (vers -3000)
- Râ (le soleil),
- Osiris (les cycles de la végétation et la mort),
- Hathor (la fertilité et la maternité).
- Les pharaons étaient considérés comme des dieux vivants.
- Atonisme en Égypte (-1350) : Pharaon Akhenaton impose un culte exclusif au dieu solaire Aton. Expérience éphémère.
Les premiers dieux attestés sont liés aux forces naturelles :
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Inde ancienne
- Les Védas (vers -1500) évoquent des divinités comme Agni (feu), Indra (tonnerre).
- Puis, l’hindouisme développe le culte de Brahma, Vishnou, Shiva.
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Religions orientales
- Bouddhisme (VIe siècle av. J.-C.) : ne met pas l’accent sur un dieu créateur, mais sur la voie de l’éveil.
- Taoïsme & confucianisme (Chine) : le Tao est principe cosmique, non une divinité personnelle. Les cultes populaires chinois restent polythéistes (divinités locales, ancêtres).
- Shinto (Japon) : culte des kami, esprits de la nature et des ancêtres.
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Grèce antique et Perse (-1200 à -146)
- Dieux anthropomorphes, vivant sur l’Olympe : Zeus, Héra, Athéna, Apollon.
- Les dieux incarnent des passions humaines, mais supérieures et immortelles.
- Zoroastrisme (Perse, -600) : prophète Zoroastre prêche le culte d’Ahura Mazda, dieu du bien opposé à Angra Mainyu (esprit du mal). Une des premières religions dualistes.
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Rome antique (-500 à 476)
- Les Romains reprennent les dieux grecs sous d’autres noms (Zeus = Jupiter, Aphrodite = Vénus), avec un culte civique et politique.
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Judaïsme (-1200 à aujourd’hui)
- D’abord monolâtrie (culte de Yahvé parmi d’autres dieux), puis affirmation d’un Dieu unique, transcendant, invisible.
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Christianisme et islam
- Christianisme (Ier siècle) : issu du judaïsme, il universalise le salut avec un Dieu unique, mais introduit le mystère trinitaire (Père, Fils, Esprit).
- Islam (VIIe siècle) : Allah est Dieu unique, sans équivalent. Il reprend la tradition abrahamique et insiste sur le monothéisme absolu (tawhid).
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Époque moderne et contemporaine
- La Renaissance et les Lumières (XVIe–XVIIIe) introduisent le déisme : Dieu comme principe créateur, mais non interventionniste (Voltaire).
- L’athéisme et l’agnosticisme se développent au XIXe siècle (Feuerbach, Nietzsche, Marx).
- Aujourd’hui, coexistence de visions multiples : religions monothéistes, hindouisme et bouddhisme, mais aussi spiritualités « néo-païennes », panthéisme ou visions laïques de l’univers.
Conclusion
- Préhistoire → forces et esprits (animisme)
- Antiquité → dieux multiples liés à la nature et à la cité (polythéisme)
- Proche-Orient → apparition du Dieu unique (monothéisme)
- Mondes orientaux → dieux multiples ou principes impersonnels (hindouisme, bouddhisme, taoïsme)
- Époque moderne → déisme, critique religieuse, pluralité spirituelle