Basile de Césarée (vers 329–379)
Biographie
- Basile naît vers 329 à Césarée de Cappadoce (actuelle Turquie) dans une famille profondément chrétienne et cultivée, et meurt le 1ᵉʳ janvier 379 ; il est frère de Grégoire de Nysse et de Macrine la Jeune.
- Il reçoit une éducation d’élite à Césarée, Constantinople et Athènes, où il se lie d’amitié avec Grégoire de Nazianze, partageant avec lui le goût de la philosophie et de la rhétorique.
- Après une période de vie mondaine, il se convertit à une existence ascétique vers 356, visitant les monastères d’Égypte, de Syrie et de Palestine.
- De retour en Cappadoce, il fonde des communautés monastiques inspirées d’un idéal de vie commune, centrée sur la prière, le travail et la charité fraternelle.
- Ordonné prêtre en 364, il devient évêque de Césarée en 370, succédant à Eusèbe, et mène une action pastorale énergique face aux hérésies ariennes et à la pauvreté sociale.
- Il est l’un des plus grands organisateurs de la charité dans l’Antiquité chrétienne, fondant la « Basiliade », vaste complexe hospitalier accueillant pauvres, malades et voyageurs.
- Son œuvre théologique comprend les Homélies sur l’Hexaéméron, les Lettres, les Règles monastiques, et le traité Sur le Saint-Esprit.
- Dans Sur le Saint-Esprit, il défend la divinité de l’Esprit contre les ariens, posant les bases de la théologie trinitaire orthodoxe.
- Son style allie rigueur doctrinale, sens pastoral et engagement social, cherchant à unir contemplation et action.
- Basile voit la vie chrétienne comme une tension permanente entre ascèse personnelle et service communautaire.
- Sur le plan moral, il exalte la tempérance, la charité et la miséricorde comme vertus cardinales du disciple du Christ.
- Il considère la sexualité comme un don de Dieu orienté vers la procréation et la communion conjugale, mais marqué depuis la chute par la concupiscence.
- Dans ses homélies, il insiste sur la chasteté du cœur : le péché commence dans le désir désordonné, non dans l’acte seul.
- Le mariage, selon Basile, est un sacrement de fidélité et de sanctification mutuelle ; la virginité, quant à elle, manifeste une consécration totale à Dieu.
- Il propose une vision équilibrée : ni mépris du corps ni complaisance charnelle, mais intégration de la chair dans le dessein salvifique.
- Dans ses Règles monastiques, il établit la base du monachisme oriental, insistant sur l’obéissance, la prière communautaire et la sobriété de vie.
- Son humanisme chrétien valorise la raison et la culture grecque, qu’il voit comme des préparations à la foi, à condition qu’elles soient soumises à la vérité du Christ.
- Il critique les injustices économiques et appelle les riches à partager leurs biens : la possession est un moyen de charité, non une fin.
- Son influence s’étend aussi bien sur la théologie que sur la spiritualité monastique, la liturgie et la doctrine sociale de l’Église.
- Canonisé dès les premiers siècles, Basile reste un modèle de pasteur, de théologien et de réformateur, où s’unissent intelligence, compassion et sainteté.
Canons, règles ecclésiastiques
LVIII. L'adultère sera exclu du sacrement pendant quinze ans. Pendant quatre ans, il sera pleureur, pendant cinq ans, auditeur, pendant quatre ans, à genoux, et pendant deux ans, debout sans communion.
LIX. Le fornicateur ne sera pas admis à la communion pendant sept ans ; Deux pleurent, deux entendent, deux s'agenouillent et un se tient debout. Au huitième, il sera admis à la communion.
LX. La femme qui a professé sa virginité et a manqué à sa promesse accomplira le temps fixé en cas d'adultère dans sa continence. La même règle sera observée pour les hommes qui ont professé une vie solitaire et qui y renoncent.
LXII. Celui qui se rend coupable d'indécence avec des hommes sera puni pour la même durée que les adultères.
LXVII. L'inceste avec une sœur encourt la même pénitence que le meurtre.
LXVIII. L'union de parents dans les degrés prohibés du mariage, si elle est constatée comme ayant eu lieu dans des actes de péché, sera punie d'adultère.
LXIX. Le lecteur qui a des relations avec sa fiancée avant le mariage sera autorisé à lire après une suspension d'un an, sans progression. S'il a eu des relations secrètes sans fiançailles, il sera destitué de son ministère. Il en sera de même pour le ministre.
LXX. Le diacre qui a été souillé de paroles et a confessé avoir commis ce péché sera destitué de son ministère. Mais il lui sera permis de prendre la Sainte-Cène avec les diacres. Il en va de même pour un prêtre. Si quelqu'un est découvert en faute plus grave, quel qu'il soit, quel que soit son degré, il sera déposé.
LXXV. L'homme qui a été souillé par sa propre sœur, paternelle ou maternelle, ne sera pas autorisé à entrer dans la maison de prière avant d'avoir renoncé à sa conduite inique et illicite. Après avoir pris conscience de ce péché terrible, il pleurera pendant trois ans, se tenant à la porte de la maison de prière et suppliant les fidèles, lorsqu'ils entrent en prière, de prier le Seigneur avec miséricorde pour lui. Après cela, il sera admis pendant trois ans à l'écoute solitaire. Pendant qu'il écoute les Écritures et l'instruction, il sera expulsé et ne sera pas admis à la prière. Ensuite, s'il l'a demandée avec larmes et s'est prosterné devant le Seigneur avec contrition et grande humiliation, on lui accordera l'agenouillement pendant trois autres années. Ainsi, lorsqu'il aura montré dignement les fruits de sa repentance, il sera admis la dixième année à la prière des fidèles sans offrande ; et après avoir prié avec les fidèles pendant deux ans, alors, et seulement alors, il sera jugé digne de la communion du bien.
LXXVI. La même règle s'applique à ceux qui prennent leurs propres belles-filles.
LXXVII. Quiconque abandonne la femme qui lui était légalement unie est passible, par la sentence du Seigneur, de la peine d'adultère. Mais il a été établi comme canon par nos Pères que ces pécheurs pleurent pendant un an, écoutent pendant deux ans, s'agenouillent pendant trois ans, se tiennent avec les fidèles pendant la septième année ; et sont ainsi jugés dignes de l'oblation, s'ils se sont repentis avec larmes.
LXXVIII. La même règle s'applique à ceux qui épousent deux sœurs, bien qu'à des dates différentes.
LXXIX. Les hommes qui s'emportent contre leur belle-mère sont soumis au même canon que ceux qui s'emportent contre leurs sœurs.
LXXX. Sur la polygamie, les Pères restent silencieux, la jugeant brutale et totalement inhumaine. Ce péché me paraît pire que la fornication. Il est donc raisonnable que de tels pécheurs soient soumis aux canons, à savoir une année de pleurs, trois années d'agenouillement, puis la réception.